L’Art et la Guerre 14/18 « Cette façon sévère de juger les artistes n’était d’ailleurs pas personnelle à notre capitaine et tous ceux qui ont eu l’avantage de faire campagne en qualité de soldat de 2ème classe ont pu observer que, dans l’armée, les artistes n’étaient généralement pas tenus en grande estime… », Roland Dorgelès dans le « Cabaret de la belle femme » (1928) |
|
Actuellement, cent ans plus tard, l’art semble englué entre la décence, la condescendance, parfois la mièvrerie, le systématiquement moche et le nihilisme infantile. Le business orchestre cet ensemble ponctué de supermarchés de l’art, comme si c’était possible.
Ceux souhaitant faire le « buzz » s’empêtrent sur le marché du hideux, laideur souvent gratuite destinée à la pantalonnade mercantile ou encore au mépris de soi et de l’autre sans l’intelligence de l’humour et la distance nécessaire au message s’il en est un. Il en résulte une froideur technique, un manque de poésie, de portée et de spontanéité dans l’engagement qui relèvent de l’approximation servile à mille lieues d’une intention réellement artistique : on doit plaire à tout prix à tout « buzz ». On conforme à tour de bras et parfois même on vidime, que ce soit en musique, en peinture et en toute forme d’expression et d’autres plus d’inexpressifs. Il devient difficile de comprendre la puissance de ce qui est dicté par les institutions et quelques industriels possédant pignon sur rue. Qui choisit ? Qui décide ? Qui distribue l’argent public ou privé et à qui ? L’art ferait-il si peur que l’on s’acharne à le contrôler même, s’il le fallait, à le réduire au silence ? C’est extraordinaire, les gens écoutent principalement ce qu’on leur dit d’écouter, lisent ce qu’on leur suggère de lire, regardent où les médias « ordonnent » de regarder. C’est effroyablement évident sur les réseaux féodaux sociaux. La curiosité naturelle, individuelle fait place au désir servile du plaisir immédiat et de la pensée superficiellement éphémère. Les œuvres qui suivent semblent avoir échappé à toute servitude. Elles n’ont pas l’inconsistance d’une réflexion éphémère et sont le reflet poétique et tragique d’une histoire, de l’histoire avec un message terriblement engagé. N.D.A. |
|
Les Danseurs du Chemin des Dames – Vidéo
Reading Time: 19 minutes
Taggé Alfred Varella, Cécile Périn, Charles Martin, Christopher Richard Wynne Nevinson, Claude Salives, Édouard Vuillard, Eugène Dabit, Felix Vallotton, Fernand Leger, François Flameng, Geneviève Tevenart, Georges Scott, Gino Severini, Ingrid Tedeschi, Jean Lefort, Jean-Louis Forain, Jean-Michel Renaitour, Les Muses Françaises, Lucien Jacques, Marc de Larréguy de Civrieux, Marcel Lebarbier, Mathurin Meheut, obusite, Otto Dix, Paul Prévot, Paul Renouard, René Arcos, Roland Dorgelès, shell shock, UFR Ingémédia.
Lien pour marque-pages : Permaliens. 18 Commentaires
Laisser un commentaire Annuler la réponse
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
travail impressionnant, combien de temps pour rassembler les documents, le réaliser ? quel impact public ? par quels médias ?
Merci !!! je répondrai aux questions techniques par mail 🙂 !
Très beaux matériaux – voix, musique, images – qui tendent vers l’élégie. Tiens, se dit la spectatrice, il faudrait que je retrouve les lettres de mon grand-père à sa mère, lettres des tranchées, écrites au crayon mine avec force majuscules, je crois que j’ai pris soin d’en faire des photocopies car le crayon se délave avec le temps. Nous parlions, toi, Frank, et moi de l’audibilité des voix/musique, c’est effectivement concluant ici. J’ai lu il y a quelques années Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, ce n’est pas mon livre de chevet, mais la bonne blague d’une gueule cassée à la patrie, certains diront, c’est un livre facile, j’ajouterai, quel travail pour arriver à la simplicité ! Merci à toi, à Ingrid, aux étudiants.
Merci, merci d’être passée écouter et voir cette vision d’une guerre qui m’a frôlé de de 64 ans ( majorité incluse )
Horriblement magnifique et magnifiquement horrible. Toute l’absurdité et l’incompréhension de cette guerre.
Merci pour eux, merci pour nous
Merci à vous…
J’ai découvert cette oeuvre chez Jean Aicard, à La Garde. C’est un excellent travail de montage et de son, de paroles et de pensées contenues magnifiées dans des poèmes. Un hommage d’humilité et de coeur sans cérémonie mais en est-il encore besoin ? Je suis très touché et encore plus par le simple fait familial de la disparition de mon grand-père au « Chemin des Dames ». Je l’ai vu et écouté grâce à vous.
Merci.
C’est moi qui vous remercie d’être venu et d’avoir apprécié mon film.
Un film sur un sujet qui, après sa réalisation et le recul nécessaire, m’a paru très difficile à faire sans me laisser submerger par l’émotion.
Encore merci pour votre poignant commentaire.
Travail superbe ! Beaucoup d’émotion !
Merci Myriam !!!
Je revois la vidéo avec plaisir, d’autant plus que sur le PC c’est beaucoup plus visible et plus audible. Mais c’est un détail technique, le fond et la forme ont été appréciés par tous les spectateurs, qui sont restés un peu scotchés à la fin de la projection. Il y a de quoi…
Merci!!!!!
Oui, c’était un peu dommage pour le son… Il y a quelques années les rayons HIFI étaient très fournis et la culture sonore bien plus présente. Tout ça a été remplacé tout d’abord par le mp3 mal employé avec des casques de qualité douteuse et maintenant toutes ces misérables enceintes bluetooth qui arborent un son plus qu’approximatif qui ne convient qu’à la musique culturellement minimaliste, dans le mauvais sens du terme. Je ne parle pas, bien évidement, de Steve Reich et compagnie !!!
Les prix sont plus abordables, mais la qualité a baissé..C’est le temps du consommable. Les enceintes dont tu parles sont considérées ainsi; les imprimantes..Je viens d’aller faire un tour sur le site Ellipson. Il y a du bon matériel, mais les prix sont fameux..
Il existe des enceintes abordables dites de bibliothèque permettant un volume sonore largement suffisant. Les prix s’échelonnent de 250€ à 400€ la paire. Pas besoin d’un ampli surpuissant. J’ai écrit un article à ce sujet:
A plus !!!
Enfin j’ai vu : très beau. J’aime en particulier ces quatre écrans carrés qui se parlent, s’opposent, se répondent. Vu, plus qu’entendu car, sur un ampli merdique de circonstance, j’avais du mal à distinguer les paroles. Bravo l’artiste !
Merci Gérard !!! Dommage pour la musique ! Pourtant tu as tout ce qu’il faut chez toi ! Peut-être te manque-t-il un câble de circonstance pour relier ton ordi. à ton Harman Kardon ! Ceci dit un bon casque ferait l’affaire !@plus
Merci cher Frank, je viens, enfin, de regarder et écouter ton oeuvre , c’est très fort !!!!! Bravo à toi
Bises
Thierry B
Merci Thierry d’avoir pris le temps d’écouter et d’apprécier !!!