Voyage en Crâne inconnu: Thanatologie Jubilatoire

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 Thanatologie
ComGris
«Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend»
Voyage en crane inconnu - ThanatologieVoyage en crane inconnu - Thanatologie
Pour une thanatologie jubilatoire.

 Non ! Ce ne sera pas « qui était-elle » ou bien « qui était-il » !
Ceci n’a que peu d’importance et nous ne le saurons jamais… 
Dans l’article photographique, il a été convenu que nous dirions « fille » car elle est cette vanité, actrice dans la vidéo « Le cauchemar du mari de l’Ama » un succès planétaire ! 

Homme ou femme, quelle importance, à ce stade… Il parait que la science de la détermination du sexe des crânes humains à l’aide des fonctions discriminantes est en constante évolution et que seul le bassin (en latin : pelvis) peut, à première vue, assurer de faire la différence. 

Au grand soulagement de la femme de ménage, ce pelvis, si peu Presley, ne m’est pas parvenu !

Si je l’avais eu, certains auraient crié au scandale de posséder « malement » des objets saugrenus !

« Mais les brav’s gens n’aiment pas que
l’on suive une autre route qu’eux… » 1

Pour donner suite aux photographies et de leur « développement numérique », la vidéo semble être un excellent média pour donner une forme artistique à la présentation de cette singulière exploration. Dans l’art, le crâne symbolise le temps destructeur et la vanité de tout attachement humain aux choses périssables 2.Il n’en sera rien ici !


Le plaisir de l’exploration par l’image est le principal fil conducteur supplantant ainsi toute autre considération.
Cette infime partie d’un être humain concentre tout un univers :

On peine à imaginer, quand on voit l’esquille sise sur ma bibliothèque, le nombre de cavités, passages, plis, pointes et tous ces enchevêtrements qui forment et soutiennent le vivant et que, fascinants, l’on découvre sur ce fragment. 

Il y a là un autre monde, un monde qui jadis abritait un autre monde et encore un autre, ceci jusqu’à remonter le temps vers ce que nous avons conçu arbitrairement comme un début, l’instant indivisible d’une limite inaccessible qui échappe à la physique, à la pensée, une singularité qu’il nous est impossible d’atteindre et que l’on peut tout au plus imaginer.   
Auparavant, à une époque où l’on malmenait pieusement le corps et l’esprit, Rabelais dévoilait dans un discours de Panurge sa fascination pour la machine complexe qu’est le corps humain. 

etude_du_crane_humain_leonardo_da_vinci - Voyage en crane inconnu - ThanatologieD’une autre manière, mais avec la même passion, on peut imaginer Léonard de Vinci, assis près de ses cadavres démantibulés aux chairs pleines d’exhalaisons 3, dessinant à la sanguine, dans le froid et à la bougie, des esquisses et des études anatomiques à la volée. Il semblerait que sa volonté de découverte soit empreinte d’une source inépuisable de jouissance en parfait désaccord avec les mœurs et la religion de son époque.

C’est vrai, j’ai pris un immense plaisir à prendre ces photos, le film et, pour lier l’ensemble, la musique. Cela me vaudrait, si j’y croyais, un fragment d’éternité au purgatoire et le reste en enfer en compagnie de drôlesses et de vauriens. 
J’ai osé une osserie visuelle, virtuelle comme une thanatologie jubilatoire : la vidéo extra-crânienne, « ostéographique », macrophotographique osseusement colorée.

Voyage en crane inconnu - ThanatologieToutefois, n’y voyez aucune morbidité ! Ce crâne est un prétexte à la recherche de nouvelles émotions, une phénoménologie grandiose de l’exploration à la limite du visible, infime interaction de ce que l’univers, de sa propre réalité, veut bien nous dévoiler. La beauté s’est affranchie et, conséquemment, l’imagination permet d’accéder à un espace évoluant en un matériel de création luminifère.
J’ose à peine imaginer, sans rire, les staliniens de l’art lisse et convenable à l’oligarchie du moment, devant ce crâne géographique, s’étouffer en vaines critiques, portraiturées par l’étroitesse d’esprits abrités dans d’autres cavités osseuses moins reluisantes que celle présentée ici ! 

Charles BAUDELAIRE
1821 – 1867

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L’amour et le crâne

L’Amour est assis sur le crâne
De l’Humanité,
Et sur ce trône le profane,
Au rire effronté,

Souffle gaiement des bulles rondes
Qui montent dans l’air,
Comme pour rejoindre les mondes
Au fond de l’éther.

Le globe lumineux et frêle
Prend un grand essor,
Crève et crache son âme grêle
Comme un songe d’or.

J’entends le crâne à chaque bulle
Prier et gémir :
–  » Ce jeu féroce et ridicule,
Quand doit-il finir ?

Car ce que ta bouche cruelle
Eparpille en l’air,
Monstre assassin, c’est ma cervelle,
Mon sang et ma chair ! « 

 
A propos de la musique :
Il s’agit du remanient des sons enregistrés de deux compositions déjà existantes : Gravitational WavesVirga 
C’est une composition pour : des sons de la nature, Deux Synthétiseurs, un piano, des grelots de toutes tailles, un dissipateur thermique, quelques effets choisis. Le tout dans un support numérique…
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VOYAGE EN CRANE INCONNU

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4 Commentaires

  1. Quoi, « crâne inconnu »… ça sort pas du tien tout ça ? Ah, si Napse nous était conté. Bravo, ça voyage bien et loin !

  2. Je suis ravie de voir que mon crâne, vivant, puisse contenir des images aussi fascinantes : grottes à explorer, montagnes à gravir, zones neigeuses, sableuses … bref une promenade musicale digne de la Divine Comédie. Où les placer ? Enfer, purgatoire, paradis ? Je ferai mon choix en fonction de mon humeur.

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