Toulon – Pleinairisme, mais point de fuite. En fond : Flaubert.

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Last Updated on 9 mars 2024 by Frank César LOVISOLO

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à l’écoute : The Headlong Rush
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Gustave Flaubert par Nadar

Gustave Flaubert par Nadar

Flaubert et Toulon :

Gustave Flaubert a fait trois séjours à Toulon : les deux premiers en 1840, le troisième en 1845.

Les deux premiers de ces séjours eurent lieu à l’occasion du premier grand voyage effectué par Flaubert qui se déroula du 22 août au 1er novembre 1840, en récompense de sa réussite au baccalauréat. 

C’est un écrivain français né à Rouen le et mort à Croisset, lieu-dit de la commune de Canteleu, le .

Prosateur de premier plan de la seconde moitié du xixe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature universelle par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857), Salammbô (1862), L’Éducation sentimentale (1869), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1877).

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Rade de Toulon vers 1830-1840 - École française du XIXe siècle - Toulon - Pleinairisme

Rade de Toulon vers 1830-1840 – École française du XIXe siècle

« La rade de Toulon est belle à voir, surtout quand, sorti des gorges d’Ollioules, on la voit qui s’étend tout au loin dans son rayon de trois lieues de circuit, avec les mâts de tous ses vaisseaux, ses bricks, ses frégates, toutes ces voiles blanches qu’on hisse et qu’on abaisse. À droite, on a le fort Napoléon, au fond le fort Pharon.

C’est par ce dernier que les républicains ont d’abord tenté le siège de la ville, qu’ils n’auraient jamais pu prendre sans le conseil de Bonaparte, qui affirma que tant que l’on ne serait pas maître de la rade, tous les efforts seraient inutiles et qu’une fois la rade prise Toulon n’offrirait plus aucune défense.

L’attaque commença donc sur le point appelé le petit Gibraltar, qui domine toute la mer et la ville elle-même qu’elle protège de ce côté. »

Gustave Flaubert

Carte de 1840 de Toulon - Pleinairisme

Carte de 1840 de Toulon

A propos d’un jardin avait été créé en 1786 par la Marine jouxtant l’hôpital de la Charité: aujourd’hui l’ancien emplacement de l’hôpital de Chalucet. 

« …il y a là des roseaux de l’Inde à forme étrange, et des bananiers, des agavés, des myrtes encore, des cactus, toutes ces belles plantes des contrées inconnues, sous lesquelles les tigres bondissent, les serpents s’enroulent, où les oiseaux bigarrés perchent et se mettent à chanter. Il me semble que cela doit leur amollir le cœur de vivre toujours avec ces plantes, avec ce silence, cet ombrage, toutes ces feuilles petites et grandes, ces petits bassins qui murmurent, ces jets d’eau qui arrosent ;

Il fait frais sous les arbres et chaud au soleil, le vent agite le branchage sur le treillis, Il y a du jasmin qui embaume, des chèvrefeuilles, des fleurs dont je ne sais pas le nom, mais qui font qu’en les respirant on se sent le cœur faible et tout prêt à aimer ; des nénuphars sont étendus dans les sources, avec des roseaux qui s’épanchent de tous côtés.

Le vent avait renversé les arbustes et il agitait les palmiers dont le faîte murmurait, deux palmiers, de ceux qu’on appelle rois ; ils sont au bout du jardin, et si beaux que j’ai compris alors que Xerxès en eût été amoureux et, comme à une maîtresse, ait passé à un d’eux autour du cou des anneaux et des colliers.

Les rameaux du haut retombaient en gerbes avec des courbes douces et molles, ce mistral qui soufflait en haut les poussait les unes sur les autres en leur faisant faire un bruit qui n’est point de nos pays, le tronc restait calme et Immobile, comme une femme dont les cheveux seuls remuent au vent.

Un palmier pour nous c’est toute l’Inde, tout l’Orient ; sous le palmier l’éléphant paré d’or bondit et balance au son des tambourins, la bayadère danse sous son ombrage, l’encens fume et monte dans ses rameaux pendant que le brahme assis chante les louanges de Brahma et des Dieux »

Et d’un théatre de rue :

« À Toulon, j’ai revu, au coin d’une rue, encore un de ces drames, mais cette fois en français ; la scène était plus simple : un nain fort laid causait avec une grande fille assez jolie et exerçait sa verve sur les riches et les gens d’esprit, ce qui faisait rire les pauvres et les sots.

Pour un homme intelligent qui saurait le provençal ou qui voudrait l’apprendre, ce serait une chose à étudier que ces derniers restes du théâtre roman, où l’on retrouverait peut-être tout à la fois des romanceros espagnols, des canzones des troubadours, des atellanes latines et de la farce italienne du temps de Scaramouche, quand Molière y prit son Médecin barbouillé »

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