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de l’Album : Reminiscences 2021– |
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Titre Sacem : LES MURS INDISCRETS – ISWC : T-703.201.357.5 – ISRC : FR9W11324351
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Composition pour :– Kalimba (sanza), Duduk, Piano préparé (comme on en a envie), Percussions (celles qui nous plaisent le plus dont une très grave ) et un Gong Thaï.[Composition for: Kalimba (sanza), Duduk, Prepared Piano (as we feel like), Percussions (the ones we like the most including a very bass drum) and a Thai Gong.] |
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Les Murs Indiscrets:Fichtre, je suis un peu en retard pour le tricentenaire!!! Ce ne fut certainement pas en cette période que, dans le donjon de Vincennes, le père de l’encyclopédie chuchota aux murs ses secrets. Ici, point de bijou, juste les genoux sur les cailloux, la nuit peut-être un hibou et les murs indiscrets… C’était une extraordinaire « lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient » ! Cent-deux journées, le prix qu’il fallut payer pour « avant-gardisme, matérialisme, athéisme ». Il serait souhaitable, lorsque notre laïcité si chèrement acquise est à l’outrage, que les gens des divers gouvernements fassent honneur à cet immense précurseur.
Mais, pour cela, il serait préférable que les lâches fassent silence et les autres prouvent leur courage…
Cela m’éviterait de les considérer comme imbéciles: ils nous coûtent bien trop cher pour cela. |
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L’encyclopédie en ligne ici :Encyclopédie dirigée par Diderot & d’Alembert (1751-1765) |
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Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient
Dans le domaine métaphysique, Diderot développe l’idée que la morale dépend de la sensibilité, en montrant qu’un certain nombre d’arguments religieux sont sans portée pour un aveugle. La morale n’est donc pas universelle mais liée à la perception de chacun. Or, si la morale dépend de la sensibilité personnelle, elle n’est plus universelle. Diderot expose clairement sa vision matérialiste en évoquant son athéisme. Il développe dans un long passage des arguments qu’il attribue à un aveugle mathématicien et géomètre anglais, Nicholas Saunderson, discutant avec un prêtre qui tente de lui prouver l’existence de Dieu par le spectacle de la nature (qu’il ne peut voir), puis par la perfection des organes humains. Saunderson déclare alors : « Mais le mécanisme animal fût-il aussi parfait que vous le prétendez, et que je veux bien le croire, car vous êtes un honnête homme très incapable de m’en imposer, qu’a-t-il de commun avec un être souverainement intelligent ? S’il vous étonne, c’est peut-être parce que vous êtes dans l’habitude de traiter de prodige tout ce qui vous paraît au-dessus de vos forces. J’ai été si souvent un objet d’admiration pour vous, que j’ai bien mauvaise opinion de ce qui vous surprend. […] Un phénomène est-il, à notre avis, au-dessus de l’homme ? nous disons aussitôt : c’est l’ouvrage d’un Dieu ; notre vanité ne se contente pas à moins. Ne pourrions-nous pas mettre dans nos discours un peu moins d’orgueil, et un peu plus de philosophie ? Si la nature nous offre un nœud difficile à délier laissons le pour ce qu’il est et n’employons pas à le couper la main d’un être qui devient ensuite pour nous un nouveau nœud plus indissoluble que le premier. Demandez à un Indien pourquoi le monde reste suspendu dans les airs, il vous répondra qu’il est porté sur le dos d’un éléphant et l’éléphant sur quoi l’appuiera-t-il ? sur une tortue ; et la tortue, qui la soutiendra ?… Cet Indien vous fait pitié et l’on pourrait vous dire comme à lui : Monsieur Holmes mon ami, confessez d’abord votre ignorance, et faites-moi grâce de l’éléphant et de la tortue. » La suite : |
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Bravo pour avoir pensé à l’anniversaire du grand Diderot. Trois cents balais que ça lui ferait, et des textes toujours aussi lumineux. Les Lumières parfois en veilleuse, dans ce monde à obscurités variables. Je constate aussi (merci Susan) que le mot « laïcité » ne trouve qu’une approximative traduction dans la langue de Shakespeare – accordons à ses locuteurs la piètre excuse de n’en avoir pas fini, ni avec la reine, ni avec Dieu. À se demander si, désormais, la devise britannique ne serait pas plutôt « Queen save the god ».
Merci Gérard !