Epicure
à l’écoute : Semiramis Garden |
![]() ![]() … J’éternue haut et fort comme il se doit dans la nature … Quelques pollens espiègles me firent sûrement une niche. « Athée souhait ! » entendis-je au loin… Mon imagination fantaisiste sans doute ! |
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…Les plantes semblent avoir été semées avec profusion sur la terre comme les étoiles dans le ciel, pour inviter l’homme par l’attroit du plaisir & de la curiosité à l’étude de la nature, mais les astres sont placés loin de nous, il faut des connaissances préliminaires, des instrumens, des machines, de bien longues échelles pour les atteindre & les rapprocher à notre portée. Les plantes y sont naturellement. Elles naissent sous nos pieds & dans nos mains pour ainsi dire, & si la petitesse de leurs parties essentielles les dérobe quelquefois à la simple vue, les instrumens qui les y rendent sont d’un beaucoup plus facile usage que ceux de l’astronomie. La botanique est l’étude d’un oisif & paresseux solitaire : une pointe & une loupe sont tout l’appareil dont il a besoin pour les observer. Il se promène, il erre librement d’un objet à l’autre, il fait la revue de chaque fleur avec intérêt & curiosité, & sitôt qu’il commence à saisir les lois de leur structure il goûte à les observer un plaisir sans peine aussi vif que s’il lui en coûtoit beaucoup. Il y a dans cette oiseuse occupation un charme qu’on ne sent que dans le plein calme des passions mais qui suffit seul alors pour rendre la vie heureuse & douce ; mais sitôt qu’on y mêle un motif d’intérêt ou de vanité, soit pour remplir des places ou pour faire des livres, sitôt qu’on ne veut apprendre que pour instruire, qu’on n’herborise que pour devenir auteur ou professeur, tout ce doux charme s’évanouit, on ne voit plus dans les plantes que des instrumens de nos passions, on ne trouve plus aucun vrai plaisir dans leur étude, on ne veut plus savoir mais montrer qu’on sait, & dans les bois on n’est que sur le théâtre du monde, occupé du soin de s’y faire admirer ou bien se bornant à la botanique de cabinet & de jardin tout au plus, au lieu d’observer les végétaux dans la nature, on ne s’occupe que de systèmes & de méthodes ; matiere éternelle de dispute qui ne fait pas connoître une plante de plus & ne jette aucune véritable lumiere sur l’histoire naturelle & le règne végétal. De-là les haines, les jalousies, que la concurrence de célébrité excite chez les botanistes auteurs autant & plus que chez les autres savans. En dénaturant cette aimable étude ils la transplantent au milieu des villes & des académies où elle ne dégénère pas moins que les plantes exotiques dans les jardins des curieux…..
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![]() Une psychanalyse Freudienne, si fait qu’il y en eut une, s’impose ! 1er mai, dimanche. — Je vais faire une promenade sur le bord de la mer, au nord de la ville. De ce côté, la plaine n’est pas cultivée ; elle consiste en un champ de laves noires recouvertes de graminées grossières et de buissons. Les arbres qui composent ces derniers sont presque tous des mimosées. On peut dire que le paysage a un caractère intermédiaire entre celui des Galapagos et celui de Taïti ; mais je crains bien que cette description n’apprenne pas grand’chose à personne. C’est en somme un pays fort agréable, mais qui n’a ni les charmes de Taïti, ni la grandeur du Brésil. Le lendemain, je fais l’ascension de la Pouce, montagne ainsi appelée parce qu’elle est surmontée d’un rocher qui ressemble à un pouce ; elle s’élève derrière la ville, et atteint une altitude de 2600 pieds. Le centre de l’île consiste en un grand plateau entouré de vieilles montagnes basaltiques en ruines, dont les couches s’inclinent vers la mer. Le plateau central, formé de coulées de lave comparativement récentes, est ovale ; son axe le plus court a 13 milles géographiques de longueur. Les montagnes qui le bordent à l’extérieur appartiennent à cette classe que l’on appelle des cratères d’élévation ; on suppose qu’ils n’ont pas été formés comme les cratères ordinaires, mais qu’ils sont le résultat d’un soulèvement soudain et considérable. Il me paraît y avoir des objections insurmontables à cette explication ; d’autre part, je ne suis guère plus disposé à croire que, dans ce cas et dans quelques autres, ces montagnes cratériformes marginales ne soient que la base d’immenses volcans dont les sommets ont été emportés ou ont disparu dans les abîmes souterrains.
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Merci, Frank, la lecture de ces qlq fragments est rafraichissante. Ca fait du bien. Amitiés.
pierre
Merci Pierre !!!!
Bô comme le jardin d’Eden, vingt dieux !
🙂
position scabreuse du papillon sur la scabieuse!
Oui !!!!! Je vois que tu as emporté avec toi ton encyclopédie botanique en douze volumes… Peut-être un peu excessif pour un voyage en Espagne de cinq jours ! 🙂