Last Updated on 7 septembre 2023 by Frank César LOVISOLO
à l’écoute :
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Letteratura illustrata di un viaggio_________________
–«Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve.»Guy De Maupassant
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– ![]() Amélie Lovisolo-Guillard: Live at Pompeii Je m’étais dit que, pour un anniversaire, une exploration Italienne serait un surprenant cadeau pour ma fille. Je connais bien Naples et j’y retourne avec plaisir. Pour elle, la Campanie, avec ces volcans, ces vestiges antiques, cette vie encore authentique, toute aussi vivante qu’historique, serait, certes, un présent sans ruban, sans bolduc, bougie et autre gâteau (juste une pizza!) mais une superbe initiation au voyage avec une occasion de n’être que tout les deux, éloignés d’une autre réalité… Bref, peinards et en vacances ! Billets d’avion en poche et valises à la pogne nous voila parti pour ce périple complice en Italique remarquable usine à d’impérissables réminiscences!
Certains souvenirs sont faciles à partager et ils vont suivre en une série photographique en ordre chronologique de ce que nous vîmes durant ce périple, une semaine hors du temps où les mots suivent le paysage.
Aux 23 ans de ma fille… |
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Je relus ce poème un soir durant ce voyage quand, les pieds fourbus et les jarrets moulus, l’hôtel devient un paradis ! B&B Cara Napoli |
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Le voyage |
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I Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, ![]() Maxime Ducamp par Nadar 1860 |
III Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers. Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons. Dites, qu’avez-vous vu ? IV » Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici. La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant. Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux ! – La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près ! Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? – Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin ! Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ; » Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. « V Et puis, et puis encore ? VI » Ô cerveaux enfantins ! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché, Du haut jusques en bas de l’échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ; L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ; Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu’assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ; Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ; L’Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : » Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! « Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l’opium immense ! – Tel est du globe entier l’éternel bulletin. « |
VII Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit, Comme le Juif errant et comme les apôtres, A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d’autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau. Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu’autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent, Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le coeur joyeux d’un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : » Par ici ! vous qui voulez manger Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’a jamais de fin ? « A l’accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. » Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre ! « Dit celle dont jadis nous baisions les genoux. VIII Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons ! Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! ![]() Charles Baudelaire par Nadar 1855 – ![]() Antonino Leto – Napoli |
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![]() Antonino Leto: Una veduta del golfo di Napoli con i pescatori. |
Superbe cette virée père-fille ! Cependant, question photos, ça manque un peu…;-) Et les « solfatare », toujours pas rouvertes ?
Naples la vivante bouillonne et brouillonne les photos aussi… Merci !!!!
NB les solfatares restent fermées depuis l’accident de l’été dernier.