à l’écoute :
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Probablement, pour ce lieu, aurais-je dû parler de conchyliculture, d’ostréiculture ou, encore, de mytiliculture pour donner un sens esthétique kantique[1] à ces photographies transmutées. De plus, indubitablement, il m’aurait fallu saluer le comte Michel de Pierredon, Raphaël Dubois, Laurent Caire et George Sand qui, tous en leur temps, ont contribué à la réputation de ce lieu empreint de cette magnificence surannée, cependant, toujours présente. Mais cela n’aurait pas aidé, plus que ça, l’internaute, opiniâtre témoin de mon impitoyable volonté d’ignorer la réalité splendide de ces paysages, conséquemment à l’abstraire afin de façonner ces vues grisantes, qui sont mes plus délicieuses. |
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Le site portuaire du Lazaret se situe dans la petite rade, sur le territoire de la commune de La-Seyne-sur-Mer, dans la baie éponyme.
Il est composé des sites suivants : Tamaris, la zone de Balaguier, la zone de la Petite Mer, le port du Manteau.
Voilà pour la situation géographique des photographies qui furent prises durant une traversée de Toulon vers les Sablettes et son indubitable retour.
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Ce qui est intéressant c’est le nom : Baie du LazaretLe lazaret est un établissement où sont isolées les personnes, les marchandises infectées ou susceptibles d’avoir été contaminées par une maladie épidémique. C’est plausiblement l’altération du nom S. Lazzaro ( voir :Lazare de Béthanie ), l’heureux patron des lépreux et intermittent du miracle… Soyons clairs : en fait, il n’y avait plus que ça de disponible comme boulot à l’A.C.P.E.S*, pas de bol… 🙂.
*Agence Celeste Pour l’Emploi des Saints.
… Sans vouloir pénétrer profondément dans les arcanes de l’histoire et donner une date précise de la création du Lazaret, on peut admettre que ce problème s’est posé à partir du développement du Port de Toulon. Toulon, ville dont la fondation remonte au début du Moyen Age, mais qui fut ravagée, pillée, brûlée tant de fois, que sa véritable expansion débuta sans doute au XVIe siècle. Les mouvements de la flotte de guerre et aussi les courriers en provenance du Levant expliquent l’origine et la propagation des épidémies. On parle de la peste sur la côte varoise en 1580 puis en 1619, 1621, 1630. Des cas furent signalés à Six-Fours, contagion répandue par des objets en provenance de Syrie. Ce fut sans doute dans cette période que les premières mesures furent prises pour lutter contre le fléau. La communauté de Toulon acheta à des particuliers, en 1657, d’importants terrains sur la presqu’île de Saint-Mandrier, qui faisait alors partie de la communauté six-fournaise, dans le but d’y établir une infirmerie. Par la suite vinrent s’ajouter à cet établissement diverses structures : magasins, logements, chapelle dédiée à Saint-Roch dont l’histoire religieuse nous apprend qu’il se consacra particulièrement aux pestiférés. Avec l’impulsion considérable que Colbert donna à la Marine, la station sanitaire dénommée Lazaret allait jouer un rôle de la plus haute importance. Un vaste terrain lui fut affecté, que nous avons situé précisément il y a quelques instants. Au début, les voyageurs et les militaires en provenance de l’étranger, suspects de contagion, étaient retenus jusqu’à quarante jours (d’où le nom de quarantaine) pour être soumis avec leurs bagages à des traitements de désinfection que l’on croyait efficaces, sous les formes les plus diverses : fumigations de tissus de laine, de peaux, de vieilles chaussures, de plantes résineuses. On répandait du vinaigre, du chlore dans des locaux, sans trop savoir si l’effet en serait bénéfique. On obligeait les gens à respirer des fumées âcres et nauséabondes, en espérant éliminer ainsi la cause du mal…. |
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Le nom de ce personnage revient souvent dans les documents d’histoire locale. L’avenue Pierre Fraysse s’appelait autrefois avenue du Fort Caire ; les terrains environnants furent désignés par George Sand sous le nom de » Colline Caire « . Tout simplement parce que M. Caire fut le propriétaire des terrains. Et quels terrains !
Laurent Caire doit être considéré comme l’un des personnages les plus importants de l’aire toulonnaise au XVIIIe siècle. Il fut premier consul de Toulon avant la République et l’un des propriétaires les plus puissants de La Seyne.
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