bacchanales
Illustration musicale et orgiaque des Bacchanales… |
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Composition pour:
Cors Français, Trombones, Trompette, Vibraphone, Xylophone, Glockenspiel, Cloches, Tambour, Timbales, Gong, Cymbales, Caisse Claire, Enclumes d’orchestre.
… Liées aux mystères dionysiaques, elles se tenaient en l’honneur de Dionysos-Bacchus, dieu du vin, de l’ivresse et des débordements, notamment sexuels.
( Cf : Voir l’article ) |
Titus Livius:Politique intérieure et extérieure de Rome (186). L’affaire des Bacchanales… [39,8] Origines du scandale(1) L’année suivante, les consuls Sp. Postumius Albinus et Q. Marcius Philippus négligèrent l’organisation de leurs armées, leurs préparatifs de guerre et le gouvernement de leurs provinces pour s’occuper uniquement d’étouffer une conjuration domestique. (2) Les préteurs tirèrent au sort leurs départements. T. Maenius eut la juridiction de la ville; M. Licinius Lucullus celle des étrangers; C. Aurélius Scaurus, la Sardaigne; P. Cornélius Sylla, la Sicile; L. Quinctius Crispinus, l’Espagne citérieure; C. Calpurnius Piso, l’Espagne ultérieure. (3) Les deux consuls furent chargés par un décret d’instruire contre les associations secrètes. Un Grec de naissance obscure était venu d’abord en Étrurie; il n’avait aucune de ces connaissances propres à former l’esprit et le corps dont l’admirable civilisation de la Grèce nous a enrichis. Ce n’était qu’une espèce de prêtre et de devin, (4) non point de ceux qui prêchent leur doctrine à découvert et qui, tout en faisant publiquement métier d’instruire le peuple, lui inspirent des craintes superstitieuses, mais un de ces ministres d’une religion mystérieuse qui s’entoure des ombres de la nuit. (5) Il n’initia d’abord à ses mystères que très peu de personnes; bientôt il y admit indistinctement les hommes et les femmes et, pour attirer un plus grand nombre de prosélytes, il mêla les plaisirs du vin et de la table à ses pratiques religieuses. (6) Les vapeurs de l’ivresse, l’obscurité de la nuit, le mélange des sexes et des âges eurent bientôt éteint tout sentiment de pudeur, et l’on s’abandonna sans réserve à toutes sortes de débauches; chacun trouvait sous sa main les voluptés qui flattaient le plus les penchants de sa nature. (7) Le commerce infâme des hommes et des femmes n’était pas le seul scandale de ces orgies; c’était comme une sentine impure d’où sortaient de faux témoignages, de fausses signatures, des testaments supposés, de calomnieuses dénonciations, (8) quelquefois même des empoisonnements et des meurtres si secrets qu’on ne retrouvait pas les corps des victimes pour leur donner la sépulture. Souvent la ruse, plus souvent encore la violence, présidaient à ces attentats. Des hurlements sauvages et le bruit des tambours et des cymbales protégeaient la violence en étouffant les cris de ceux qu’on déshonorait ou qu’on égorgeait. [39,9] Une victime toute désignée: P. Aebutius(1) Cette lèpre hideuse passa, comme par contagion, de l’Étrurie à Rome. L’étendue de la ville, qui lui permettait de receler plus facilement dans son sein de pareils désordres, les déroba d’abord aux regards; mais enfin le consul Postumius fut mis sur la trace des coupables. (2) P. Aebutius, fils d’un chevalier romain, ayant perdu son père puis ses tuteurs, avait été élevé sons la tutelle de sa mère Duronia et du second mari de cette femme, T. Sempronius Rutilus. (3) Duronia était dévouée à son mari et Rutilus, qui avait géré la tutelle de manière à ne pouvoir en rendre compte, cherchait à se défaire de son pupille ou à le tenir sous sa dépendance par quelque lien puissant. Le seul moyen de le corrompre, c’était de l’initier aux Bacchanales. (4) La mère fit venir le jeune homme. « Pendant qu’il était malade, lui dit-elle, elle avait fait voeu de l’initier aux mystères de Bacchus, aussitôt après sa guérison. Puisque les dieux avaient daigné l’exaucer, elle voulait accomplir son voeu. Il fallait pour cela qu’il observât pendant dix jours la plus grande chasteté; au bout de ce temps elle le conduirait au sanctuaire, lorsqu’il aurait soupé et pris un bain pour se purifier. » (5) Il y avait à Rome une courtisane fameuse, l’affranchie Hipsala Faecénia: c’était une femme au-dessus du métier auquel elle s’était livrée quand elle était esclave et que, depuis son affranchissement, elle avait continué par besoin. (6) Le voisinage avait fait naître entre elle et Aebutius des relations qui ne nuisaient ni à la fortune ni à la réputation du jeune homme. C’était elle qui l’avait aimé et recherché la première et la générosité de la courtisane lui fournissait ce que lui refusait l’avarice de ses parents. (7) Elle avait même fini par s’attacher tellement à Aebutius qu’après la mort de son patron elle demanda un tuteur aux tribuns et au préteur pour se faire autoriser à contracter, et elle rédigea un testament où elle institua Aebutius son légataire universel. [39,10] La mise en garde d’Hipsala Faecénia(1) Après de pareils gages d’amour, ils n’eurent plus de secrets l’un pour l’autre. Un jour, le jeune homme dit en plaisantant à sa maîtresse de ne pas s’étonner si pendant plusieurs nuits elle le voyait découcher. (2) « Un motif religieux l’y obligeait, ajouta-t-il, afin d’acquitter un voeu fait pour sa guérison; il voulait se faire initier aux mystères de Bacchus. – Les dieux vous en préservent! s’écria aussitôt Hipsala tout éperdue, plutôt la mort et pour vous et pour moi qu’une pareille extravagance! » Puis elle se répandit en menaces et en imprécations contre ceux qui lui avaient donné ce conseil. (3) Le jeune homme, étonné des paroles et de l’émotion de sa maîtresse, l’engagea à modérer ses transports, puisqu’il ne faisait qu’obéir aux ordres que sa mère lui avait donnés, avec l’aveu de son beau-père. (4) « Votre beau-père, reprit-elle, car je n’oserais accuser votre mère, a donc hâte de vous enlever tout à la fois l’honneur, la réputation, l’avenir et la vie? » (5) Aebutius, de plus en plus étonné, la pressa de s’expliquer. Alors Hipsala, demandant aux dieux et aux déesses de pardonner à l’excès de son amour la révélation de ces secrets qu’elle aurait dû taire, lui déclara qu’étant esclave elle était entrée dans ce sanctuaire avec son maître, (6) mais que depuis son affranchissement elle n’y avait jamais mis le pied. « Elle savait, dit-elle, que c’était une école d’abominations de toute sorte, et il était constant que depuis deux années on n’avait initié personne au-dessus de l’âge de vingt ans. (7) Dès qu’on y était introduit, on était livré comme une victime aux mains des prêtres et ils vous conduisaient en un lieu où des hurlements affreux, le son des instruments, le bruit des cymbales et des tambours étouffaient les cris de la pudeur outragée. » (8) Elle le pria ensuite et le conjura de rompre à tout prix son engagement et de ne pas se précipiter dans un abîme où il aurait d’abord à supporter toutes les infamies, pour les exercer à son tour sur d’autres; (9) enfin elle ne le laissa partir qu’après avoir obtenu sa parole qu’il éviterait cette initiation. [39,11] Intervention du consul Postumius(1) Lorsqu’il fut rentré chez lui, sa mère lui énuméra toutes les formalités qu’il devait remplir le jour même et les jours suivants afin de se préparer à la cérémonie; mais il protesta qu’il n’en ferait rien et qu’il ne voulait pas se faire initier. (2) Le beau-père était présent. « Quoi! reprit aussitôt Duronia, il ne pouvait se passer pendant dix nuits de sa concubine Hipsala; enivré par les caresses empoisonnées de cette vipère, il ne respectait plus ni sa mère, ni son beau-père, ni les dieux mêmes! » Des reproches qu’ils lui adressaient tour à tour, Rutilus et Duronia en vinrent à le chasser de chez eux avec quatre esclaves. (3) Le jeune homme se retira chez Aebutia, sa tante paternelle, et lui raconta pourquoi sa mère l’avait chassé. Le lendemain il alla, d’après les conseils de cette dame, trouver le consul Postumius sans témoins et lui faire sa déposition. (4) Le consul lui dit de revenir au bout de trois jours et le renvoya. Puis il s’informa lui-même auprès de sa belle-mère Sulpicia, qui jouissait d’une grande considération, si elle connaissait une dame âgée, du nom d’Aebutia, demeurant sur l’Aventin. (5) Sulpicia répondit qu’elle la connaissait et que c’était une femme d’honneur, qui avait conservé toute la pureté des moeurs antiques. « J’ai besoin de la voir, reprit le consul. Envoyez-la prier de venir auprès de vous. » (6) Aebutia se rendit à l’invitation de Sulpicia, et le consul arrivant peu de temps après, comme par hasard, fit tomber la conversation sur Aebutius. (7) À ce nom, la dame se prit à pleurer et à gémir sur le malheur de son neveu qui, dépouillé de sa fortune par ses protecteurs naturels, avait été chassé par sa mère et réduit à chercher un asile chez elle, parce qu’il refusait, l’honnête jeune homme (que les dieux voulussent bien le protéger!), de se faire initier à des mystères qu’on disait infâmes. [39,12] La déposition d’Hipsala(1) Le consul, jugeant par ces informations qu’Aebutius ne lui en avait pas imposé, congédia Aebutia et pria sa belle-mère de faire venir chez elle l’affranchie Hipsala, qui demeurait aussi sur l’Aventin et qui était bien connue dans le voisinage. Il avait, dit-il, quelques questions à lui adresser également. (2) Le message de Sulpicia troubla d’abord la courtisane, parce qu’elle ignorait le motif qui la faisait mander chez une dame de si haut rang et si respectable: mais lorsqu’elle aperçut dans le vestibule les licteurs, la suite du consul et le consul lui-même, elle faillit s’évanouir. (3) Postumius l’emmena dans un appartement retiré, et là, en présence de sa belle-mère, il lui déclara qu’elle n’avait rien à craindre si elle pouvait se résoudre à dire la vérité; (4) qu’il lui en donnait pour garant sa parole ou celle de Sulpicia, dont elle connaissait la vertu. Il l’engagea à révéler ce qui se passait dans le bois sacré de Stimula, aux mystères nocturnes des Bacchanales. (5) À ces mots, Hipsala saisie de frayeur fut agitée dans tous ses membres d’un tel tremblement qu’elle resta quelque temps sans pouvoir ouvrir la bouche. (6) Quand elle eut enfin repris courage, elle protesta quelle était fort jeune encore lorsque sa maîtresse l’avait fait initier avec elle, mais que depuis plusieurs années, depuis l’époque de son affranchissement, elle ignorait ce qui se passait dans ces fêtes. (7) Le consul la loua de n’avoir pas nié qu’elle eût été initiée, mais il la pressa de poursuivre ses révélations avec la même franchise. (8) Comme elle persistait dans ses dénégations, il ajouta que, si on parvenait à la convaincre par le témoignage d’un autre, elle n’obtiendrait pas le pardon et l’indulgence que lui mériteraient des aveux volontaires, et qu’il avait tout appris de la bouche de celui à qui elle avait elle-même tout révélé. [39,13] Le culte des Bacchanales(1) Hipsala ne doutant plus qu’Aebulius n’eût trahi son secret, comme cela était en effet, se jeta aux pieds de Sulpicia et la conjura d’abord (2) de ne point faire une affaire sérieuse et même capitale de la conversation d’une affranchie avec son amant; c’était pour l’effrayer, et non parce qu’elle savait quelque chose, qu’elle lui avait fait ce récit. (3) Postumius l’interrompit avec colère. Elle croyait sans doute encore, lui dit-il, plaisanter avec son amant Aebutius, et non s’adresser à un consul, dans la maison d’une dame très respectable; mais Sulpicia vint au secours de sa frayeur, l’encouragea et chercha à calmer son gendre. (4) Hipsala se rassura enfin et, après s’être plaint amèrement de la perfidie d’Aebutius, qui avait si mal reconnu un service de la plus haute importance, (5) elle déclara qu’elle redoutait beaucoup les dieux dont elle révélait les secrets mystères, mais plus encore les hommes qui se vengeraient de sa révélation en la déchirant de leurs propres mains. (6) Elle conjurait donc et Sulpicia et le consul de lui faire la grâce de la reléguer hors de l’Italie, dans quelque retraite inconnue, où elle pût passer le reste de ses jours en sûreté. (7) Postumius lui dit d’être sans inquiétude et lui promit de veiller à ce qu’elle pût habiter Rome même sans danger. Hipsala reprit alors l’origine des mystères. (8) « Ce sanctuaire, dit-elle, n’avait d’abord été ouvert qu’aux femmes, et on n’y admettait ordinairement aucun homme. Il y avait dans l’année trois jours fixes pour l’initiation, qui se faisait en plein jour. Les dames étaient, chacune à leur tour, investies du sacerdoce. (9) C’était une certaine Paculla Annia, de Campanie qui, pendant son sacerdoce, avait tout changé, prétendant en avoir reçu l’ordre des dieux. C’était elle qui la première avait initié des hommes, en amenant ses deux fils, Minius et Hérennius Cerrinius, consacré la nuit en place du jour à la cérémonie, et réglé qu’au lieu de trois jours par an, il y en aurait cinq par mois pour les initiations. (10) Depuis l’admission des hommes et le mélange des sexes, depuis qu’on avait fait choix de la nuit, si favorable à la licence, il n’était sorte de forfaits et d’infamies qui n’eussent été accomplis et les hommes se livraient plus à la débauche entre eux qu’avec les femmes. (11) Ceux qui se prêtaient avec quelque répugnance à ces excès monstrueux, ou qui semblaient peu disposés à les commettre eux-mêmes, étaient immolés comme des victimes. Le comble de la dévotion parmi eux, c’était de ne reculer devant aucun crime. (12) Les hommes paraissaient avoir perdu la raison et prophétisaient l’avenir en se livrant à des contorsions fanatiques; les femmes, vêtues en bacchantes et les cheveux épars, descendaient au Tibre en courant, avec des torches ardentes qu’elles plongeaient dans l’eau et qu’elles retiraient tout allumées, parce que ces torches renfermaient un mélange de chaux vive et de soufre naturel. (13) Les dieux étaient supposés enlever des malheureux, qu’on attachait à une machine et qu’on faisait disparaître en les précipitant dans de sombres cavernes. On choisissait pour cela ceux qui avaient refusé de se lier par un serment ou de s’associer aux forfaits ou de se laisser déshonorer. (14) La secte était déjà si nombreuse qu’elle formait presque un peuple; des hommes et des femmes de nobles familles en faisaient partie. Depuis deux ans il avait été décidé qu’on n’admettrait personne au-dessus de vingt ans; on voulait avoir des initiés dont l’âge se prêtât facilement à la séduction et au déshonneur. » [39,14] Révélation du complot au sénat(1) Après avoir achevé cette déposition, Hipsala tomba de nouveau à genoux et redemanda avec les mêmes instances à être éloignée de l’Italie. (2) Le consul pria sa belle-mère d’abandonner à cette femme un logement dans sa maison, et Sulpicia lui donna une chambre à l’étage le plus élevé; on ferma l’escalier qui conduisait de cette chambre à la rue, et on ouvrit une entrée à l’intérieur de la maison. (3) On y transporta sur-le-champ tous les effets de Faecénia, et on fit venir ses esclaves. Aebutius eut ordre de se retirer chez un des clients du consul. Lorsque Postumius eut ainsi les deux dénonciateurs en sa puissance, il fit son rapport au sénat et lui exposa successivement les révélations qu’il avait reçues et le résultat des informations qu’il avait prises. (4) Les sénateurs conçurent les plus vives alarmes, tant pour la sûreté publique, qui pouvait être compromise par quelque trame perfide élaborée dans ces réunions et assemblées nocturnes, que pour le repos de leurs propres familles, dans lesquelles ils craignaient de trouver quelque coupable. (5) Ils votèrent cependant des remerciements au consul pour avoir conduit cette enquête avec une rare vigilance et le plus profond mystère. (6) Ils chargèrent ensuite les consuls d’entamer une procédure extraordinaire contre les Bacchanales et les sacrifices nocturnes, de veiller sur la personne des dénonciateurs Aebutius et Faecénia, et de provoquer de nouvelles révélations par l’appât des récompenses. (7) On convint en outre de faire rechercher soit à Rome, soit dans tous les villages voisins, les prêtres ou prêtresses qui présidaient à ces sacrifices, pour les mettre à la disposition des consuls, et de faire publier dans la ville ainsi que dans toute l’Italie (8) un édit portant défense à tous les initiés aux mystères de Bacchus de se réunir et de se rassembler pour célébrer cette cérémonie ou toute autre semblable. Avant toutes choses, on devait poursuivre ceux qui se réuniraient ou s’engageraient par des serments pour attenter à l’honneur ou à la vie des citoyens. (9) Telle fut la substance du sénatus-consulte. Les consuls enjoignirent aux édiles curules de rechercher tous les ministres de cette religion et, lorsqu’ils les auraient arrêtés, de les tenir enfermés où ils le jugeraient à propos, afin qu’on pût les interroger. Les édiles plébéiens eurent ordre de veiller à ce qu’il ne se fît aucune cérémonie secrète. (10) On chargea les triumvirs capitaux d’établir des postes dans tous les quartiers et d’empêcher les réunions nocturnes. Enfin, pour prévenir les incendies, on adjoignit aux triumvirs des quinquévirs qui devaient surveiller, chacun dans son quartier, les maisons situées en deçà du Tibre. [39,15] Discours de Postumius devant le peuple(1) Après avoir envoyé tous ces magistrats à leurs différents postes, les consuls montèrent à la tribune, et là, en présence de l’assemblée générale du peuple, Postumius, après avoir prononcé la formule solennelle d’invocation, par laquelle les magistrats commencent toujours leurs harangues au peuple, s’exprima en ces termes: (2) « Citoyens, jamais discours ne fut plus à propos et n’eut plus besoin d’être précédé de cette invocation solennelle, qui vient de vous rappeler quels sont les dieux que vos ancêtres ont toujours honorés de leur adoration, de leurs hommages et de leurs prières, (3) car ils n’ont jamais reconnu ces divinités étrangères, dont le culte infâme aveugle les esprits et les pousse par une sorte de délire fanatique dans un abîme de forfaits et de souillures. (4) Je ne sais en effet ce que je dois vous taire, et jusqu’à quel point je puis parler. Je crains de manquer à mon devoir si je vous laisse ignorer quelque chose, et de vous inspirer une trop grande frayeur si je vous dévoile tout. (5) Quoi que je puisse dire, souvenez-vous que je resterai toujours au-dessous de la vérité dans cette monstrueuse affaire. J’aurai soin cependant d’en dire assez pour que sous soyez désormais sur vos gardes. » « (6) Vous savez que les Bacchanales se célèbrent depuis longtemps dans toute l’Italie, et maintenant même dans plusieurs quartiers de Rome. À défaut de la renommée qui vous en ait instruits, vous l’auriez appris, j’en suis sûr, par ces sons discordants et ces hurlements qui retentissent la nuit dans toute la ville. Mais vous ignorez en quoi consistent ces mystères. (7) Les uns croient que c’est quelque rite particulier, les autres que ce sont des divertissements et des plaisirs permis, tous que ces réunions, quel qu’en soit l’objet, sont peu nombreuses. (8) À l’égard du nombre, quand je vous dirai qu’on y compte plusieurs milliers d’hommes, vous allez vous effrayer sur-le-champ, si je ne vous les fais connaître. » « (9) D’abord ce sont en grande partie des femmes, et là fut la source du mal, puis des hommes efféminés, corrompus ou corrupteurs, fanatiques abrutis par les veilles, l’ivresse, le bruit des instruments et les cris nocturnes. (10) C’est une association sans force jusqu’à présent, mais qui menace de devenir très redoutable, parce que de jour en jour elle reçoit de nouveaux adeptes. (11) Vos ancêtres ont cru ne devoir permettre vos assemblées que dans le cas où l’étendard, déployé sur la citadelle, appelait les centuries hors de Rome pour voter aux comices, ou bien lorsque les tribuns convoquaient les tribus, ou encore lorsqu’un magistrat désirait haranguer le peuple. Ils ont voulu aussi que partout où l’assemblée avait lieu, il y eût, pour la diriger, une autorité reconnue par la loi. » « (12) Quelle idée aurez-vous donc de ces réunions, qui se tiennent la nuit et où les sexes sont confondus? (13) Si vous saviez à quel âge les hommes y sont initiés, vous ne vous borneriez pas à les plaindre, vous rougiriez pour eux. Citoyens, pensez-vous qu’on doive admettre dans vos armées des jeunes gens enrôlés dans cette milice? les tirer de cet infâme repaire pour leur confier des armes? (14) remettre à ces misérables, souillés de prostitutions, dont ils ont été les agents ou les victimes, le soin de combattre pour l’honneur de vos femmes et de vos enfants? » [39,16] Suite du discours de Postumius(1) « Ce ne serait rien encore si leurs débauches n’avaient d’autre effet que de les énerver et de les couvrir d’une honte toute personnelle, si leurs bras restaient étrangers au crime et leur âme à la perfidie. (2) Mais jamais la république ne fut attaquée d’un fléau plus terrible ni plus contagieux. Tous les excès du libertinage, tous les attentats commis dans ces dernières années sont sortis, sachez-le bien, de cet infâme repaire. (3) Et les forfaits dont on a juré l’exécution ne se sont pas encore tous produits au grand jour. Les membres de cette association impie se bornent encore à des crimes particuliers, parce qu’ils ne sont pas assez forts pour écraser la république. Chaque jour le mal s’accroît et s’étend; il a déjà fait trop de progrès pour se renfermer dans le cercle des violences particulières; c’est à l’état tout entier qu’il veut s’attaquer. » « (4) Si vous n’y prenez garde, citoyens, à cette assemblée qui a lieu en plein jour, et qui a été légalement convoquée par le consul, va bientôt succéder une assemblée de nuit tout aussi nombreuse. Ils vous craignent maintenant, ces coupables, parce qu’ils sont isolés et que vous êtes tous réunis en assemblée; mais à peine vous serez-vous séparés pour retourner dans vos maisons ou dans vos champs, qu’ils se réuniront à leur tour; ils délibéreront sur les moyens d’assurer leur salut et votre perte; alors vous serez seuls et vous devrez les craindre, car ils seront réunis. (5) Chacun de vous doit donc faire des voeux pour que tous les siens se soient préservés de la contagion. S’il en est que le libertinage ou la folie a entraînés dans ce gouffre, il faut les considérer comme appartenant, non plus à sa famille, mais à cette bande de débauchés et d’assassins à laquelle ils se sont liés par leurs serments. » « (6) Et que personne ne se fasse ici de vaines illusions; je ne suis pas rassuré sur votre compte. Rien ne contribue mieux à égarer l’homme que la superstition. (7) Lorsque le crime se couvre du manteau de la religion, on craint de porter quelque atteinte aux droits de la divinité en punissant les forfaits des hommes. Que ces scrupules ne vous arrêtent pas; de nombreux décrets des pontifes, des sénatus-consultes et les réponses des haruspices doivent vous en affranchir. (8) Combien de fois nos pères et nos aïeux n’ont-ils pas chargé les magistrats de s’opposer à toute cérémonie d’un culte étranger, d’interdire le Forum, le Cirque et la ville aux prêtres et aux devins, de rechercher et de brûler les livres de prophéties, de proscrire tout rite, tout sacrifice autres que ceux des Romains! (9) Ils pensaient en effet, ces hommes si versés dans la connaissance des lois divines et humaines, que rien ne tendait plus à détruire le culte national que l’introduction des pratiques étrangères. » « (10) Voilà ce dont j’ai cru devoir vous prévenir, pour éloigner de vos esprits toute crainte superstitieuse, quand vous nous verrez anéantir les Bacchanales et dissoudre ces infâmes réunions. (11) Dans tout cela, nous agirons avec l’aide et la protection des dieux. Ce sont eux qui, indignés de voir le crime et la débauche profaner leur majesté de leurs souillures, les ont fait sortir de l’obscurité où ils se cachaient et les ont dévoilés au grand jour, non pour les laisser impunis mais pour les écraser sous le poids d’une éclatante vengeance. » « (13) Le sénat m’a chargé, ainsi que mon collègue, d’informer extraordinairement sur cette affaire; nous accomplirons avec zèle la mission qui nous est personnellement confiée. Nous avons enjoint aux magistrats inférieurs de veiller la nuit sur la ville. Vous, de votre côté, remplissez les devoirs de votre position; que chacun exécute ponctuellement, dans le poste qui lui sera assigné, les ordres qu’il recevra, et prévienne par sa vigilance les dangers ou les troubles que pourrait faire naître la trahison. » [39,17] Mesures prises contre la secte(1) Les consuls firent ensuite donner lecture des sénatus-consultes et annoncer des récompenses pour quiconque leur amènerait ou leur découvrirait un coupable. (2) « Si quelque prévenu, dirent-ils, prenait la fuite, ils lui fixeraient un jour pour comparaître et, s’il ne répondait pas à la citation, il serait condamné par contumace. Si parmi les accusés il s’en trouvait qui fussent en ce moment hors de l’Italie, on leur accorderait un plus long délai pour leur donner les moyens de venir plaider leur cause. » (3) Ils défendirent ensuite de rien vendre ou acheter qui pût favoriser la fuite, d’accueillir, de cacher ou d’aider en aucune façon les fugitifs. (4) L’assemblée était à peine congédiée que de vives alarmes se répandirent par toute la ville. Cette frayeur ne se renferma point dans l’enceinte de Rome ni même dans son territoire, mais elle gagna bientôt l’Italie dans tous les sens, lorsqu’on eut reçu les lettres des citoyens qui communiquaient à leurs hôtes des villes le sénatus-consulte, la harangue de Postumius et l’édit des consuls. (5) Pendant la nuit qui suivit le jour où l’affaire fut exposée au peuple, les postes établis aux portes par les triumvirs arrêtèrent beaucoup de fugitifs et les forcèrent à retourner sur leurs pas; d’autres furent dénoncés et quelques-uns d’entre eux, hommes et femmes, se donnèrent la mort. (6) On portait le nombre des conjurés à plus de sept mille personnes des deux sexes. On savait que les chefs du complot étaient les plébéiens Marcus et Caius Atinius, le Falisque L. Opicernius et le Campanien Minius Cerrinius. (7) C’étaient eux qui avaient commencé la série des forfaits et des infamies, eux qui étaient les grands-prêtres et les fondateurs de la nouvelle religion. On s’occupa de les saisir au plus tôt. Ils furent amenés devant les consuls, avouèrent tout et furent exécutés sur-le-champ. [39,18] La répression(1) Mais le nombre des fugitifs était si considérable que, pour épargner une condamnation à plusieurs citoyens qui étaient en procès, les préteurs T. Minius et M. Licinius furent obligés d’accorder un sursis de trente jours et d’attendre que les consuls eussent achevé leur enquête. (2) Il en fut de même pour les accusés qui ne comparaissaient pas à Rome et qu’on n’y pouvait trouver; leur absence força les consuls à parcourir les bourgs voisins pour y chercher ceux qu’ils poursuivaient et les juger. (3) Ceux qui n’avaient été qu’initiés et qui n’avaient fait que répéter après le prêtre la formule sacramentelle, comprenant l’engagement infâme de se livrer à tous les excès, du crime et du libertinage, mais qui n’avaient souffert ou commis aucune des turpitudes dont leur serment leur faisait une loi, furent laissés en prison. (4) Tous les initiés coupables de prostitution ou de meurtre, de faux témoignages, de fausses signatures, de testaments supposés, ou de toute autre fraude aussi déshonorante, furent condamnés à mort. Leur nombre fut plus grand que celui des prisonniers: on remarqua dans les deux catégories beaucoup d’hommes et de femmes. (6) Les femmes condamnées furent remises entre les mains de leurs parents ou de ceux en puissance de qui elles se trouvaient, pour qu’ils les fissent exécuter en particulier. S’il n’y avait personne qui pût être chargé de leur supplice, on les exécutait publiquement. (7) On enjoignit ensuite aux consuls de s’occuper de détruire les Bacchanales d’abord à Rome, puis dans toute l’Italie, et de ne respecter que les autels ou statues anciennement consacrés à Bacchus. (8) Un sénatus-consulte régla pour l’avenir qu’il n’y aurait plus de Bacchanales à Rome, ni dans l’Italie; que si quelqu’un était convaincu de l’importance et de la nécessité de ces mystères, s’il croyait ne pouvoir se dispenser de les célébrer sans éprouver des scrupules et redouter un malheur, il ferait sa déclaration au préteur, qui en référerait au sénat; (9) et si cent sénateurs au moins lui accordaient l’autorisation, il ne pourrait célébrer la cérémonie qu’en présence de cinq personnes au plus, sans qu’on eût mis de l’argent en commun pour les frais, sans qu’on eût pris un prêtre ou un sacrificateur. [39,19] Punition des coupables et récompense des dénonciateurs(1) Un second sénatus-consulte, rendu sur la proposition du consul Q. Marcius, suivit de près ce premier; il ajournait après la fin des enquêtes et le retour de Sp. Postumius à Rome, la question des récompenses promises aux dénonciateurs. (2) On fut d’avis d’envoyer le Campanien Minius Cerrinius dans les prisons d’Ardée et de recommander aux magistrats de cette ville de l’y faire étroitement garder à vue, afin de prévenir son évasion et de l’empêcher de se donner la mort. (3) Peu de temps après Sp. Postumius revint à Rome. Sur sa proposition, le sénat rédigea un décret pour récompenser P. Aebutius et Hipsala Faecénia, qui avaient mis l’autorité consulaire sur les traces du complot. (4) « Les questeurs de la ville devaient compter à chacun d’eux cent mille as pris dans le trésor public. Le consul devait s’entendre de son côté avec les tribuns pour qu’ils proposassent au peuple, dans le plus bref délai, une loi qui accordait à P. Aebutius les privilèges de la vétérance et le droit de ne pas servir malgré lui comme fantassin ou comme cavalier. (5) Hipsala Faecénia fut autorisée à disposer de ses biens en tout ou en partie, à passer par alliance dans une famille plus noble que la sienne, à se choisir un tuteur, qui serait aussi légitime qu’un tuteur testamentaire, et à épouser un homme de condition libre, sans que ce mariage compromît en rien l’honneur ou la fortune de son époux. (6) Les consuls et les préteurs actuellement en charge aussi bien que leurs successeurs futurs étaient tenus de protéger cette femme contre toute injure, et de veiller à sa sûreté. Telle était la volonté expresse du sénat. » (7) Ce sénatus-consulte fut soumis au peuple qui le sanctionna. Quant aux autres dénonciateurs, on laissa les consuls maîtres de leur faire grâce ou de les récompenser. [39,20] Opérations en Liguruie (été 186); revers subi par l’armée consulaire(1) Q. Marcius, ayant terminé l’enquête dont il était chargé, se disposa à partir pour la Ligurie, sa province; il avait reçu un renfort de trois mille hommes d’infanterie romaine, cinq mille d’infanterie latine et deux cents chevaux. (2) On avait assigné à son collègue le même département et le même nombre de troupes. Ils prirent le commandement des armées qui avaient servi l’année précédente sous les ordres des consuls C. Flaminius et M. Aemilius. (3) Un sénatus-consulte leur enjoignit en outre d’enrôler deux légions nouvelles; ils exigèrent des alliés du nom latin vingt mille hommes d’infanterie et treize cents chevaux, et levèrent parmi les citoyens trois mille fantassins et deux cents cavaliers. (4) Toutes ces forces, à la réserve des deux légions, étaient destinées à renforcer l’armée d’Espagne. Aussi les consuls, dont toute l’attention était tournée vers l’enquête relative aux Bacchanales, avaient-ils chargé T. Maenius de présider aux levées. (5) Après l’enquête, Q. Marcius partit le premier pour marcher contre les Ligures Apuans. (6) Pendant qu’il les poursuivait au fond des forêts, qui leur avaient toujours servi d’asile et de retraite, il s’engagea dans un défilé où l’ennemi l’attendait, et y fut enveloppé dans une position désavantageuse. (7) Il perdit quatre mille hommes; trois enseignes de la seconde légion et onze étendards des alliés tombèrent au pouvoir des Ligures avec une grande quantité d’armes, dont les soldats se débarrassaient en courant, parce qu’elles gênaient leur fuite à travers les sentiers du bois. (8) Les Romains fuyaient encore, que les Ligures avaient déjà suspendu leur poursuite. (9) Le consul, à peine sorti du territoire ennemi et parvenu en pays allié, licencia ses soldats pour que sa perte parût moins sensible. (10) Mais il ne parvint pas à étouffer le bruit de sa défaite; le défilé d’où les Ligures l’avaient chassé reçut le nom de Marcius. [39,21] Nouvelles d’Espagne(1) La nouvelle de cet échec venait d’arriver de la Ligurie à Rome, lorsqu’on reçut d’Espagne une lettre dont la lecture causa autant de tristesse que de joie. (2) C. Atinius, qui depuis deux ans était parti pour cette province en qualité de préteur, avait livré bataille aux Lusitaniens sur le territoire de Hasta, tué près de six mille hommes, mis le reste en fuite et forcé le camp ennemi. (3) Puis il avait mené ses légions au siège de Hasta et s’était emparé de cette place aussi facilement que du camp; mais en s’approchant des murs avec trop peu de précaution, il avait reçu une blessure dont il était mort peu de jours après. (4) Après la lecture de la dépêche qui annonçait la mort du propréteur, le sénat fit partir un courrier chargé d’atteindre le préteur C. Calpurnius au port de Luna et de lui intimer de sa part l’ordre de passer à la hâte en Espagne, afin que cette province ne restât point sans gouverneur. (5) Le courrier arriva le quatrième jour à Luna; mais Calpurnius avait quitté ce port quelques jours auparavant. (6) Dans l’Espagne citérieure aussi, L. Manlius Acidinus, qui avait été investi du commandement en même temps que C. Atinius, en vint aux mains avec les Celtibères. (7) La victoire resta indécise; toutefois les ennemis décampèrent la nuit suivante et les Romains purent ensevelir leurs morts et recueillir les dépouilles du champ de bataille. (8) Peu de jours après, les Celtibères, qui avaient réuni une armée plus considérable, revinrent présenter la bataille aux Romains près de Calagurris. (9) On ignore pourquoi, malgré la supériorité de leurs forces, ils opposèrent encore moins de résistance; mais ils furent vaincus. Acidinus leur tua près de douze mille hommes, fit plus de deux mille prisonniers, se rendit maître de leur camp (10) et, si l’arrivée d’un successeur ne l’eût arrêté au milieu de ses progrès, il eût sans doute assujetti les Celtibères. Les deux nouveaux préteurs firent rentrer leurs armées dans les quartiers d’hiver. [39,22] Jeux et fêtes religieuses. Problèmes posés par l’immigration gauloise(1) Au moment où ces nouvelles arrivèrent d’Espagne, on célébrait pour des motifs religieux les jeux Tauriens, qui durèrent deux jours. Puis M. Fulvius fit représenter, pendant dix autres jours, avec un pompeux appareil, les jeux qu’il avait voués durant la guerre d’Étolie. (2) Grand nombre d’artistes vinrent en cette occasion de la Grèce à Rome. Ce fut aussi la première fois que les Romains jouirent du spectacle d’un combat d’athlètes et d’une chasse de lions et de panthères; la magnificence et la variété de cette fête furent dignes du luxe de l’époque. (3) On offrit ensuite un sacrifice novendial, parce qu’il était tombé pendant trois jours une pluie de pierres dans le Picénum, et qu’on avait vu, disait-on, en plusieurs endroits, apparaître des feux follets, dont la flamme légère avait brûlé les vêtements de diverses personnes. (4) On ajouta à ces cérémonies, en vertu d’un décret des pontifes, un jour de supplications parce que le temple d’Ops, dans le Capitole, avait été frappé de la foudre. Les consuls immolèrent les grandes victimes pour conjurer ces prodiges et purifièrent la ville. (5) Vers le même temps on apprit qu’on avait découvert dans l’Ombrie un hermaphrodite d’environ douze ans. Effrayés de ce prodige, les magistrats ordonnèrent de transporter l’enfant hors du territoire romain et de le mettre à mort sur-le-champ. (6) La même année les Gaulois transalpins passèrent en Vénétie et, sans y exercer aucun ravage, aucun acte d’hostilité, ils choisirent, non loin de l’endroit où se trouve aujourd’hui Aquilée, un emplacement propre à bâtir une ville. (7) Rome envoya des ambassadeurs au-delà des Alpes pour se plaindre de cette invasion; on fit répondre « que cette émigration n’avait pas eu lieu d’après l’assentiment de la nation et qu’on ignorait ce que les Gaulois faisaient en Italie. » (8) Ce fut alors que L. Scipion célébra pendant dix jours les jeux qu’il disait avoir voués dans la guerre contre Antiochus; il en fit les frais avec l’argent que les rois et les cités de l’Asie lui avaient remis à cet effet. (9) Suivant le récit de Valérius Antias, il fut, après sa condamnation et la vente de ses biens, envoyé comme ambassadeur en Asie pour régler les différends survenus entre les rois Antiochus et Eumène, (10) profita de sa mission pour recueillir ces contributions et rassembler des artistes de toutes les contrées de l’Asie et fit connaître au sénat, après son retour seulement, son intention d’accomplir un voeu, dont il n’avait pas parlé à la suite de la guerre où il prétendait l’avoir contracté. |
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