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« II y a bien des façons de passer à l’acte. Se taire en est une. »
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de l’Album : Reminiscences 2021 |
Composition de musique concrète en Non-Dits pour : |
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Des bruits de freins usés, un volet roulant peu lubrifié, un service de tasses en porcelaine de l’époque Ming ( ramené de Chine à grands frais ), quelques papiers de l’administration joyeusement déchirés, des chants de crapauds lassés du célibat, quelques sons d’échappements de Gascogne, les percussions d’un piano mâtiné, un morceau de rail piqué sur une voie ferrée, des voix et chœurs modifiés au Covid19, trois drones enfin sérieux, un tambour grave, mais pas groove et, pour en finir avec cette fastidieuse énumération, deux pistes d’enregistrements sonores incohérentes à souhait. L’ensemble joyeusement mixé comme il se doit, avec comme ambition que vous reconnaitrez tant bien que mal les sons savamment listés, hormis le lancinant tambour qui, à un volume sonore confortable, fera vibrer le mobilier, apportera une contribution notable à la dératisation et minera de façon appréciable le moral d’un éventuel voisin acariâtre, atrabilaire ou pis: caractériel . Un individu qui, en cette circonstance, ne risque que de passer du non-dit au dit au bout de quelques minutes. Cela présentera l’avantage de l’extraire, un instant, de ces revendications politico-pantouflardes vociférées avec haine face à l’étroiture de son écran.
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Le non-verbal constitue un bruit de fond incontournable.
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![]() John Cage en 1988 ![]() John Cage 4’33 » ( partition – extrait ) Quant aux silences et bruits de fond en musique,Je me dois de référer à John Cage.
Pour rompre avec l’harmonie musicale, le compositeur étudie les sons, les bruits et le silence qui les entoure. En 1951 il écoute le silence dans une chambre anéchoïque…
Il l’écrivit plus tard :
«J’entendis deux bruits, un aigu et un grave.
Quand j’en ai discuté avec l’ingénieur responsable, il m’informa que le son aigu était celui de l’activité de mon système nerveux et que le grave était le sang qui circulait dans mon corps.»
Plus tard, il ajouta :
« Jusqu’à ma mort, il y aura constamment du bruit et il continuera à me suivre même après ».
En 1952, il compose 4’33 », décrit comme « quatre minutes trente-trois secondes de silence »
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Je n’ai jamais fait cette expérience, je le regrette…
Toutefois il m’est arrivé d’écouter, la nuit, au calme, le silence. J’ai pu discerner les bruits de mon corps.
Mais le plus singulier c’est que c’est toujours à ce moment-là que l’on perçoit le plus distinctement le vacarme des Non-Dits.
Peut-être sont-ils responsables de nos insomnies…
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Mais trêve de bavardage ! il y a assez de cacophonies ici-bas!
Je vous laisse à l’écoute de mon silence!
Chut !
« Le titre de cette œuvre figure la durée totale de son exécution en minutes et secondes. À Woodstock, New York, le 29 août 1952, le titre était 4′33″ et les trois parties 33″, 2′40″ et 1′20″. Elle fut exécutée par David Tudor, pianiste, qui signala les débuts des parties en fermant le couvercle du clavier, et leurs fins en ouvrant le couvercle. L’œuvre peut cependant être exécutée par n’importe quel instrumentiste ou combinaison d’instrumentistes et sur n’importe quelle durée. » |
![]() A performance by William Marx of John Cage’s 4’33.
Filmed at McCallum Theatre, Palm Desert, CA.
4’33 » équivaut à 273 secondes soit, à 0.15° près, le zéro absolu (-273.15°C) qui est la température la plus basse qui puisse exister dans l’univers. (réf.) Ce que beaucoup de conférencier omettent de préciser, le silence a ses raisons ! |
















