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Surfarara
« Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. – Et je l’ai trouvée amère. – Et je l’ai injuriée. »
(Rimbaud : Une saison en Enfer.)
Aux mineurs Siciliens…
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Diaporama : l’usine de soufre
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Dans ce lieu, le gémissement sombre de l’abandon et le silence de la mémoire coexistent. Penser et sentir, voilà tout.
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Musique : Surfarara – Lovisolo octobre 2014
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Composition pour :
Deux Synthétiseurs.
Percussions ( Poubelles, poutres et échelles métalliques, Rail de chemin de fer, Enclumes d’orchestre, Grosse caisse)
Bruits de pas.
Bruits dans un atelier.
Aux mineurs du soufre siciliens.
Surfarara is a composition for Sicilian sulfur miner’s life.
Surfarara è una composizione musicale in omaggio ai minatori di zolfo in Sicilia.
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Surfarara Court métrage de Vittorio De SetaItalia, 1955, 9 min, 35 mm, VOSTALe centre de la Sicile regorge de mines de soufre. Une invisible tragédie se joue dans les entrailles de la terre… . |
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Vittorio De Seta, né le 15 octobre 1923 à Palerme, en Sicile, mort le 28 novembre 2011, est un réalisateur de cinéma italien.
Documentaire sur les mineurs du soufre en Sicile réalisé par l’un des plus grands documentaristes italiens.
Martin Scorsese disait de Vittorio de De Seta qu’il était un anthropologue dont la voix était celle d’un poète.
Surfarara est un documentaire réalisé en 1955GENERE: Cortometraggio, Documentario ANNO: 1955REGIA: Vittorio De Seta FOTOGRAFIA: Vittorio De Seta MONTAGGIO: Vittorio De Seta PRODUZIONE: VITTORIO DE SETA DISTRIBUZIONE: CINECITTA’ INTERNATIONAL PAESE: Italia DURATA: 10 Min FORMATO: 35 MM Voir le film sous titré : http://carlottavod.com/soufriere-detail.html
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Ingrid Tedeschi ha scritto…Trinacria, inondée de soleil. Terre ocre et aride, mais fertile quand il s’agit de donner de grands hommes à l’histoire : Théocrite, Diodore, Archimède ou encore Empédocle qui se jeta dans les fournaises de l’Etna. L’île est petite et regorge de trésors d’un éclectisme incroyable. Il y en a pour tous les goûts. Des ruines grecques d’Agrigente aux palais baroques de Palerme, sans oublier cette nature omniprésente, sulfureuse et volcanique. Peu avant Agrigente nous l’avons aperçue, au détour d’un virage, l’usine de soufre, inattendue, désaffectée, grande construction métallique, véritable monument d’archéologie industrielle. La végétation et les figuiers de Barbarie aux longues tiges épineuses et aplaties ont envahi le lieu. Ce qui frappe d’abord c’est l’inquiétant silence, puis le craillement des corneilles vient renforcer le côté mystérieux de ce lieu frappé de désolation. Le temps semble s’être arrêté brusquement, comme si les hommes avaient laissé leurs tâches et fuient cet endroit sinistre. L’exploration des différentes unités se fait au travers d’un entrelacs de tuyaux corrodés et de réservoirs métalliques encore emplis de produits sulfurés. Ce témoignage matériel de l’industrialisation nous ramène à une autre époque de la Sicile, pas si lointaine d’ailleurs, où le soufre menait la vie dure aux zolfatari.
Dans les mines où l’extraction se pratique à la main, il y a une hiérarchie dans la souffrance. Les Picconieri manient la pioche pour extraire le minerai et les Carusi, ces enfants de six à treize ans, le transportent. Ils sont la propriété des Picconieri et doivent travailler jusqu’au remboursement de leur dette.
La chaleur est telle dans les galeries qu’ils travaillent entièrement nus. Leurs corps sont difformes, prématurément usés, la croissance stoppée par le poids des paniers qu’ils ramènent à la surface.
Au loin sur les hauteurs de l’Etna, immense et majestueux, les genets au feuillage vert vif et autres plantes endémiques contrastent avec la noirceur de la roche éruptive dure et compacte. Ingrid Tedeschi
a été pendant 10 ans chargée de mission art et culture à l’Inspection Académique du Var.
Professeure certifiée de musique, elle est également depuis 2010 chargée de cours à l’UFR Ingémédia (Université de Toulon).
Site Web : Memoire d’Opera (Toulon)
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Ah merde, je dois recommencer : tout a disparu lors du passage automatique « plein écran » ! Je disais, je sais plus, que c’est honteux d’exploiter ainsi les hommes et la terre puis de se barrer après s’être gavé, en laissant tout en plan. Ils feront pareil avec le nucléaire, mais les photographes comme Frank seront plus rares !
Merci !!!
Musique : ce que j’aimerais entendre lors de certains documentaires à la télé.
Paroles Merci Ingrid de décrire avec tant de justesse la Sicile. Merci à Maupassant d’avoir dénoncé l’insoutenable.
Images : Parfaite illustration des textes de Carlo Levi et Ferdinando Camon. Bravo.
Merci !
Site extrèmement représentatif d’une pensée vécue et d’une vie pensée. (dommage l’automate n’a pas voulu que je m’y inscrive).
Concernant ce que dit IT : l’ile n’est pas petite (>200km * >300km) et sa variété font qu’elle semble un continent. Les Siciliens ne conduisent pas à l’intimidation (faut être une prof. qui ne voit jamais d’élève pour dire cela) mais à 50 cm. et 1/2 seconde prés ; « regardes devant, derrière on s’en occupe » est le seul article du code de la route local. Hélas l’européanisation progresse ici aussi avec son lot de dénaturation et de formatage.
L’automate a fonctionné ! Merci à vous !