Morgane fée – Morgane fée – Morgane fée – Morgane fée – Morgane fée – audio ogg= »http://frank-lovisolo.fr/xxx/ogg/LesFlaneriesDuPhotographe.ogg » audio mp3= »http://frank-lovisolo.fr/xxx/m3p/LesFlaneriesDuPhotographe.mp3″ width= »320″ height= »40″ autoplay= »true »
à l’écoute : Les Flâneries du Photographe
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Douze photographies joyeusement sombres avec Hélène Guillou de Bretagne dans le rôle de Morgane la Fée.
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Hélène Guillou – Août 2020 |
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Je dois écrire un texte qui accompagne ces photographies.
« J’ai hâte de te lire » m’a-t-elle dit. Fichtre, on m’attend au tournant. –
Prudence, palsambleu, prudence.
La dernière fois que j’ai tenté un humour blanc teinté de Celte, j’ai eu droit à deux semaines de malédiction créative…
D’aucuns, plus curieux, pourront en lire, ici, le fascinant récit.
Si, on parcourt l’œuvre poétique « Erec » du poète allemand Hartmann von Aue, ô combien connu de tous, on apprend que Morgane serait, toujours, susceptible de changer les personnes en animaux… Cette magie friponne la rapproche de Circé la Grecque, ce qui rassure, un tantinet, le photographe Méditerranéen! Certes, tout dépend de la bestiole choisie par la magicienne pugnace !
Si c’est en fureur qu’elle opère son sortilège, je crains fort que la transmutation n’aille pas vers un minou propice aux câlins. Un félin, qu’elle baptiserait Accolon, apparaîtrait comme un moindre mal, si l’ensorceleuse, ensuite, lui permet de tendrement lui ronronner dans le creux de l’oreille[♥].
Cependant, je n’ose imaginer quelle idée de transmutation pourrait lui passer par l’esprit. Tous les animaux ont un rôle à jouer dans la nature, assurément j’en conviens, mais certains me siéraient fort peu. Demandez à Kafka ce qu’il en pense de la métamorphose!
Ne négligeons pas le fait qu’un descendant des Romains photographie une Bretonne ! ( Senatus populusque romanus et toc ! )
Un sujet sensible qu’il vaut mieux éviter en début de repas, le risque de se retrouver transmuté et cuisiné est bien trop grand!
Franchement, de quoi aurais-je eu l’air, transsubstantialisé en andouille de Guémené, fumé, affalé dans une assiette et assailli de toutes parts par des feuilles de laitues. Evidemment ce serait certainement, dans ma vie, une occasion d’être bon et apprécié comme il se doit!
Maigre consolation.
Pour l’instant tout va bien et j’ai toujours mon humanité…
Mais il se pourrait qu’après sa lecture du texte…
Attendons avec fierté, courage et honneur!
Alea jacta est !
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Bref, si ça, ce n’est pas du préambule ! –
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Quant aux Photos ! ( on y arrive ) – – Elles ont été prises sur cette côte près de Toulon, entre la plage de la Batterie Basse et la plage du Fort Cap Brun. Il existe une demeure jouxtée d’un immense mur qui la protège de la mer.
Cet édifice est renforcé de poutres en béton armé, ancrées sur les roches émergentes. L’ensemble donne au lieu une singulière structure propice à l’imagination. – Il est indubitablement regrettable que le béton ne soit pas brut. Il aurait conservé les traces du coffrage : les nœuds du bois fossilisé dans cette matière idoine au brutalisme, un style architectural, prisé par Louis Kahn, Kunio Maekawa, Alison et Peter Smithson, Bertrand Goldberg, Jean Renaudie et Le Corbusier, pour ne citer qu’eux. Le béton de ciment de cette structure, naturellement gris, a été recouvert d’un crépi «chair-rose» indécis affublé d’une granulométrie impitoyable…
Une obsession d’ingénieur en monotonies.
Regardez: en Provence, tous les lotissements à la périphérie des villes et villages sont de couleur uniforme: le même «chair-rose» débectant!
Un style qui se veut provençal.
On remarquera que, de toutes les maisons construites avant les années soixante-dix, seules les victimes d’un maniaque à la truelle on subit ce terrible sort. Les autres sont couvertes d’un simple enduit peint.
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Quant aux styles, rien que dans le quartier où je réside, je ne saurai les compter ! Au dîner salvateur, cette marotte râpeuse m’a valu une remarque qui est partie d’une aumônière au chèvre chaud et a atterri dans ma salade de poulpe! La fée s’est blessée sur la grosse poutre en se faufilant pour prendre la pose! La rugosité assassine de l’édifice a eu raison de la fragilité de sa peau!
Conséquemment, j’ai eu, dans mon assiette, une omoplate endolorie ornée d’une cinquantaine de points de suture, au bas mot!
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Toutefois cette rudesse lui va bien.
Détentrice du savoir ancien, Morgane la Fée incarne ce pouvoir féminin en désaccord avec la société médiévale chrétienne empreinte de passions tristes décrites par Spinoza.
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Le décor anguleux délimite un territoire tutélaire et protecteur. Il reste l’objet massif et inerte, d’une temporalité en perpétuelle évolution. C’est un giron régénérateur où elle pourra puiser l’énergie nécessaire à la poursuite ses désirs… Mais, elle seule connait la teneur de sa quête.
Laissons-lui ses secrets.
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♥ – On notera, au passage, la hardiesse du message subliminal!
Le billet doux requiert, parfois, une indéniable démesure…
On fée ce qu’on peut !
Il faut bien l’avouer je suis amoureux de la fée !
Et puis, quasiment personne prend le temps de lire les textes, alors imaginez lez notes de bas de page !!!
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Brutalisme: |
Bonjour…
Beaucoup de photographes mettent en scène la féminité avec un manque d’imagination flagrant. Ici, il y a quelque chose de troublant. La dureté des images et l’apparente fragilité de cette « fée » mettent en avant la tendresse du photographe pour son personnage. C’est un amoureux qui a pris ces images…
Merci, pour cet autre regard sur les femme qui ne se limite pas à un érotisme suranné.
J.M
D’abord je rougis !
Merci pour cette critique remarquable et d’avoir vu au delà de l’œil!
Bonne journée!
J’apprécie la fée bretonne qui a permis à un descendant des romains de sublimer un mur avec talent
Merci!
Oui, elle l’a fée : c’est un fait par fée !