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à l’écoute : La valle dei templi | ![]() |
Agrigento
![]() Landschaft mit Tempelruinen auf Sizilien – Jacob Philipp Hackert (1778) …Ces ruines de temples géants, les plus vastes qui soient en Europe, emplissent une plaine entière et couvrent encore un coteau, au bout de la plaine. Elles suivent le rivage, un long rivage de sable pâle, où sont échouées quelques barques de pêche, sans qu’on puisse découvrir où habitent les pêcheurs. Cet amas informe de pierres ne peut intéresser, d’ailleurs, que les archéologues ou les âmes poétiques, émues par toutes les traces du passé. Mais Girgenti, l’ancienne Agrigente, placée, comme Sélinonte, sur la côte sud de la Sicile, offre le plus étonnant ensemble de temples qu’il soit donné de contempler. Sur l’arête d’une côte longue, pierreuse, toute nue et rouge ; d’un rouge ardent, sans une herbe, sans un arbuste, et dominant la mer, la plage et le port, trois temples superbes profilent, vus d’en bas, leurs grandes silhouettes de pierre sur le ciel bleu des pays chauds. Ils semblent debout dans l’air, au milieu d’un paysage magnifique et désolé. Tout est mort, aride et jaune, autour d’eux, devant eux et derrière eux. Le soleil a brûlé, mangé la terre. Est-ce même le soleil qui a rongé ainsi le sol, ou le feu profond qui brûle toujours les veines de cette île de volcans ? Car, partout, autour de Girgenti, s’étend la contrée singulière des mines de soufre. Ici, tout est du soufre, la terre, les pierres, le sable, tout. |
Eux, les temples, demeures éternelles des dieux, morts comme leurs frères les hommes, restent sur leur colline sauvage, loin l’un de l’autre d’un demi-kilomètre environ. Voici d’abord celui de Junon Lacinienne, qui renferma, dit-on, le fameux tableau de Junon, par Zeuxis, qui avait pris pour modèles les cinq plus belles filles d’Acragas. Puis le temple de la Concorde, un des mieux conservés de l’antiquité, parce qu’il servit d’église au moyen âge. Plus loin les restes du temple d’Hercule. Et, enfin, le gigantesque temple de Jupiter, vanté par Polybe et décrit par Diodore, construit au Ve siècle, et contenant trente-huit demi-colonnes de six mètres cinquante de circonférence. Un homme peut se tenir debout dans chaque cannelure. |
Assis au bord de la route qui court au pied de cette côte surprenante, on reste à rêver devant ces admirables souvenirs du plus grand des peuples artistes. Il semble qu’on ait devant soi l’Olympe entier, l’Olympe d’Homère, d’Ovide, de Virgile, l’Olympe des dieux charmants, charnels, passionnés comme nous, faits comme nous, qui personnifiaient poétiquement toutes les tendresses, de notre cœur, tous les songes de notre âme, et tous les instincts de nos sens. C’est l’antiquité tout entière qui se dresse sur ce ciel antique. Une émotion puissante et singulière pénètre en vous, ainsi qu’une envie de s’agenouiller devant ces restes augustes, devant ces restes laissés par les maîtres de nos maîtres. Guy de Maupassant – La Vie errante : Sicile ( lire le texte ) |
![]() ![]() Autres sites :http://www.parcodeitempli.net/ http://www.lavalledeitempli.it/ http://it.wikipedia.org/wiki/Valle_dei_Templi http://www.sicile-sicilia.net/agrigente-vallee-des-temples.html |
Musique : La valle dei templi – Lovisolo octobre 2014 [Voir la page] ![]() Voix transformées par vocoder.
Tambour de frein.
Abat-jour en verre.
Percussions à partir d’objet en fer et en aluminium.
Pot pourri de percussions « ethniques ».
Percussion sur quelques cylindres ( plastiques et métalliques )
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