De la neige sur l’ancienne mine de cuivre de Cap Garonne

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Last Updated on 21 décembre 2023 by Frank César LOVISOLO

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à l’écoute : Le dédale du photographe
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Le 27 février 2018

Visite d’un lieu sculpté par la neige qui me fascine par son histoire et quelques somptueux souvenirs.

Neige Mine Cap Garonne 001

Neige à la mine de Cap Garonne 27 février 2018 – 83220 Le Pradet France

Mine de Cap Garonne

C’était il y a quelques années : avec des amis nous avions, à mon initiative, choisi comme innocent loisir la visite des mines désertées de la Provence cristalline.

Avec Laure Anfosso, Eric Besse, Jacques et Christine Pilato et Jeanne Michaud, ma compagne à cette époque, qui abandonna très vite cette activité pour cause de claustrophobie minière aigue.

Quelques personnes ont voulu nous accompagner, mais sans souci de sécurité. Conséquemment, notre vocation de guides touristiques souterrains s’est très vite tarie !

Des gisements miniers, il y en a beaucoup, mais l’un de nos préférés était celui de la mine de Cap Garonne, au Pradet dans le Var. Il va sans dire que les pique-niques à la bougie dans les souterrains, bariolés de cuivre (malachite, azurite) ou tapissés de fluorines multicolores (filon de l’Avellan), sont des souvenirs impérissables. Les saucissons, jambons, fromages et autres joyeusetés : les carburants du courage copieusement lubrifié de quelques vins, cidres et autres bières.

Mine de Cap Garonne

Pilier de soutènement quelque peu entamé (photo Gilbert Mari). On voit bien la couche minéralisée.

Si la mine de Cap Garonne demeurait assez facile d’accès, malgré l’étroit passage sous une porte métallique soudée, certaines restaient bien plus périlleuses et souvent nous n’hésitions pas à emprunter des échelles quelque peu douteuses ! 

Lors d’une visite d’une mine, je me suis retrouvé coincé dans un goulet d’accès un peu étroit : j’avais simplement oublié qu’un sac à dos est plus lourd et surtout plus gros lorsqu’il est plein d’échantillons. Heureusement que mes deux camarades m’ont tiré de là manu militari !

A cette époque la mine de Cap Garonne n’avait pas encore été transformée en un musée qui est, à mon goût, un peu trop aseptisé peut-être même avec une présentation un tantinet infantile. Toutefois, je reconnais là une bonne initiative, car les dégradations dues aux nombreuses visites des cristalliers amateurs et professionnels ont mis à mal les piliers de soutènement du plafond. Certains n’ont pas hésité à utiliser des explosifs. Il faut savoir que dans cette mine existent des minéralisations uniques au monde et, en conséquence, le marché minéralogique en est florissant.

Beaucoup de scientifiques se sont intéressés aux cristallisations de l’endroit. Dès lors, il aurait été regrettable que la mine soit totalement saccagée et que ses trésors scientifiques disparaissent à jamais. 

Mine de Cap Garonne

Un peu de Malachite sur un caillou du chemin

Il est important, voire indispensable, que le public rencontre cette invisible partie de la nature.
Il semble évident que si l’on connaît mieux notre planète et que l’on en découvre les merveilles, il sera plus facile de convaincre la population de la protéger.
Mine de Cap Garonne

Un peu d’azurite très érodée

Si vous voulez en savoir plus sur les mines en PACA, je vous recommande vivement les publications de Gilbert Mari et Pierre Rostan « la mine Cap Garonne » parues aux éditions IMG (Institut méditerranéen des géosciences) en 1985 avec le concours de l’association des amis Cap Garonne, Gilbert Mari « Mines et minéraux de la Provence cristalline » paru aux éditions SERRE en août 1979 qui donne un très bel aperçu des mines du massif des maures et pour enfin de Danielle et Gilbert Mari « Mines les minéraux des Alpes maritimes » paru aux éditions SERRE en 1982. Cette liste n’est pas exhaustive et il existe bien d’autres ouvrages.


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4 Commentaires

  1. Gérard Ponthieu

    Superbe voyage dans les profondeurs minières. Où l’explorateur se double du géologue. Et bien peu de neige, semble-t-il…

    • C’est toujours un voyage dans le temps que nous offre le « tourisme » géologique… Peut-on raisonnablement résister à l’holoédrie de l’azurite parée de ce bleu fantastique qui, certainement, inspira Klein ? Et les circonvolutions de la malachite ? Il faut beaucoup de temps et d’événements naturels pour produire ces merveilles. L’industrie minière en détruit des tonnes chaque jour, il est grand temps de recycler ce que nous avons déjà arraché aux profondeurs de notre si petite planète. Quant aux cristaux de neige, leurs formes sont infinies… Merci d’avoir bravé le froid pour venir jusqu’à la mine !

  2. emmanuelle grangé

    et vogue la mémoire des entrailles merveilles, merci de cet éphémère subtilement conservé, revisité

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