Napoli : La luce dei contrasti

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Naples – Elena Ferante – Campanie – Italie

LES MURS INDISCRETS
à l’écoute : Les murs indiscrets 
ComGris
Sophia Loren - L'or de Naples - Napoli - Lovisolo

Sophia Loren dans L’or de Naples de Vittorio De Sica

Lors de mes déambulations Napolitaines, rien ne me laissait prédire qu’en noir et blanc adviendrait cette suite photographique.
Comme souvent la coïncidence fait la découverte. Il suffit qu’une manœuvre hasardeuse dévoile Naples en noir & blanc pour qu’elle devienne en premier lieu « Napoli » et enfin « Nàpule ». C’est ce « Nàpule » fier de ses lumineux contrastes qu’il me fallait capturer… Celui de Vittorio De Sica, de Francesco Rosi, de la pizza, du Vésuve et de ces « Quattro giornate di Napoli* » qui soulignent le caractère impétueux de cette ville.
« Vedi Napoli e poi muori » dit-on…

Cependant, rien ne presse et retournons-y !

Une accumulation photographique hédonistique…  

Et quand on aime cette ville…

L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adolescence« Je ne suis pas nostalgique de notre enfance: elle était pleine de violence. C’était la vie, un point c’est tout: et nous grandissions avec l’obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile. »
Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise.
Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée.
Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples Elena Ferrante : Celle qui fuit celle qui restesombre, en ébullition.
Formidable voyage dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse est le portrait de deux héroïnes inoubliables qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse.
On ne connaît rien de l’auteur qui tient absolument à rester dans l’ombre et refuse par conséquent la publicité et les face-à-face, acceptant seulement en de rares occasions les interviews écrites. Lors de celles-ci, elle a reconnu être une femme, mère de famille, et que son œuvre était d’inspiration autobiographique. En particulier, dans La frantumaglia, l’auteur révèle à ses lecteurs des aspects de la personnalité d’Elena Ferrante en lui donnant notamment une origine (mère couturière s’exprimant en napolitain) une date (1943) et un lieu de naissance (Naples). [Wikipédia]
 L'amie prodigieuse, tome 2 : Le nouveau nomNaples, années soixante. Le soir de son mariage, Lila comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les camorristes qui règnent sur le quartier et qu’elle déteste depuis son plus jeune âge. Pour Lila Cerullo, née pauvre et devenue riche en épousant l’épicier, c’est le début d’une période trouble : elle méprise son époux, refuse qu’il la touche, mais est obligée de céder. Elle travaille désormais dans la nouvelle boutique de sa belle-famille, tandis que Stefano inaugure un magasin de chaussures de la marque Cerullo en partenariat avec les Solara. De son côté, son amie Elena Greco, la narratrice, poursuit ses Elena Ferrante : l'enfant perdueétudes au lycée et est éperdument amoureuse de Nino Sarratore, qu’elle connaît depuis l’enfance et qui fréquente à présent l’université. Quand l’été arrive, les deux amies partent pour Ischia avec la mère et la belle-sœur de Lila, car l’air de la mer doit l’aider à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano. La famille Sarratore est également en vacances à Ischia et bientôt Lila et Elena revoient Nino.
Le nouveau nom est la suite de L’amie prodigieuse, qui évoque l’enfance et l’adolescence de Lila et Elena. Avec force et justesse, Elena Ferrante y poursuit sa reconstitution d’un monde, Naples et l’Italie, et d’une époque, des années cinquante à nos jours, donnant naissance à une saga romanesque au souffle unique.

Qu’en disait-on ?

Dominique Vivant Denon

 Alexandre Dumas

Dominique Vivant Denon - Napoli - Lovisolo…Du quai nous vînmes à la « strada di Toledo » la rue était pleine de voitures qui se succédaient sans interruption sur deux files dont l’une montait l’autre redescendait. C’est ce qu’on nomme « il corso » Les chevaux et les voitures sont un des principaux objets de luxe.
La forme de ces voitures toutes calèches découvertes permet d’apercevoir en entier les femmes élégantes qui les garnissent et qui sont en général fort belles. Beaucoup de quartiers n’étant occupés que par le peuple et les rues s’y trouvant excessivement étroites les équipages n’ont guère que Toledo, le quartier de Chiaïa et quelques autres rues en petit nombre où ils puissent circuler librement ainsi circonscrits dans ces deux promenades favorites des Napolitains.
Ils paraissent plus nombreux à Toledo où l’on va quelquefois à pied mais à Chiaïa l’étiquette veut qu’on ne s’y montre qu’en voiture…


Dominique Vivant Denon (1747-1825)
Voyage au royaume de Naples (1778)

Emile Rouargue - Lovisolo - Napoli

Naples : Gravure d’Emile Rouargue – 1862

Nadar AlexanderDumas - Napoli - LovisoloChiaïa

…Chiaïa n’est qu’une rue : elle ne peut donc offrir de curieux que ce qu’offre toute rue, c’est-à-dire une longue file de bâtiments modernes d’un goût plus ou moins mauvais. Au reste, Chiaïa, comme la rue de Rivoli, a sur ce point un avantage sur les autres rues : c’est de ne présenter qu’une seule ligne de portes, de fenêtres et de pierres plus ou moins maladroitement posées les unes sur les autres.
La ligne parallèle est occupée par les arbres taillés en berceaux de la Villa-Reale, de sorte qu’à partir du premier étage des maisons, où plutôt des palais de la rue de Chiaïa, comme on les appelle à Naples, on domine cette seconde partie du golfe que sépare de l’autre le château de l’Oeuf.
Mais si la rue de Chiaïa n’est pas curieuse par elle-même, elle conduit à une partie des curiosités de Naples : c’est par elle qu’on va au tombeau de Virgile, à la grotte du Chien, au lac d’Agnano, à Pouzzoles, à Baïa, au lac d’Averne et aux Champs-Elysées.
De plus et surtout, c’est la rue où tous les jours, à trois heures de l’après-midi pendant l’hiver, et à cinq heures de l’après-midi pendant l’été, l’aristocratie napolitaine fait corso.
Nous allons donc abandonner la description des palais de Chiaïa à quelque honnête architecte qui nous prouvera que l’art de la bâtisse a fait de grands progrès depuis Michel-Ange jusqu’à nous, et nous allons dire quelques mots de l’aristocratie napolitaine.
Les nobles de Naples, comme ceux de Venise, n’indiquent jamais de date à la naissance de leurs familles.

Peut-être auront-ils une fin, mais à coup sûr ils n’ont pas eu de commencement. Selon eux, l’époque florissante de leurs maisons était sous les empereurs romains ; ils citent tranquillement parmi leurs aïeux les Fabius, les Marcellus, les Scipions. Ceux qui ne voient clair dans leur généalogie que jusqu’au douzième siècle sont de la petite noblesse, du fretin d’aristocratie.

Alexandre Dumas (1802 -1870)
Le Corricolo (1843) – Chapitre III ( Extrait ) 

Bien avant…

George Rodger: Deux enfants pauvres fumants les cigarettes des GI's 1944

George Rodger: Deux enfants pauvres fument les cigarettes des GI’s 1944

GIORGIO SOMMER 1834 - 1914 / NAPLES

GIORGIO SOMMER 1834 – 1914,  vers 1900

David Seymour - Le vendeur ambulant, Naples, Italie, 1948

David Seymour – Vendeur ambulant – 1948

David Seymour - La mère et ses enfants à la plage -Naples - 1948

David Seymour – La mère et ses enfants à la plage  – 1948

David Seymour - Enfants dans la rue - Naples - 1948

David Seymour – Enfants dans la rue – 1948

Anonyme : Naples entre 1890 et 1900

Anonyme : Naples entre 1890 et 1900

Anonyme Napoli Santa Lucia Naples Vers 1900

Anonyme Napoli Santa Lucia -Vers 1900

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7 Commentaires

  1. Perso, je préfère quelques photos rares à un foisonnement répétitif… Je sais qu’on diverge sur ce point (et dix verges, c’est beaucoup, comme disait Desproges).

  2. Alouette…..
    Vu le voyage que tu permets entre Naples et Pompéi………
    et ben……je préfèrerais habiter Pompéi ! ! ! !
    Quel chantier…Naples……que les rues sont étroites….sans air…..
    il en ressort une « misère » générale……..entassée……
    Je suis assez d’accord avec Dumas…….

    Alors qu’à Pompéi….. quelle lumière…..plus de « choses » qui…touchent par ….beauté, charme, ambiance……je ne sais pas quoi d’autre mais…Mme Olivier….
    Ou alors….c’est le photographe…..qui a été déloyal !… ha ha ha……

    En revanche…les musiques…elles, bardent TOUTES……
    Quelle liberté ! ! ! Tonale………….
    Il y en a un qui aime la contre basse……..et la reverb ! ! ! !
    ça le fait TRES grave ! ! !

  3. J’ai adoré Naples, ses rues étroites conçues pour ne pas laisser passer le soleil brûlant de l’été. J’ai beaucoup apprécié cette promenade musicale. Comme tu le dis les napolitains sont joyeux, ils chantent, ils rient et je crois qu’ils ne voudraient pas quitter leur rue. Merci pour ce reportage.

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