Last Updated on 26 novembre 2022 by Frank César LOVISOLO
De l’album : The Den without enD | |||||
WAKE UP AND COFFEE | L’AGRYPNIE DE PROMETHEE | AUTOPORTRAIT D’UNE LOCOMOTIVE | OKSANA | THE UNDERNEATH | ZONG BING |
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Responsable de l’ordre des composition sur l’album : Hervé Zénouda. |
Composition pour :– Batterie, Guitare jouée à l’archet électronique ( Ebow ), | |
Oksana | |
Ballade pour les femmes Ukrainiennes qui subissent une guerre voulue par un homme.Guerre qui, on le constatera, n’intéresse plus le public versatile. Il est vrai que les émeutes du samedi 28 mai 2022 au stade de France pour la finale de la Ligue des champions, évènement du football européen, sont bien plus graves que la destruction d’un pays voisin. Une information en occulte une autre, profitant de l’individualisme ambiant, de la courte durée de la mémoire et cette soif débile du spectaculaire ! Oskana, Оксана en Ukrainien… – … est une forme ukrainienne du prénom Ksenia. Il a pris racine en Ukraine de sorte que les deux noms sont devenus totalement indépendants, mais désignent la même chose. Traduit du grec ancien, Xenia (ξενία ) peut signifier étranger, voyageur ou encore invité. ![]() Oksana Lyniv Tamara, Lilia, Anastasia, Nikita, Hanna, Olena, Polina, Anastasiya, Iryna et bien d’autres sont également utilisés au sein de l’envahissant et non moins slave pays. Ils auraient tous aussi bien être affectés au titre de cette composition. Toutefois le choix d’Oksana n’est pas innocent.C’est une pensée qui part vers Oksana Lyniv (en ukrainien: Оксана Линів), la célèbre cheffe d’orchestre ukrainienne, certainement dans la tourmente… Elle est la première femme de l’histoire à diriger un opéra dans le cadre du prestigieux festival de Bayreuth. – Parenthèse:Puis vient la question sans réponse : quelle serait mon attitude en temps de guerre ? Non, n’y répondez surtout pas, vous affabuleriez et pire vous vous mentiriez. Devant l’écran, quand on lit les nouvelles, il est facile de se promouvoir héros de guerre. Dans les ruines d’une ville parmi les cadavres et les blessés c’est une autre histoire. – – Le titre car les femmes sont toujours dans les guerres.– ![]() Francisco de Goya : No quieren (« Elles ne veulent pas »). Il y aura toujours la douleur de l’absence d’un mari, d’un fils, d’un fiancé, ou encore d’un amant et souvent leurs disparitions sont définitives. Elles subissent les bombardements des villes, le ravage des campagnes par les chars et la piétaille où leurs enfants meurent quand elles survivent. Puis vient systématiquement la brutalité crasse et imbécile des envahisseurs. Avec une arme, un pénis et la bêtise haineuse, on peut se permettre l’innommable et, communément, c’est approuvé silencieusement, mais avec virilité, au plus bas des cloaques de l’état d’autant plus qu’il est totalitaire. Tous mes moyens sont bons quand un dirigeant désire, avant toute chose, normaliser ses névroses. On pourrait, ici, développer mais il serait inévitable de prouver une foi de plus la véracité de loi de Godwin. En résumé, la terreur reste l’ultime moyen de destruction massive des esprits. On sait et on débat toujours sur l’arme que constitue le viol dans les conflits. On ne peut qu’en discuter. Une guerre « propre » demeure définitivement un non-sens. Alors pour survivre, elles doivent se cacher ou fuir. – – ![]() Natalia Mekline était un commandant de liaison au sein du célèbre 46e régiment de la garde des bombardiers nocturnes, connu sous le nom de «Sorcières de la nuit». Elle a accompli 980 missions de combat. Ayant survécu à la guerre, Natalia est décédée en 2005 à l’âge de 82 ans La Guerre n’a pas un visage de femme.– « La guerre « féminine » possède ses propres couleurs, ses propres odeurs, son propre éclairage et son propre espace de sentiments. Ses propres mots enfin. » Svetlana Aleksandrovna Alexievitch écrivaine biélorusse. Je ne saurai que trop conseiller la lecture de « La guerre n’a pas un visage de femme » (en langue russe : У войны не женское лицо) de Svetlana Alexievitch. Un livre composé à partir d’histoires enregistrées sur magnétophone de femmes soviétiques qui ont participé à la Grande Guerre patriotique. Un autre aspect des femmes impliquées dans un conflit, celui-ci mondial. Mais, il y a une nouvelle tragédie dans cet ouvrage, celle de leur réinsertion douloureuse à la fin de l’affrontement. – Extrait: « Mon premier baiser… Le sous-lieutenant Nikolaï Belokhvostik… Je pensais… J’étais sûre que personne dans la compagnie ne soupçonnait que j’étais amoureuse de lui. Amoureuse éperdument. Et j’étais sûre que lui non plus n’en savait rien. Mon premier amour… Nous nous préparions à l’enterrer… Il était étendu sur une toile de tente, il venait juste d’être tué. Tout le monde était pressé. L’ennemi était en passe de nous encercler. Ils nous pilonnaient. Nous avons trouvé un arbre… Un vieux bouleau qui se trouvait un peu loin de la route. A l’écart. Je me suis efforcée de bien mémoriser les lieux pour pouvoir revenir plus tard et retrouver cet endroit. Pour ne pas le perdre. Non… Ce n’est pas… Je voulais ajouter autre chose… J’ai oublié quoi. Je suis émue. Terriblement émue… » |
![]() Oksana – Frank Lovisolo | |
![]() Le Désastre – Maria Helena Vieira da Silva – 1942 | |
![]() Le triomphe de la mort par Pieter Bruegel l’Ancien 1562 |
Une autre Guerre il y a un peu plus de cent ans– | Les Femmes de tous les pays– –Les femmes de tous les pays, A quoi songent -elles, muettes ? Celles à qui la guerre a pris Le bonheur? Les femmes qui guettent… – Les femmes de tous les pays, O complices inconscientes , Vous étouffez encor vos cris, Vous êtes là, comme en attente. .– Les femmes de tous les pays, La voix meurt donc dans votre gorge , Quand ce sont vos hommes, vos fils, Que l’on mutile ou qui s’égorgent ? 1919 Cécile Périn |
Quand l’oubli s’étendra dans les jardins de mai.Beaucoup ne verront plus … | |
Beaucoup de verront plus palpiter la lumière, Ni l’éclat délicat des matins de printemps Un doux soleil entr’ouvre en vain les primevères ; Je pense aux jeunes morts qui n’avaient pas vingt ans. – Le destin les coucha dans l’ombre, à peine en vie. Et les vieillards et les femmes regarderont, La flamme vacillant dans ces mains engourdies, S’éteindre les divins flambeaux;-et survivront. | Mais ils ne pourront plus connaître cette ivresse Qui les envahissaient, jadis, au temps joyeux. Pour un rayon posé sur les pousses qui naissent, Pour un jeune arbre en fleur, pour un pan de ciel bleu. – Ils n’auront plus jamais l’exaltation douce De ceux que la beauté seule autrefois rythmait. Le cœur se souviendra de l’horrible secousse Quand l’oubli s’étendra dans les jardins de mai. |
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Depuis six mille ans la guerre | |
Depuis six mille ans la guerre Les conseils du ciel immense, Les carnages, les victoires, La gloire, sous ses chimères Notre bonheur est farouche ; L’acier luit, les bivouacs fument ; Et cela pour des altesses Et que, dans le champ funeste, | Hideux, iront voir s’il reste Aucun peuple ne tolère C’est un Russe ! Egorge, assomme. Celui-ci, je le supprime Rosbach ! Waterloo ! Vengeance ! On pourrait boire aux fontaines, On se hache, on se harponne, Et l’aube est là sur la plaine ! |
Victor Hugo (1802-1885) Les chansons des rues et des bois | |
![]() Goya – Dos de Mayo (1814). – ![]() Goya – Tres de Mayo (1814). |
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