Incursion Onirique en Dystopie Architecturale

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Last Updated on 23 avril 2024 by Frank César LOVISOLO

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ComGris
INTRODUCTION
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Le meilleur des mondes 1… Il était plus de minuit lorsque le dernier des hélicoptères prit son vol. Stupéfié de soma, et épuisé par une frénésie prolongée de sensualité, le Sauvage était étendu, endormi, sur la bruyère. Le soleil était déjà haut dans le ciel quand il se réveilla. Il resta étendu un moment, les yeux clignotants à la lumière dans une incompréhension de hibou ; puis tout à coup il se souvint… de tout..
« Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! » Il se couvrit le visage de ses mains.
Ce soir-là, le vol d’hélicoptères qui arrivèrent en bourdonnant par-dessus la crête de Hog’s Back était un nuage sombre de dix kilomètres de long. La description de l’orgie de communion de la nuit dernière avait paru dans tous les journaux. Sauvage ! appelèrent les premiers arrivants, tandis qu’ils descendaient de leurs appareils.
– Monsieur le Sauvage !
Il n’y eut pas de réponse. La porte du phare était entrouverte. Ils la poussèrent et entrèrent dans un crépuscule de volets clos. Par une arche à l’autre bout de la pièce, ils apercevaient le pied de l’escalier qui montait aux étages supérieurs. Juste sous la clef de voûte pendaient deux pieds.
– Monsieur le Sauvage !
Lentement, très lentement, comme deux aiguilles de boussole que rien ne presse, les pieds se tournèrent vers la droite ; nord,  nord-est,  est,  sud-est,  sud,  sud-sud-ouest ;  puis  ils s’arrêtèrent, et, au bout de quelques secondes, revinrent avec aussi peu de hâte vers la gauche. Sud-sud-ouest, sud, est…
FIN
Extraits – Le Meilleur des mondes – Aldous Huxley…
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Je posais le livre sur la table de chevet, interloqué par cette fin.
Architecture Meilleur des Monde 01J’avais lu sans relâche et il était maintenant trois heures trente du matin.
« Zut, demain j’ai cours à neuf heures, il faut absolument que je dorme un peu ». Il y aura toujours un de ces sursauts de lucidité pour nous enquiquiner et nous raccompagner vers la réalité…
Agacé, j’attrapais mon « smartphone » et réglais l’alarme sur sept heures trente une heure plus tard que d’habitude. Tant pis pour la douche, elle attendra le surlendemain, un café suffira à me mettre en route !
J’eus un peu de difficultés à trouver le sommeil, tant le roman farandolait dans mon esprit… Au plus j’y pensais, au plus j’y décelais des analogies avec l’époque actuelle.

J’avais lu ce livre quand j’avais quatorze ou quinze ans, je ne sais plus.
On me l’avait présenté comme un simple ouvrage de science-fiction, sans réellement me prévenir quant à sa portée prophétique et philosophique, mais peut-être étais-je trop jeune ou trop insouciant pour en discerner la véritable teneur. Bien qu’effrayant, je l’avais lu avec légèreté de la même manière qu’un roman d’aventures extraordinaires dont le déroulement demeurait dans une société qui, de toute évidence, n’existerait jamais.
Cette année, la relecture de l’œuvre m’a bien plus tourmenté…
Enfin, après avoir longtemps pérégriné dans les draps, bataillé avec mes oreillers et dompté cette fichue couette individualiste, Hypnos et son fils Morphée ont daigné s’occuper de moi.

Ha ! ces dieux grecs, ils sont inénarrables… Je ne sais pourquoi, ils m’ont offert un curieux voyage. Un périple dans le Meilleur des Mondes. Cependant, l’époque où je fus miraculeusement expédié se situait dans le futur du roman, sans doute quelques centaines d’années après que ces humains « artificiels » soient inévitablement parvenus à se détruire et éliminer quasiment toutes traces de vie sur la Terre. Seule une végétation éparse et famélique perdurait.
Ils ne restaient à présent que quelques vestiges en béton de cette incivilisation.

Incursion Onirique en Dystopie ArchitecturaleCe fut un songe insolite où je pouvais me déplacer à ma guise, sans que la distance et le temps aient de conséquences perceptibles. Je fus surpris par la rudesse des bâtiments empreinte de brutalisme.
La couleur, elle-même, avait fui les lieux. Et ce ciel, quelle étrangeté, je n’ai pas vu une seule fois le soleil, des nuages, mais pas de pluie, pourtant, de temps en temps, de l’eau qui, en l’absence de vie, paraissait irréellement limpide…
Il me fut difficile d’apprécier le temps de ce voyage, il n’existait plus. Les dieux se moquent bien de la physique universelle et en disposent à leur guise.

Ils sont tout aussi forts en malices…
À mon réveil, j’ai trouvé sur ma table de chevet une carte mémoire, de norme identique à celle utilisée dans mon appareil photographique. Elle semblait avoir été taillée dans une pierre noire, de la tourmaline ou peut-être de l’obsidienne, gravée d’un mot « ἀνάμνησις » que je n’ai pu traduire ; sûrement du grec ancien. Elle ne présentait aucun contact électrique. Curieux, néanmoins sans trop y croire, je connectais cet étrange objet à ma machine. Contre toute attente, il fonctionna parfaitement, délivrant sur mon écran une série de fichiers bien formatés… Vous trouverez un peu plus bas leur contenu.
Pourtant, je n’ai pas le souvenir, dans mon rêve, d’avoir possédé un appareil et encore moins avoir pris une seule photographie…
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Dystopie et Brutalisme

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Quant aux images :
Je ne sais toujours pas s’il demeure judicieux de donner quelques explications relatives à leurs élaborations…
J’hésite toujours à le faire par crainte d’en minimiser la magie.
Il ne s’agit pas de science, bien qu’elle soit discrètement présente, mais plutôt d’alchimie.
Un « process » qui me permet à partir d’une image d’en obtenir une autre circonstanciée : 
Z=Z2+Yn26 - Galerie Julia Mandelbleu - Dystopie Architecturale

Départ (Image fractale)

Dystopie Architecturale

Arrivée (bâtiment en béton)

Entre ces deux images du texte (prompt1) qui sera interprété par l’intelligence artificielle, quel que soit le logiciel employé.
J’imagine sans peine une levée martiale de boucliers ; je viens de donner aux moralisateurs de l’art du grain à moudre !
« Ho ! le vilain garçon, il triche ! Il a recourt l’IA ! Sacrilège ! Ce n’est pas un vrai artiste ; patati et patata2… ».

Les sempiternelles plaidoiries qu’ont dû entendre et subir, il y a bien des années, le premier utilisateur du pinceau et son inventeur !

« Quoi ? Il ne peint pas avec ses mains ? Blasphème, hérésie, au bucher ! »
Bon… Pas de soucis, va pour le bucher, c’est festif, mais si c’est si facile, faites-le.
Entreprenez tout d’abord d’obtenir quelque chose de correct avec un logiciel générateur de formes fractales3 ! Ensuite viendra le temps de causer avec une machine qui n’interprète mécaniquement qu’avec ses virtuels rouages votre prose, puis passer à la colorisation, au recadrage et j’en passe…
Il faudra, bien évidemment, recommencer des dizaines de fois avant de maîtriser tout ce bazar pour parvenir à l’acceptable !
Mon instinct primaire subodore que je dois répondre à une question, avant qu’elle fuse d’un mauvais coucheur en mal d’inquisition :
« Non, je n’utilise pas l’intelligence artificielle pour mes textes et ma musique! Qu’on se le dise et qu’on le grave dans le marbre sans plus tarder ! »

1) Un « prompt » est un mot anglais qui désigne toute commande écrite envoyée à une « intelligence artificielle » spécialisée dans la génération de contenu : du texte ou des images.
En définitive, il s’agit d’une instruction que l’on donne à un algorithme, qui l’interprétera et suggèrera un résultat. On peut aussi envisager le « prompt » à l’instar d’une demande ou un ordre.

2) Onomatopée du XIXe siècle, qui reproduit le son des bavardages et palabres sans fin dont font preuves certains critiques adepte de la moraline…
3) Lire l’article : La Galerie Julia MandelBleu.
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Extraits – Le Meilleur des mondesAldous Huxley…

Aldous Huxley - Vêtus de gris, les enfants Alphas rêvent.

Aldous Huxley par Henri Manuel, 1925.

… né le 26 juillet 1894 à Godalming (Royaume-Uni) et mort le 22 novembre 1963 à Los Angeles (États-Unis), est un écrivain, romancier et philosophe britannique, membre de la famille Huxley.

Il est diplômé du Balliol College de l’université d’Oxford. Auteur de près de cinquante ouvrages, il est surtout connu pour ses romans, dont Le Meilleur des mondes (1932).

le meilleur des mondesC’est un roman d’anticipation dystopique qui évoque une société futuriste et eugéniste, très hiérarchisée, divisée en différentes castes dont les individus, conçus artificiellement, sont conditionnés biologiquement et psychologiquement afin de garantir la stabilité et la continuité du système.  

Au cours du récit le lecteur découvre un grand nombre de personnages dont notamment Bernard Marx, individu appartenant à la caste supérieure de cette société et John, un « sauvage », car indépendant, né d’une femme et vivant en dehors de ce système social imposé à une très grande majorité d’êtres humains


Suite : https://Aldous_Huxleyhttps://Le_Meilleur_des_mondes

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Lire – édition de 1946
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