Auf Spitzen – Aphorisme 167

Reading Time: 2 minutes

Aphorisme – musique contemporaine, musique contemporaine, Aphorisme Aphorisme Aphorisme Nietzsche Nietzsche

ComGris
Composition pour: Grosse-Caisse Timbales Caisse-Claire Cymbales Enclumes  Percussions Cloches Crotales Xylophone Vibraphone Clarinette-basse – Aphorismes

 
Auf-spitzen

Aphorisme - Friedrich Nietzsche - LovisoloOù la musique est chez elle.

Friedrich Nietzsche
Le Voyageur et son Ombre
(Humain, trop Humain, deuxième partie)
Traduit par Henri Albert 

167 – La musique n’exerce toute sa grande puissance que parmi des gens auxquels il est impossible ou interdit de discuter.

Au premier rang de ses promoteurs se trouvent ainsi les princes, qui veulent qu’on ne critique guère, que même on ne pense pas beaucoup autour d’eux; puis les sociétés qui, sous quelque pression (princière ou religieuse), doivent s’habituer au silence, mais n’en recherchent que, des enchantements plus forts contre l’ennui du sentiment (d’ordinaire, la passion éternelle et l’éternelle musique); troisièmement, des peuples entiers chez lesquels il n’existe pas de  » société « , mais d’autant plus d’individus portés à la solitude, aux pensées crépusculaires et à la vénération de tout l’ineffable: Ce sont les âmes proprement musicales.

Les Grecs, peuple loquace et querelleur, n’ont pour cette raison toléré la musique qu’à titre d’assaisonnement des arts sur lesquels on peut réellement discuter et disputer, alors que sur la musique on peut à peine penser honnêtement. Les pythagoriciens, ces Grecs exceptionnels sur bien des points, étaient aussi, à ce qu’on rapporte, de grands musiciens: ceux-là mêmes qui inventèrent le silence de cinq ans, mais non la dialectique. 
[ le texte complet en .pdf ]

 
L’œuvre de Nietzsche est essentiellement une critique de la culture occidentale moderne et de l’ensemble de ses valeurs morales (issues de la dévaluation chrétienne du monde), politiques (la démocratie, l’égalitarisme), philosophiques (le platonisme , mais surtout le socratisme, et toutes les formes de dualisme métaphysique) et religieuses (le christianisme et le bouddhisme). Cette critique procède d’un projet de dévaluer ces valeurs et d’en instituer de nouvelles dépassant le ressentiment et la volonté de néant qui ont dominé l’histoire de l’Europe sous l’influence du christianisme ; ceci notamment par l’affirmation d’un Éternel Retour du même et par le dépassement de l’humanité et l’avènement du surhomme. L’exposé de ses idées prend dans l’ensemble une forme aphoristique ou poétique.
Humain trop humain (Un livre pour les esprits libres)
Aphorisme 167 sur la musique et les musiciens
Extraits de la seconde section du second volume : Le voyageur et son ombre
Lien pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.