à l’écoute : Fish Market |
Pour les victimes de cette tragédie qui a frappé la ville le 14 août 2018.
En décembre 2016 nous y étions et avons emprunté le viaduc en toute confiance et encore quelques fois depuis.
J’espère, mais c’est fort peu probable, que les responsables de cette catastrophe paraîtront en justice et assumeront leurs obligations.
Il nous faudrait maintenant parler du capital et de ces crasseux méandres. Mais laissons cela un instant et visitons la ville…
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GênesNon, ce n’est pas un reportage photographique, tudieu! C’est simplement ce que j’avais envie de voir et de faire voir.
Le premier port italien est la capitale de la Ligurie. On navigue ici depuis le néolithique. Certes, les embarcations ont bien changé et les grands navires de croisières sont plus hauts que les anciens docks sis sur le rivage antique! La ville gravit la montagne comme fuyant la mer, cette mer des voyages, des disparitions et des découvertes.
L’âme vagabonde du Génois plane sur la ville. Cristoforo Colombo, ce découvreur, qui ouvrit la route aux migrants d’Europe. Ceux-là anéantirent, au passage, quelques civilisations sans roue. Bien plus tard, les mêmes s’avéreront prolixes sur la morale colonisatrice et migratoire! L’avidité mêlée de religions a ses obligations.
Je ne saurais que trop vous inciter à la lecture d’Aztéca de Gary Jennings où l’on découvre l’ancien Mexique avant et pendant l’arrivée des conquistadors…
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Dans le quartier historique et sur le port antique, il y a une réelle volonté esthétique pour séduire et retenir. La Ville a su marier le tourisme et le commerce…
L’aménagement des anciens docks est superbe. Même les immenses parkings se sont intégrés au port sans démolir l’harmonie d’origine.
Ci et là d’antiques grues témoignent du passé. Les énormes ponts roulants modernes ponctuent les phrases d’un coucher de soleil sur la jetée finissant par la « Lanterna di Genova » : le point d’exclamation d’un discours solaire débuté à l’aube.
Il n’y a plus qu’à espérer que Toulon suive cet exemple, qu’il préserve et réintègre beaucoup de ses bâtiments historiques. Je pense à ceux qui jouxtent le littoral et qui appartiennent ou appartenaient à l’Arsenal.
J’ai déjà écrit un article à ce propos : Réhabilitation esthétique du Môle des Torpilles de Toulon.
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Le son du Port en fin de matinée… | |
Ça va être un nouvelle habitude ! Le son du lieu… C’est une l’image que l’on écoute, saisie comme une photographie panoramique, sur le vif ! |
Guy de Maupassant, La vie errante: extrait Ce sont, à gauche de leur grande patronne, Cogoleto, Arenzano, Voltri, Pra, Pegli, Sestri-Ponente, San Pier d’Arena ; et, à droite, Sturla, Quarto, Quinto, Nervi, Bogliasco, Sori, Recco, Camogli, dernière tache blanche sur le cap Porto-Fino, qui ferme le golfe au sud-est.
Gênes au-dessus de son port immense se dresse sur les premiers mamelons des Alpes, qui s’élèvent par-derrière, courbée et s’allongeant en une muraille géante. Sur le môle une tour très haute et carrée, le phare appelé « la Lanterne », a l’air d’une chandelle démesurée. On pénètre dans l’avant-port, énorme bassin admirablement abrité où circulent, cherchant pratique, une flotte de remorqueurs, puis, après avoir contourné la jetée est, c’est le port lui-même, plein d’un peuple de navires, de ces jolis navires du Midi et de l’Orient, aux nuances charmantes, tartanes, balancelles, mahonnes, peints, voilés et mâtés avec une fantaisie imprévue, porteurs de madones bleues et dorées, de saints debout sur la proue et d’animaux bizarres, qui sont aussi des protecteurs sacrés. Toute cette flotte à bonnes vierges et à talismans est alignée le long des quais, tournant vers le centre des bassins leurs nez inégaux et pointus. Puis apparaissent, classés par compagnies, de puissants vapeurs en fer, étroits et hauts, avec des formes colossales et fines. Il y a encore au milieu de ces pèlerins de la mer des navires tout blancs, de grands trois-mâts ou des bricks, vêtus comme les Arabes d’une robe éclatante sur qui glisse le soleil… |