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Composition pour:
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Toi qui, comme un coup de couteau, Faire ton lit et ton domaine, — Maudite, maudite sois-tu ! Hélas ! le poison et le glaive Imbécile ! — de son empire |
Edvard Munch – le Vampire (1893) |
Le rendez-vous charnel commence le soir, Baudelaire rencontre Apollonie et ça se termine quelques heures plus tard. Baudelaire fut amoureux fou d’Apollonie Sabatier pendant cinq ans, lui écrivit des poèmes qu’il lui envoyait par la poste, d’une écriture déguisée.
Céline Debayle |
You who, like the stab of a knife,
Entered my plaintive heart; You who, strong as a herd Of demons, came, ardent and adorned, To make your bed and your domain
Of my humiliated mind — Infamous bitch to whom I’m bound
Like the convict to his chain, Like the stubborn gambler to the game, Like the drunkard to his wine, Like the maggots to the corpse, — Accurst, accurst be you!
I begged the swift poniard To gain for me my liberty, I asked perfidious poison To give aid to my cowardice. Alas! both poison and the knife
Contemptuously said to me: « You do not deserve to be freed From your accursed slavery, Fool! — if from her domination
Our efforts could deliver you, Your kisses would resuscitate The cadaver of your vampire! » William Aggeler, The Flowers of Evil
(Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)
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lire :
Anomie vampirique, anémie sociale. Pour une sociologie du vampire au cinéma– La société du XXe siècle, grâce à un outil de recherche comme le cinéma fantastique (en particulier les films de vampires, de 1922 à nos jours), nous montre une évolution radicale dans différents champs d’analyse : la violence, la sexualité et la religion. À partir de mythes ancrés au plus profond de l’imaginaire collectif, le vampire principalement, le sang secondairement, nous constatons une anomie installée dans la société. Le concept de Durkheim s’applique à l’individu ainsi qu’a la collectivité « prisonniers » tous deux dans une société du regard. C’est l’image et les médias qui s’y rapportent qui détiennent le pouvoir et ceux-ci peuvent s’avérer dangereux en proposant une information-spectacle qui entraine une confusion réalité/fiction. C’est le résultat d’une société technologique dans laquelle les progrès sont constants. Cela amène l’individu dans une société exempte de tous repères, dans laquelle le lien social perd son sens, dans laquelle l’éthique est remise en cause. À ce stade, on s’interroge sur le rôle du cinéma fantastique : l’art par ses œuvres peut-il avoir un effet de catharsis ou au contraire un effet dévastateur dans les esprits ? Il est inéluctable que la société a besoin de mythes pour survivre et vaincre ses peurs existentielles. Le mythe du vampire, parce qu’il reste un mythe envers et contre tout, peut participer à cette victoire sur la condition humaine. La réalité virtuelle peut elle aussi aider l’individu, mais là, le phénomène naissant peut nous laisser dubitatifs quant à ses vertus. La violence associée à une surenchère d’images de sang, une sexualité débridée, une perte de repères religieux, voilà ce que nous apprend une étude sociologique à partir de l’évolution des films de vampires tout au long du XXe siècle : la société en perpétuel renouveau fait resurgir, grâce au cinéma en l’occurrence, un concept cher aux sociologues, celui d’anomie. Ainsi, une question se pose : se trouve-t-on dans une société souffrant de pathologies ou tout simplement doit-on considérer l’anomie comme une forme « normale » de la vie sociale ? Cette étude, qui prend pleinement sa place dans une recherche sur l’art (riche d’enseignements) et la société représente un pas de plus vers une meilleure compréhension des mécanismes rattachés à notre société par le biais d’événements touchant à la violence grandissante, à la sexualité montrée et à la perte du « pouvoir » du religieux, ce qui concerne chaque individu… Sommaire :
_________________________________________________________________________________ Nathalie Bilger est Docteur en Sociologie, membre du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de l’Université de Franche-Comté. Forte de son expérience, elle détient également une licence de psychologie et a rédigé plusieurs articles illustrant le cinéma de genre fantastique. Le thème de sa prochaine étude se rapportera à la musique « rock » qui passionne également notre captivante « Vampiro-Sociologue » qui y fera état de « la maîtrise de la violence collective trouvant sa source dans la relation public/artiste ». |
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