Charles Baudelaire Spleen

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Last Updated on 13 février 2024 by Frank César LOVISOLO

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Charles Baudelaire  Spleen

 
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Charles Baudelaire Spleen Affiche du film Spleen 2008 version juillet 2014 - Charles Baudelaire - les fleurs du mal
 

Spleen

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Les Fleurs du Mal, 1857

Spleen

When the low, heavy sky weighs like a lid
On the groaning spirit, victim of long ennui,
And from the all-encircling horizon
Spreads over us a day gloomier than the night;

When the earth is changed into a humid dungeon,
In which Hope like a bat
Goes beating the walls with her timid wings
And knocking her head against the rotten ceiling;

When the rain stretching out its endless train
Imitates the bars of a vast prison
And a silent horde of loathsome spiders
Comes to spin their webs in the depths of our brains,

All at once the bells leap with rage
And hurl a frightful roar at heaven,
Even as wandering spirits with no country
Burst into a stubborn, whimpering cry.

— And without drums or music, long hearses
Pass by slowly in my soul; Hope, vanquished,
Weeps, and atrocious, despotic Anguish
On my bowed skull plants her black flag.

William Aggeler, The Flowers of Evil (Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)

Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal.

Quoiqu’il l’associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre. Cette frustration colérique d’un Idéal non réalisé, auquel il ne renonce pourtant pas.

Il accompagne finalement le titre de l’ouvrage complet : Spleen et Idéal. Ce spleen éveille un espoir, aisément distinguable dans ses textes les plus sombres : « Je suis comme le roi d’un pays pluvieux, riche, mais impuissant » LXXVII.

Loin de renoncer à ses rêves les plus fous, même lorsqu’il essaye de disparaître dans ses Paradis artificiels, toute la subtilité du Spleen baudelairien réside donc dans une soif de beauté cachée, comme dans ce vers considéré comme le plus riche de la langue française : Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.

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Charles Baudelaire - les fleurs du malCharles Baudelaire

est un poète français. Baudelaire est né à Paris le et mort dans la même ville, rue du Dôme, dans le 16e arrondissement, le (à 46 ans).

« Dante d’une époque déchue » selon le mot de Barbey d’Aurevilly, « tourné vers le classicisme, nourri de romantisme », à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la « modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français pour un recueil certes bref au regard de l’œuvre de son contemporain Victor Hugo (Baudelaire s’ouvrit à son éditeur de sa crainte que son volume ne ressemblât trop à une plaquette…), mais qu’il aura façonné sa vie durant : Les Fleurs du mal.

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