Trois imposteurs – Composition Musicale ElectroAthéiste
Reading Time: 10 minutes« Je ne comprends pas pourquoi nous perdons du temps à parler de la religion. Si nous étions honnêtes — et les scientifiques se doivent de l’être — nous devrions alors admettre que la religion est un fatras d’assertions inexactes, qui ne reposent sur aucune base dans la réalité. L’idée même de Dieu est un produit de l’imagination humaine. Il est tout à fait compréhensible pourquoi des personnes primitives, qui étaient bien plus exposées aux forces écrasantes de la nature que nous le sommes aujourd’hui, avaient dû personnifier ces forces en peur et tremblement. Mais de nos jours, puisque nous comprenons tant de processus naturels, nous n’avons pas besoin de ces solutions. Je ne vois absolument pas en quoi le postulat d’un Dieu tout-puissant nous aide en quoi que ce soit. Ce que je vois c’est que cette hypothèse mène à de tels questionnements stériles comme pourquoi Dieu permet autant de misère et d’injustice, l’exploitation des pauvres par les riches et toutes les autres horreurs qu’Il aurait pu empêcher. Si la religion est toujours enseignée, ce n’est pas du tout parce que ses idées nous convainquent encore, mais simplement parce que certains parmi nous veulent garder la classe populaire en silence. Des gens silencieux sont bien plus faciles à gouverner que les vociférants et insatisfaits. Ils sont aussi plus facilement exploitables. La religion est une sorte d’opium qui permet à une nation de se bercer elle-même de doux rêves et à oublier les injustices qui sont perpétrées contre les gens. D’où l’alliance rapprochée de ces deux grandes forces politiques, l’État et l’Église. Les deux ont besoin de l’illusion qu’un gentil Dieu récompense, au paradis si ce n’est sur Terre, tous ceux qui ne se sont pas levés contre les injustices, qui ont accompli leur devoir silencieusement et sans plaintes. C’est précisément pourquoi l’honnête assertion qui veut que Dieu est un simple produit de l’imagination humaine est marqué comme le pire des péchés mortels. »
Paul Dirac Suite – Continue reading