Le silence des Sirènes

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Kafka – Subliminal Messages- jazz – Ulysse
De l’album : Subliminal Messages ComGris
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LE SILENCE DES SIRÈNES
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Quand la chance est au rendez-vous, on peut faire de jolies découvertes.
Tout le monde connait Ulysse et son incroyable Odyssée contée par Homère. C’est dans le chant XII qu’il est confronté aux redoutables Sirènes.
Ces créatures, présentées comme des chimères musiciennes, sont dotées d’un pouvoir terrible : elles mènent à la perdition les équipages qui les écoutent, attirés par leurs chants accompagnés de lyres et de flutes. Ainsi vaisseaux et gens de mer finissent leurs périples sur les récifs, puis sont dévorés par ces gloutonnes femelles ailées.
Homère nous dit qu’elles sont allongées dans l’herbe au milieu d’«amas d’ossements et les chairs desséchées des hommes qu’elles ont fait périr».
Pour ne pas tomber dans leur piège, notre bon Ulysse se fait ligoter au mât de son navire pour écouter les mélodies ensorceleuses… Quant à l’équipage, leurs oreilles sont bouchées à la cire, qui en plus d’assourdir à un excellent effet épilatoire, mais de cela l’auteur n’en parle pas !
Le silence des Sirènes + Ulysse - Subliminal Messages

John William WaterhouseUlysse et les Sirènes, 1891

En revanche ce que l’on connait moins:
+
C’est le texte de Franz Kafka : Le silence des Sirènes, un court texte daté du 23 octobre 1917.
Une étrange interprétation, de l’épisode sus-cité, lue pendant l’élaboration de cette composition et qui en modifia le chemin.
Ainsi, le grand écrivain s’empare du texte et le réécrit narrant que, si le chant des Sirènes est redoutable, leur silence l’est encore plus.

Quant à moi, dans cette histoire, je le reconnais, je n’ai pas vraiment su rester vraiment silencieux !

Le silence des Sirènes

Armand Point  – The Siren 1897

Le silence des Sirènes
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Franz Kafka en 1917

Comme preuve que des moyens insuffisants, puérils même, peuvent servir au salut :

Pour se préserver des Sirènes, Ulysse se boucha les oreilles avec de la cire et se fit enchaîner au mât. Tous les voyageurs, sauf ceux que les Sirènes attiraient de loin, auraient pu depuis longtemps faire de même, mais le monde entier savait que cela ne pouvait d’être d’aucun secours. La voix des Sirènes perçait tout et la passion des hommes séduits eût fait éclater des choses plus solides que les chaînes et un mât. Mais bien qu’il en eût peut-être entendu parler, Ulysse n’y pensait pas. Il se fiait absolument à sa poignée de cire et à son paquet de chaînes, et toute à la joie innocente que lui procuraient ses petits expédients, il alla au-devant des Sirènes.

Or, les Sirènes possèdent une arme plus terrible encore que leur chant, et c’est leur silence. Il est peut-être concevable, quoique cela ne soit pas arrivé, que quelqu’un ait pu échapper à leur chant, mais sûrement pas à leur silence. Au sentiment de les avoir vaincues par sa propre force et à l’orgueil violent qui en résulte, rien de terrestre ne saurait résister.
Et de fait, quand Ulysse arriva, les puissantes Sirènes cessèrent de chanter, soit qu’elles crussent que le silence seul pouvait encore venir à bout d’un pareil adversaire, soit que la vue de la félicité peinte sur le visage d’Ulysse leur fît oublier tous leurs chants.
Mais Ulysse, si l’on peut s’exprimer ainsi, n’entendit pas leur silence ; il crut qu’elles chantaient et que lui seul était préservé de les entendre ; il vit d’abord distraitement la courbe de leur cou, leur souffle profond, leurs yeux pleins de larmes, leur bouche entrouverte, mais il crut que tout cela faisait partie des airs qui se perdaient autour de lui. Mais bientôt tout glissa devant son regard fixé au loin ; les Sirènes disparurent littéralement devant sa fermeté et c’est précisément lorsqu’il fut le plus près d’elles qu’il ignora leur existence.
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The Siren – Edward Armitage, 1888,

Mais elles, plus belles que jamais, s’étirèrent, tournèrent sur elles-mêmes, laissèrent leur terrifiante chevelure flotter librement au vent et leurs griffes se détendirent sur le roc. Elles ne désiraient plus séduire, elles ne voulaient plus que retenir le plus longtemps possible au vol le reflet des grands yeux d’Ulysse. Si les Sirènes avaient eu une conscience, elles se fussent alors anéanties. Mais telles qu’elles étaient, elles restèrent; seul Ulysse leur a échappé.
La tradition rapporte d’ailleurs un complément à cette version. Ulysse, dit-on, était si fertile en inventions que la déesse Destinée elle-même ne pouvait lire dans son cœur. Il est possible – encore que l’intelligence humaine ne puisse le concevoir – qu’il ait réellement remarqué que les Sirènes se taisaient et qu’il n’ait usé de la feinte décrite ci-dessus que pour leur opposer, à elles et aux dieux, une espèce de bouclier.

Franz Kafka – Das Schweigen des Sirenen – (1917), dans Récits et fragments narratifs, La Pléiade, traduction Marthe Robert.

LA REECRITURE DU MYTHE
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The Sirens and Ulysses (1837, restored 2010) – William Etty

Kafka reprend ce thème du féminin dangereux — comme dans le mythe, les Sirènes veulent tuer Ulysse —, mais il y apporte une autre dimension, celle du masculin dangereux : Ulysse n’a pas le beau rôle dans la nouvelle. Le narrateur ne cesse de critiquer son infantilisme, son arrogance, fatale pour les Sirènes et néfaste pour lui-même. Ulysse paiera au prix fort sa victoire sur elles. De fait Kafka a inversé les données essentielles du mythe.
Tout d’abord Ulysse se bouche les oreilles, solution radicale s’il en est pour échapper à la voix des Sirènes : « Pour se préserver des Sirènes, Ulysse se boucha les oreilles avec de la cire et se fit enchaîner au mât ».Quelques lignes plus loin nous assistons au spectacle muet donné à Ulysse par les Sirènes. Mais il ne les regarde pas ou à peine. Il les voit tout d’abord « distraitement… », « Mais bientôt tout glissa devant son regard fixé au loin… », nous dit le narrateur. Nous avons donc affaire à un Ulysse autiste qui n’écoute ni ne regarde, une sorte de cadavre condamné à errer sur les flots comme le chasseur Gracchus d’une autre nouvelle de Kafka. Autre renversement majeur, les Sirènes se taisent : « Or les Sirènes possèdent une arme plus terrible encore que leur chant, et c’est le silence. Il est peut-être concevable, quoique cela ne soit pas arrivé, que quelqu’un ait échappé à leur chant, mais sûrement pas à leur silence ». On relèvera l’assertion pleine d’humour du narrateur, car dans l’Odyssée, Ulysse, précisément, a échappé aux Sirènes. Le narrateur mine la dimension de vérité soutenue par le mythe. Avec Kafka, le récit nous fait entrer dans l’ère du soupçon et des affirmations douteuses.

Les sirènes

Saché-je d’où provient, Sirènes, votre ennui
Quand vous vous lamentez, au large, dans la nuit ?
Mer, je suis comme toi, plein de voix machinées
Et mes vaisseaux chantants se nomment les années.

Guillaume Apollinaire, Le Bestiaire, ou Cortège d’Orphée, 1911

L’Odyssée

« Ulysse et les Sirènes » (XII, 33 – 200)

HOMERE, Odyssée,

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Leon Belly – 1867

Circé, me prenant par la main, me fit asseoir loin d’eux, se coucha près de moi et m’interrogea sur chaque point. Je lui contai tout, comme il convenait. Et l’auguste Circé alors m’adressa ces paroles : « Voilà donc cette épreuve subie jusqu’au bout. Toi, écoute tout ce que je vais te dire; d’ailleurs, un dieu même t’en fera souvenir. Tu arriveras d’abord chez les Sirènes, dont la voix charme tout homme qui vient vers elles.

Si quelqu’un les approche sans être averti et les entend, jamais sa femme et ses petits enfants ne se réunissent près de lui et ne fêtent son retour; le chant harmonieux des Sirènes le captive. Elles résident dans une prairie, et tout alentour le rivage est rempli des ossements de corps qui se décomposent; sur les os la peau se dessèche. Passe sans t’arrêter; pétris de la cire douce comme le miel et bouche les oreilles de tes compagnons, pour qu’aucun d’eux ne puisse entendre.

Toi-même, écoute, si tu veux; mais que sur ton vaisseau rapide on te lie les mains et les pieds, debout au pied du mât, que l’on t’y attache par des cordes, afin que tu goûtes le plaisir d’entendre la voix des Sirènes. Et, si tu pries et presses tes gens de te délier, qu’ils te serrent de liens encore plus nombreux. Puis, quand ils auront dépassé les Sirènes, je ne te dirai plus avec précision laquelle des deux routes il te faudra suivre; c’est à toi d’en délibérer en ton cœur; je vais te décrire les deux directions. D’un côté sont les roches en surplomb, et contre elles se brisent en grondant les grandes houles d’Amphitrite aux yeux sombres. Les dieux bienheureux les nomment les Planctes.

L’une ne peut être frôlée par aucun volatile, pas même les timides colombes, qui portent l’ambroisie à Zeus, le Père; mais, à chaque vol, la roche lisse en prend une, et le Père doit en renvoyer une autre pour faire le compte. L’autre jamais ne fut franchie par nulle nef à l’équipage humain, venue dans ses parages; les ais des vaisseaux et les corps des marins sont emportés par les vagues de la mer et les tourbillons du feu dévorant.

Seule une nef au long cours put la franchir, l’Argo à l’envi chantée par tous les poètes, quand elle revint du pays d’Alétès; et même les flots eussent tôt fait de la briser contre les grandes roches, si Héré ne l’eût fait passer, par amitié pour Jason.

De ces deux rochers l’un atteint le vaste ciel de son faîte aigu; une sombre nuée l’entoure, qui jamais ne se dissipe; et jamais l’azur ne baigne la cime, ni en été, ni en automne; aucun mortel ne saurait l’escalader ni se tenir au sommet, eût-il vingt mains et vingt pieds; car la roche est lisse et on la dirait rabotée. A mi-hauteur de l’écueil s’ouvre une caverne à la profondeur bleuâtre, tournée du côté de l’ouest vers l’Érèbe; c’est de ce côté que vous devez diriger votre vaisseau ponté, illustre Ulysse.

Aucun homme, si vigoureux fût-il, ne pourrait, du creux de sa nef, atteindre d’une flèche le fond de la caverne. C’est là dedans que gîte Scylla aux aboiements terribles. Sa voix n’est pas plus forte que celle d’une chienne nouveau-née; c’est pourtant un monstre affreux : personne n’aurait joie à la voir, même si c’était un dieu qui la rencontrât. Elle a douze pieds, tous difformes; et six cous, d’une longueur singulière, et sur chacun une tête effroyable, à trois rangées de dents, serrées, multiples, pleines des ténèbres de la mort.

Elle s’enfonce jusqu’à mi-corps dans le creux de la caverne; elle tend ses têtes hors du gouffre terrible, et de là elle pêche, explorant la roche tout entière, dauphins et chiens de mer, et, à l’aventure, elle prend quelque monstre plus gros, comme en nourrit par milliers Amphitrite aux forts mugissements.

Jamais encore matelots ne se peuvent vanter d’avoir passé par là sans y périr avec leur nef; Scylla emporte avec chacune de ses têtes un homme saisi dans le vaisseau à la proue sombre. Tu verras, Ulysse, que l’autre écueil est moins élevé. Ils sont tous deux l’un près de l’autre. Une de tes flèches franchirait l’intervalle. Sur celui-ci est un grand figuier sauvage à la frondaison luxuriante.

Scylla n’est pas une mortelle : c’est un fléau immortel, un monstre épouvantable, furieux, inattaquable. On ne peut s’en défendre; le mieux est de le fuir. Si au long de sa roche tu perds du temps à t’armer, je crains qu’elle ne t’atteigne en lançant derechef ses têtes, et ne te prenne encore autant d’hommes.

Passe plutôt très vite; appelle à ton secours Crataïs, la mère de Scylla; c’est elle qui enfanta ce fléau pour les hommes et c’est elle qui préviendra une nouvelle attaque. Tu arriveras ensuite à l’île de Thrinacie.

Au pied du roc, la fameuse Charybde engloutit l’eau noire. Trois fois par jour elle la rejette et trois fois elle l’engloutit avec un bruit effroyable. Ne te trouve pas là, quand elle commence à l’engouffrer; car l’ébranleur de la terre lui-même ne pourrait te sauver du malheur. Aussi fais vite passer ton vaisseau près de l’écueil de Scylla; car il est sans doute bien préférable d’avoir à regretter six hommes de ton équipage que de les perdre tous ensemble. »

Ainsi parlait-elle, et moi, je lui repartis : « Dis-moi donc ceci, déesse, sans feinte aucune. Si je parvenais à éviter la funeste Charybde, ne pourrais-je attaquer l’autre, quand elle se jetterait sur mes gens? » Je dis; et l’illustre déesse me répondit sur-le-champ : « Malheureux ! Tu ne rêves donc qu’actions guerrières et bataille? Tu ne reculerais même pas devant les dieux.

Là paissent en grand nombre les boeufs d’Hélios et ses grasses brebis, sept troupeaux de vaches, autant de beaux troupeaux de brebis, chacun de cinquante têtes. Ces bêtes ne procréent pas et jamais elles ne meurent. Des déesses sont leurs bergères, nymphes aux belles boucles, Phthouse et Lampétie, qu’enfanta pour Hélios Hypérion la brillante Néère. Les ayant donc nourries après leur avoir donné le jour, l’auguste mère les établit au loin dans l’île de Thrinacie pour y habiter et garder les brebis et les vaches luisantes de leur père.

Si tu ne leur fais aucun mal, si tu penses à votre retour, vous pourrez encore, non sans souffrir, atteindre Ithaque, mais si tu les maltraites, alors je prévois la perte de ton vaisseau et de tes gens; si toi-même tu échappes à la mort, tu rentreras tard et en triste état, après avoir perdu tous tes compagnons. »

Elle dit, et aussitôt parut Aurore au trône d’or. La déesse illustre alors s’en alla vers l’intérieur de l’île; et moi, gagnant ma nef, j’encourageais mes gens à s’embarquer et à détacher les amarres de poupe. Ils montaient à bord sans tarder, s’asseyaient devant les tolets et, placés en ordre, ils soulevaient de leurs rames l’écume de la mer.

A l’arrière de notre vaisseau à la proue sombre, un vent favorable emplissait nos voiles, bon compagnon, envoyé par Circé aux belles boucles, la terrible déesse au langage humain. Et dès lors ayant disposé chaque agrès, nous restions assis sur la nef : le vent et le pilote nous menaient droit au but.

Et je dis à mes compagnons, le cœur angoissé : « Amis, il ne faut pas qu’un ou deux seuls connaissent les oracles que m’a révélés Circé, illustre entre les déesses; je vais donc vous les dire, afin que nous sachions ce qui peut nous perdre, ce qui peut nous préserver de la Kère fatale. Elle nous invite d’abord à nous garder des Sirènes charmeuses, de leur voix et de leur pré fleuri; à moi seul elle conseille de les entendre.

Mais attachez-moi par des liens serrés, pour que je reste immobile sur place, debout au pied du mât, et que des cordes m’y fixent. Si je vous prie et vous ordonne de me détacher, vous alors, serrez-moi davantage. » Ainsi, expliquant tout en détail à mes compagnons, je les mis au courant. Cependant, la nef solide atteignit vite l’île des Sirènes; car un vent favorable, qui nous épargnait toute peine, hâtait sa marche.

Alors le vent tomba aussitôt; le calme régna sans un souffle; une divinité endormit les flots. Mes gens s’étant levés roulèrent les voiles du vaisseau et les jetèrent au fond de la cale; puis, s’asseyant devant les rames, ils faisaient blanchir l’eau avec leur sapin poli. Moi, avec le bronze aiguisé de mon épée je taillai un grand gâteau de cire et j’en pétrissais les morceaux de mes mains vigoureuses.

Aussitôt la cire s’amollissait, sous la force puissante et l’éclat d’Hélios, le souverain fils d’Hypérion. A tous mes compagnons tour à tour, je bouchai les oreilles. Eux, sur la nef, me lièrent tout ensemble mains et pieds; j’étais debout au pied du mât auquel ils attachèrent les cordes. Assis, ils frappaient de leurs rames la mer grise d’écume.

Quand nous ne fûmes plus qu’à une portée de voix, ils redoublèrent de vitesse, mais la nef qui bondissait sur les flots ne resta pas inaperçue des Sirènes; car elle passait tout près, et elles entonnèrent un chant harmonieux. « Allons, viens ici, Ulysse, tant vanté, gloire illustre des Achéens; arrête ton vaisseau, pour écouter notre voix.

Jamais nul encore ne vint par ici sur un vaisseau noir, sans avoir entendu la voix aux doux sons qui sort de nos lèvres; on s’en va charmé et plus savant; car nous savons tout ce que dans la vaste Troade souffrirent Argiens et Troyens par la volonté des dieux, et nous savons aussi tout ce qui arrive sur la terre nourricière. »

Elles chantèrent ainsi, en lançant leur belle voix. Et moi, j’aspirais à les entendre, et j’ordonnais à mes compagnons de me délier, par un mouvement des sourcils; mais, penchés sur les avirons, ils ramaient ; tandis que, se levant aussitôt, Périmède et Eurylochos m’attachaient de liens plus nombreux, et les serraient davantage. Puis, dès qu’ils eurent passé les Sirènes et que nous n’entendions plus leur voix ni leur chant, mes fidèles compagnons retirèrent la cire, dont j’avais bouché leurs oreilles, et me délivrèrent de mes liens.

 

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2 Commentaires

  1. Jenny Quadri Guillard

    j’aimais bien Ulysse attaché à son mat. Pourquoi vouloir museler les sirènes. Laissons ce conte fabuleux à Homère.

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