Sylvain Maréchal Dictionnaire des Athées anciens et modernes

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Sylvain Maréchal Dictionnaire des athées anciens et modernes

(2e édition augmentée des suppléments de J. Lalande, de plusieurs articles inédits, et d’une notice nouvelle sur Maréchal et ses ouvrages, par J.-B.-L. Germond) par Sylvain Maréchal. 1833.

Sylvain Maréchal Dictionnaire des Athées

MARÉCHAL SYLVAIN (1750-1803)

Avocat au Parlement de Paris, Sylvain Maréchal doit renoncer à plaider pour des raisons de santé et va occuper l’emploi plus modeste de sous-bibliothécaire au collège Mazarin. En 1781, il publie les fragments d’un poème moral sur Dieu, puis en 1784 le Livre échappé au Déluge, parodie de la Bible ; enfin, en 1788, une sorte de calendrier philosophique, l’Almanach des honnêtes gens, qui est brûlé par ordre du bourreau, mais dont s’inspirera Fabre d’Églantine pour son calendrier révolutionnaire. Maréchal accueille avec enthousiasme la Révolution et inspire la politique de déchristianisation menée par la Commune de Paris.

Sous le Directoire, il publie Code puis Culte et loi d’une société d’hommes sans Dieu, vision utopique d’une société sans prêtres et sans dieux.

À un athéisme militant, il joint des idées sociales qui le rapprochent de Babeuf. Son égalitarisme l’entraîne à faire partie de la conjuration babouviste et à rédiger le Manifeste des Égaux. Il échappe à la répression menée par le Directoire contre Babeuf et ses complices. Fut-il un agent double introduit à l’intérieur de la conspiration ? L’historien Georges Lefebvre le laisse entendre.

Ainsi s’expliquerait qu’il n’ait pas été impliqué dans le procès de Vendôme intenté à Babeuf, en 1796. Son activité antireligieuse ne se ralentit pas pour autant. Sur l’invitation de l’astronome Lalande, il compose en 1800 son célèbreDictionnaire des athées anciens et modernes où il fait figurer de façon inattendue saint Augustin, Pascal et Bossuet. Cette œuvre marque le point culminant d’un courant athéiste où s’illustrent les poètes Parny et Desorgues ainsi que le philosophe Dupuis, auteur de l’Origine de tous les cultes, courant dont la violence dépasse celle des derniers libertins comme Piis.

Occupé à négocier le Concordat, Bonaparte fait interdire la diffusion du Dictionnaire de Maréchal. Celui-ci meurt peu après. Son fanatisme antireligieux a fait oublier qu’il fut aussi un homme de théâtre. Joué en 1793, son Jugement dernier des rois rencontra un grand succès.

Jean TULARD, « MARÉCHAL SYLVAIN – (1750-1803)  »
consulté le 4 décembre 2015.

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