à l’écoute :
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«…à quelques kilomètres de la ville [Aragona], on rencontre une bizarre colline appelée Maccaluba, composée d’argile et de calcaire, et couverte de petits cônes de deux à trois pieds de haut. On dirait des pustules, une monstrueuse maladie de la nature ; car tous les cônes laissent couler de la boue chaude, pareille à une affreuse suppuration du sol ; et ils lancent parfois des pierres à une grande hauteur, et ils ronflent étrangement en soufflant des gaz. Ils semblent grogner, sales, honteux, petits volcans bâtards et lépreux, abcès crevés.» Guy de Maupassant – La Vie errante : Sicile ( lire le texte ) – Où l’on comprendra que la description des minuscules volcans de Monsieur de Maupassant ne me donne pas entière satisfaction ! | ||||
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Contrairement à ce qu’écrit Monsieur de Maupassant, la « Réserve naturelle intégrale des Macalube d’Aragona* » n’a rien de sinistre. Nous sommes là, sur notre planète, sans y être vraiment, à contempler un phénomène naturel pittoresque : le volcanisme sédimentaire encore nommé volcans de boues. Ces « mini-volcans » sont la conséquence de l’expulsion de gaz (principalement du méthane, mais également du dioxyde de carbone et de l’azote) et de boue. L’eau est souvent chargée en minéraux, qui la rendent acide ou salée. Lorsque l’eau traverse des zones riches en argile, celles-ci deviennent « plastiques » et se liquéfient. Avec la remontée constante des gaz, ce matériau fluide est progressivement ramené à la surface. Ces gaz qui continuent de s’accumuler jusqu’au point où la pression trop importante provoque une sorte d’éruption, qui peut atteindre une hauteur comprise entre 10 et 25 mètres. Lors d’une visite, il conviendra d’être prudent… Malgré l’aspect placide des mini-volcans, ils n’en demeurent pas moins dangereux : voir l’article « Esplosione vulcanelli Maccalube: morti due bimbi ad Aragona (Agrigento) » Les premières descriptions de ces volcans sont dues à Platon, Aristote, Diodorus Siculus et Pline l’ancien.À l’époque romaine, les bains de boue ont été utilisés pour traiter, entre autres, les rhumatismes et aussi en cosmétologie.. Voir aussi : >>>>>> *Riserva naturale integrale Macalube di Aragona |
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SurvolJe peux survoler les volcans à une altitude vertigineuse: un mètre quatre-vingt ! |
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On quitte ce lieu……pour continuer le périple Sicilien, un trajet où le gris se mêlera au fauve ! |
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Tourisme et Vulcanelli di MacalubeUne colère réelle celle-là: La bêtise de certains touristes… Je nous félicite d’être venus tôt sur le site. Bien qu’en plein mois de juillet l’affluence sur le lieu soit bien plus que modeste… Le comportement de certains touristes n’en demeure pas moins imbécile ! Il est très facile de concevoir que les petits édifices d’argile sont délicats et, quand l’activité est faible, lents à se reconstruire.Les froides coulées d’argile sont joliment sinueuses, cordées et ressemblent en miniature aux rivières de laves fluides que l’on rencontre sur le Kilauea.Il ne faut jamais passer derrière un troupeau franco-germanique « Fashion-écolo-4×4 » au pratique de jean-foutre ! Tout en éprouvant leur solidité, il est bien sûr indispensable de signer son passage sur les volcans avec le dessin de la semelle de ses chaussures. Le soulier arbore généralement une marque beaucoup moins écologique quant à la production de ses produits ! Les visiteurs suivants n’auront sous les yeux que les traces d’un cheptel d’imbéciles plus soucieux de l’image qu’ils véhiculent que de la beauté du lieu… |
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La Sicile (1890)
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En mots passant par là, évidemment, on suppute sur les suppurations de la bête immonde sur laquelle l’Homme n’a pas craint de poser les pieds, y compris le pied photographique – bonne idée. Oh mais, voilà l’orage, la pluie et les éléments déchaînés qui nous renvoient aux temps anciens des Débuts… Rentrons nos bêtes et nos carcasses, il faut tenter de vivre !
🙂 – Toujours ce tempérament volcanique…
J’adore ces paysages si différents. C’est un bonheur pour moi de les visiter à nouveau.
Vraiment un bel endroit…