à l’écoute :
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« Les enfants Alphas sont vêtus de gris.
Ils travaillent beaucoup plus dur que nous, parce qu’ils sont si formidablement intelligents.
Vraiment, je suis joliment content d’être un Bêta, parce que je ne travaille pas si dur. Et puis, nous sommes bien supérieurs aux Gammas et aux Deltas.
Les Gammas sont bêtes. Ils sont tous vêtus de vert, et les enfants Deltas sont vêtus de kaki.
Oh, non, je ne veux pas jouer avec les enfants Deltas. Et les Epsilons sont encore pires. Ils sont trop bêtes pour savoir… »*
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Les enfants Alphas – Le Meilleur des mondes – Aldous Huxley
A quoi rêvent-ils, les enfants Alphas vêtus de gris ?Collages photographiques numériques réalisés avec deux séries existantes déjà proposées sur ce site : |
On raconte…–
Quand on se trouve épris d’humanisme, c’est un devoir de s’interroger quant à une société qui tend à ressembler au roman d’Huxley.
Un état mondial, plutôt un totalitarisme toutefois qualifié de courtois1, aux mains d’une médiocratie2 aussi arriviste que carriériste, autocentrée sur un nombril pécuniaire. «Le monde est stable, à présent.
Les gens sont heureux ; ils obtiennent ce qu’ils veulent, ils ne veulent jamais ce qu’ils ne peuvent obtenir. Ils sont à l’aise ; ils sont en sécurité ; ils ne sont jamais malades ; ils n’ont pas peur de la mort ; ils sont dans une sereine ignorance des passions et de la vieillesse ; ils ne sont encombrés de nuls pères ni mères ; ils n’ont pas d’épouses, pas d’enfants, pas d’amants, au sujet desquels ils pourraient éprouver des émotions violentes ; ils sont conditionnés de telle sorte que, pratiquement, ils ne peuvent s’empêcher de se conduire comme ils le doivent. Et si par hasard quelque chose allait de travers, il y a le soma3.»* –
Il n’est donc pas inconvenant de méditer sur le devenir de l’humanité soumise à cette condition. Je souligne généreusement le substantif « humanité » car c’est elle qui est à préserver, si ce n’est pas trop tard.
La planète se fiche bien de nos turpitudes : elle a déjà résisté à de bien plus spectaculaires cataclysmes et il lui reste quelques milliards d’années à nous survivre. Finalement nous ne représenterons qu’une minuscule égratignure ! –
«Il n’y a, bien entendu, aucune raison pour que les totalitarismes nouveaux ressemblent aux anciens. –
De nos jours, une servitude inquiétante est celle impulsée par les réseaux sociaux où, malheureusement, un tas d’imbéciles, les influenceurs – influenceuses font recette, particulièrement sur des milliers et, parfois, plusieurs millions d’abonnés dont l’ignorance induite ne permet pas un recul convenable pour apprécier à sa juste valeur la qualité des contenus proposés.
Dans la plupart des publications, le paraitre a détrôné l’être. Avec ces pratiques numériques, le danger réside au fait d’être confronté à tout et n’importe quoi, au risque de ne plus différencier l’erreur de la vérité. Même le terme « influenceur ou influenceuse (web) » est alarmant quant à sa définition4. Mais qui demeure suffisamment manipulable ? La question mérite d’être posée. – En 2015, Umberto Eco, à propos des réseaux sociaux a parlé d’«invasion des imbéciles» :
«Ils ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel.» –
Pour en revenir à ceux vêtus de gris et principalement les élites dirigeantes du Meilleur des Mondes:
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*Extraits – Le Meilleur des mondes – Aldous Huxley…– …né le 26 juillet 1894 à Godalming (Royaume-Uni) et mort le 22 novembre 1963 à Los Angeles (États-Unis), est un écrivain, romancier et philosophe britannique, membre de la famille Huxley. Il est diplômé du Balliol College de l’université d’Oxford. Auteur de près de cinquante ouvrages, il est surtout connu pour ses romans, dont Le Meilleur des mondes (1932). C’est un roman d’anticipation dystopique qui évoque une société futuriste et eugéniste, très hiérarchisée, divisée en différentes castes dont les individus, conçus artificiellement, sont conditionnés biologiquement et psychologiquement afin de garantir la stabilité et la continuité du système. Au cours du récit le lecteur découvre un grand nombre de personnages dont notamment Bernard Marx, individu appartenant à la caste supérieure de cette société et John, un « sauvage », car indépendant, né d’une femme et vivant en dehors de ce système social imposé à une très grande majorité d’êtres humains
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comme d’hab ! trop bien ! textes, musique, photos (je les trouve magnifiques) bise
Merci Myriam !!!
Bises…
Merci Myriam ! Bises