Il y a des lieux qui nous attirent, nous retiennent et entretiennent avec nous une étrange intimité…
Je savais qu’un jour je reviendrai dans ce Léviathan échoué, éventré, pour un autre regard, une autre imagerie, un autre imaginaire, un second vol de lumière et, par delà, une incitation à un voyage.
Passé trois heures dans le ventre du mastodonte le partage du regard doit-être rendu possible. Ici, il se fera par une vision englobante qui se bâtit en réalisant une fantasmagorie par la multiplicité des points de vue tout en cherchant le détail d’un essentiel.
Cet essentiel consiste à ce que, dans l’expérience imaginaire inspirée du lieu, soit réuni tout ce qui semblerait hostile, perdu ou détruit pour être un instant ramené dans la lumière, ces quelques secondes où l’œuvre existe quand elle est vue…
C’est un périple où la route est le temps et le paysage la lumière d’une ressouvenance scindée de couleur, un monde où les objets sont devenus inutiles, confrontés au néants, voués à une destruction certaine.
Cependant il réside en eux un pouvoir de réflexion métaphysique sur ce qui fut et sur le vide qui dorénavant les entoure. Au milieu de ces vestiges l’homme, de passage, n’est plus qu’un témoin furtif, le spectateur de ce qui fut.
Parmi les décombres, les taches d’huile et les flaques d’eau, nous appartenons à un décor symbole d’une société industrielle à la dérive et à l’abandon.
La Seyne sur Mer le mercredi 2 mars 2016.
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Même l’Homme est appelé à la ruine ! D’ailleurs, ne sommes-nous pas poussière, que poussière ?-)
Je dirai « particules »… Même si c’est prétentieux !