À propos de ce professeur de mathématique.
Je me souviendrai toujours de ce crétin que j’ai eu lors de mon année de troisième au collège de La Crau dans le département du Var… La blouse éternellement grise et triste recouvrant un genou contenu dans un pantalon crasseux, les cheveux gras empreints, tel un graphique huileux, de la trace du peigne à larges dents et, dessous, deux petits yeux, sombres, sournois souvent escamotés par de vilaines lunettes aux branches crasseuses, jaunies et plusieurs fois redressées… Un sadique, un pervers, un haineux ; mathématiquement négatif, infiniment proche de zéro. Sa passion érectile pour la dévalorisation des « mauvais » élèves l’avait finalement dépouillé du peu de compétence et d’humanité dont il devait être, à la naissance, pourvu. Notons, pour lui rendre justice, qu’il était doté d’un humour sordide, avachi et visqueux qu’il adorait répandre, éructant sa grossièreté sur un apprenant ou une apprenante pris en défaut. Comme dans toutes les religions, l’intolérance demeurait la norme et toutes les formes d’intelligences sévèrement réprimées, l’imagination réduite à une consanguinité intellectuelle provinciale et ravageuse : la bouse et la blouse ! Cette chose dégoulinante était persuadée qu’humiliations et tourments auraient, par la force, mathématisé les collégiens : mais quel imbécile ! Aucune créativité !
Ô mathématiques sévères, je ne vous ai pas oubliées, depuis que vos savantes leçons, plus douces que le miel, filtrèrent dans mon cœur, comme une onde rafraîchissante. ISIDORE DUCASSE, DIT LE COMTE DE LAUTRÉAMONT les Chants de Maldoror (Montevideo 1846-Paris 1870)
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Putaing que c’est beau ces courbes célestes qui chantent l’univers – et les hommes avec, quand ils chantent aussi.
Ton prof, mais je l’ai eu aussi, ou son frère. Mes premières, et seules, envies de meurtre ! Il s’appelait « Piquet » et ça disait l’essentiel du personnage. Je souhaite encore sa mort, moi qui suis contre la peine de mort. T’as qu’à voir.
Mais oublions les affreux, préférons l’harmonie !
Merci Gérard !
A propos du personnage.
Brel L’a chanté dans » Ces genslà »
Deuxième couplet :
Et puis, il y a l’autre
Des carottes dans les cheveux
Qu’a jamais vu un peigne
Qu’est méchant comme une teigne
Même qu’il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d’une autre ville
Et que c’est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son petit chapeau
Avec son petit manteau
Avec sa petite auto
Qu’aimerait bien avoir l’air
Mais qui n’a pas l’air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n’a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne vit pas Monsieur
On ne vit pas on triche…
ECOUTER
Superbe tes courbes ! Merci à ton prof !
Pierre
Magnifique… excellent choix de musique répétitive..Bravo !
Merci Patrick !
J’ai connu ce monsieur tel que tu le décris. Il était malheureusement très respecté voyons, c’était un prof de math ! intouchable et ce n’était pas le seul je pourrais en citer d’autres…..
Tu peux !!!!