à l’écoute : Le Périple de Déméter
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Il y en avait sept… Désormais, il y en a vingt-deux, vingt dieux !
Les anciens et les nouveaux paysages bariolés, bigarrés, chamarés et composites.
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22 paysages métempiriques où la couleur naît d’une olla-podrida libertaire et numérique, la suite logique, ou pas, des 7 premières images.– La géographie, des murs érodés et colorés de lichens, supporte les photographies. Comme à Prague une vue de la ville et le pont Charles (en tchèque : Karlův most) et à Toulon, en structures maritimes au Mourillon. Les nouvelles vous conduiront à Venise, Paestum, Florence, Martigues, Puyloubier, Pompéi, Milazzo, en Lozère, Saint Petesbourg, La Seyne-sur-Mer, Pors Loubous et La Londe des Maures… Ainsi, la vision d’un monde subjectif et un univers objectif se situe entre l’imaginaire et la représentation de ce que pourrait être une irréalité prétextant la coloration. J’espère avec ces 22 images une incertitude, une indétermination et un doute qui provoqueront le chavirement d’un paysage vers un lieu indiscernable. |
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Diderot, 1766 Essais sur la PeintureMes petites idées sur la couleur.C’est le dessin qui donne forme aux êtres ; c’est la couleur qui leur donne la vie.
Voilà le souffle divin qui les anime. Il n’y a que les maîtres dans l’art qui soient bons juges du dessin, tout le monde peut juger de la couleur. On ne manque pas d’excellents dessinateurs ; il y a peu de grands coloristes.
Il en est de même en littérature : cent froids logiciens pour un grand orateur ; dix grands orateurs pour un poète sublime. [ … ]
On a dit que la plus belle couleur qu’il y eut au monde, était cette rougeur dont l’innocence, la jeunesse, la santé, la modestie et la pudeur coloraient les joues d’une fille [ … ] c’est ce mélange de rouge et de bleu qui transpire insensiblement ; c’est le sang, la vie qui font le désespoir du coloriste. [ … ]
Quel est donc, pour moi le vrai, le grand coloriste ?
C’est celui qui a pris le ton de la nature et des objets bien éclairés, et qui a su accorder son tableau.
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Léonard de Vinci,
Traité de la PeintureChap 131
Bien que le mélange des couleurs l’une avec l’autre soit d’une étendue presque infinie, je ne laisserai pas pour cela d’en toucher ici légèrement quelque chose.
Établissant premièrement un certain nombre de couleurs simples pour servir de fondement, et avec chacune d’elles, mêlant chacune des autres une à une, puis deux à deux, puis trois à trois ; poursuivant ainsi jusques au mélange entier de toutes les couleurs ensemble ; puis je recommencerai à mêler ces couleurs deux à deux, et trois à trois, et puis quatre à quatre, continuant ainsi jusqu’à la fin ; sur ce deux couleurs on en mettra trois […] or, j’appelle couleurs simples, celles qui ne sont point composées, et ne peuvent être faites ni suppléées par aucun mélange des autres couleurs.
Le noir et le blanc ne sont point comptées entre les couleurs, l’un représentant les ténèbres, et l’autre le jour; c’est à dire, l’un étant une simple privation de lumière, et l’autre la lumière même, ou primitive ou dérivée. Je ne laisserai cependant pas d’en parler, parce que dans la Peinture il n’y a rien de plus nécessaire et qui soit plus d’usage, toute la Peinture n’étant qu’un effet et une composition des ombres et des lumières, c’est à dire de clair et d’obscur. Chap 101 Chap 104
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