à l’écoute : l’Atelier de Mécanique |
“La couleur surtout et peut-être plus encore que le dessin est une libération.”
Henri Matisse – Les Problèmes de la peinture
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Regard d’urbex…
« Tout de suite, la porte rouillée et taguée franchie, il y a cette singulière rémanence de l’exhalaison du liquide de coupe, un fluide lubrifiant utilisé à parfaire le travail des tours, fraiseuses et autres machines-outils. Ici, brusquement, s’est arrêté le temps abandonnant en suspens les fragments aromatiques des émulsions jadis employées. C’est ainsi que j’introduisais les séries photographiques et la vidéo des précédentes publications sur ce même thème. |
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Il y a des lieux qui nous attirent, nous retiennent et entretiennent avec nous une étrange intimité…
Je savais qu’un jour je reviendrais dans ce Léviathan échoué, éventré, pour un autre regard, une autre imagerie, un autre imaginaire, un second vol de lumière et, par-delà, une incitation à un voyage. Passé trois heures dans le ventre du mastodonte, le partage du regard doit-être rendu possible. Ici, il se fera par une vision englobante qui se bâtit en réalisant une fantasmagorie par la multiplicité des points de vue tout en cherchant le détail d’un essentiel. Avec l’expérience imaginaire inspirée du lieu, cet essentiel consiste à qu’il soit réuni tout ce qui semblerait hostile, perdu ou détruit pour être un instant ramené dans la lumière, ces quelques secondes où l’œuvre existe quand elle est vue… C’est un périple où la route est le temps, le paysage et la lumière une ressouvenances fractionnée de couleur, un monde où les objets sont devenus inutiles, confrontés au néant, voués à une destruction certaine. Cependant, il réside, en eux, un pouvoir de réflexion métaphysique sur ce qui fut et sur le vide qui dorénavant les entoure. Au milieu de ces vestiges l’homme, de passage, n’est plus qu’un témoin furtif, le spectateur de ce qui fut. Parmi les décombres, les taches d’huile et les flaques d’eau, nous appartenons à ce décor, symbole d’une société industrielle à la dérive et à l’abandon.
La Seyne sur Mer le mercredi 2 mars 2016. |
Même l’Homme est appelé à la ruine ! D’ailleurs, ne sommes-nous pas poussière, que poussière ?-)
Je dirai « particules »… Même si c’est prétentieux !