Isola di Stromboli : alla luce di Bergman e Rossellini.

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Stromboli
L'ATTENTE A LA GARE
à l’écoute :
L’attente à la Gare (De Milazzo)
Stromboli

Niquedouille! Avant le départ pour Stromboli j’aurai dû m’en douter !

 

Tout d’abord il y eu ce dernier échange de courriels avec le guide de la société Magmatrek:

Moi : Hi Lorenzo.

Hello, we confirm our tour of the Stromboli with you on April 11, 2016.
We have taken account of the conditions below: equipment and payment (card or cash). Can you confirm your address? I hope that the excursion is quiet because I’d like to have time to take pictures

Réponse :

hi.
there is no address.
we are at the side of the main church, very easy to find.
Lorenzo
Et puis, cette tempête qui nous a fait perdre un jour sur le Volcan et arpenter Milazzo sous la pluie…
Une journée de plus qui nous aurait permis de mieux appréhender les difficultés de cette entreprise.
En fin d’article, il y a une carte détaillée des différents chemins qui mènent au cratère.
A vérifier à chaque nouvelle éruption.
Stromboli - lovisolo

Le Volcan vu de l’embarcadère.

On ne peut pas dire que la réponse soit véritablement en relation avec ma dernière phrase.

 

Saperlipopette, Lorenzo m’a pris pour une bille.

Quand on commence, même en italien1, à remplacer des mots précieux comme promenade, ballade, errance, excursion et aussi, pourquoi pas, randonnée par un terme adopté par les grandes surfaces dédiées aux sports, ça ne peut que mal se passer.

Stromboli - Charon faisant traverser le fleuve A. Litovchenko (St Petersbourg)

Charon faisant traverser le fleuve –  Litovchenko (St Petersbourg)

Société Magmatrek…


Dans Magmatrek, il y a «trek», un truc de sportifs, vous savez ceux qui courent sur le goudron sans regarder le paysage avec le smartphone vissé sur le bras, qui râlent quand vous marchez devant eux parce qu’ils doivent vous éviter et ça Nike leurs performances!

Il s’agit en fait d’un Trekking sur le magnifique Stromboli avec Charon pour guide !

D’autres soupçons émergèrent dans mon esprit volcanique quand le rendez-vous de 15 h s’est transformé en 16 h 30 et que, bien entendu, nous devions être au sommet avant la nuit, soit une marche forcée de deux heures et demie pour un dénivelé de presque 900 mètres alors qu’il en faudrait au moins le double pour des gens normaux et presque le triple pour un photographe amateur de nature. Une curieuse erreur d’horaire due à l’heure d’été m’a-t-on affirmé dans l’antre sulfureux de la Gorgone des guides.

En fait, par Vulcain, on attend les ultimes retardataires pour que le groupe soit financièrement rentable… Bien sûr, par Jupiter ! Comment n’y ai-je point pensé ? Bref, tant bien que mal vers 17 h l’hétéroclite troupeau de visiteurs ayant payé leurs oboles s’est mis en route. Charon, notre guide, nous prodigua les derniers conseils pour atteindre les enfers qui, aux dires des survivants de cette longue marche, s’avéra plutôt tièdes, le Stromboli siestant et ronflant paisiblement depuis, dit-on, 2014.

Il y a grimpette et montée. Ici, nous sommes plutôt à gravir une côte avec une élévation de la rampe en hausse en même temps qu’un accroissement notable du raidillon suivi d’une majoration de la pente en escalade allant crescendo au contre-ut, telle une courbe du chômage jubilatoire. 

En langage clair « Montjoie ! Saint-Denis ! La vache! Put… ça grimpe ! »
C’est tout aussi idiot qu’héroïque : je vais mourir là, vautré à l’abandon, dans la noire cendre volcanique comme Ingrid Bergman dans la dernière scène de Stromboli qui, toutefois, ne meurt pas, la magie du cinéma.
Pardi, le guide, Charon, s’est mis à grimper tel un damné, le diable fourchu aux fesses, certainement l’ambition de rattraper son retard et de retrouver au plus vite la mama, le spaghetti pescatora al cartoccio, non troppo freddo, al dente e ben prima di mezzanotte !
Mais lui, nom de dieu de nom de dieu, il fait ça presque tous les jours. Quand je pense que cette bouche d’obsidienne, ce prélat de la menterie éruptive, cette ponce moins que Pilate avait dit qu’il se régulerait au pas des plus tranquilles ! Mensonges telluriques de force neuf ! SPORTIF, VA !
Assurément, quand on confie sa promenade à une sorte d’athlète sportif doublé d’un commerçant, on peut être certain de la ruine de l’aventure bucolique, l’autre pendard pyroclastique désirant à tout prix rentabiliser son expédition punitive…
Stromboli - lovisoloJe me suis rendu compte de la tentative d’échapper définitivement à l’attraction terrestre du susnommé quand, au détour d’un sentier, apparut sur un fond de méditerranée un vénérable et mystérieux cimetière.
Je m’arrête, m’attarde et m’interroge sur son emplacement somme toute à une altitude bien au-delà de la nécropole actuelle. J’observe les vestiges, les vieilles croix, les pierres fendues, les tombeaux en carreaux de faïences bleus, je soliloque sur la taille exiguë des sépultures et, derechef, fais quelques photographies afin de ramener ce nostalgique souvenir archéologique pour un examen futur.
C’est là que, un moment passé à flâner dans ces décombres, je fus surpris par l’étonnant silence : l’atmosphère débarrassée de l’incessant caquetage des randonneurs…
Stromboli - Strombolicchio

Strombolicchio

J’étais le seul à admirer le lieu, la mer et au loin le Strombolicchio, la paix à peine troublée par le minuscule sentiment de culpabilité due à mon retard sur les autres bolides !

C’est à ce moment précis que j’ai pris conscience de la réalité de l’évasive réponse à mon courriel. Des photos, il en est plus question et le seul panorama autorisé sera mes chaussures de marche que je trouve toutefois esthétique, une maigre consolation ! Je dois vous dire qu’un sentiment d’exaspération soutenu fit soudain place à l’attrait photographique du magnifique paysage.
L’énergumène magmatique aurait pu nous signifier de laisser nos appareils et équipements photographique  au placard sachant qu’il s’agissait uniquement d’un entrainement pour marins américains à la « Full Metal Jacket » plutôt qu’une promenade, certes difficile, mais dont l’attrait culturel existe par l’admiration et la compréhension de l’édifice volcanique moyennant une observation intime d’icelui.
Je suis encore étonné que, pour cet entrainement viril, personne ne nous ait fourni un M16A4, la prudence sans doute face au futur courroux des frustrés du paysage, du cliché et de la guibolle douloureuse.
La botanique et la minéralogie du lieu sont tout aussi importantes que la contemplation du cratère actuellement peu bouillonnant. Si la course se limite à l’admiration nombriliste de mes supercoquentieux ripatons se posant lourdement sur le sol, je dois pouvoir trouver un lieu démuni d’intérêt et tout aussi pentu, à moindres frais et au plus près de mon antre.
Très agacé et un peu à la Raimu :
« Ici, Monsieur Charon, je suis venu admirer un volcan, pas me préparer aux stupides jeux olympiques que je conchie et ne regarde jamais. »
Stromboli - lovisolo

On ne voit pas l’épaississement important de l’enthése de l’aponévrose plantaire de 6 mm. L’image de l’échographie de mon pied eut été redondante et, ici, d’une insupportable pornographie. (Ça! c’est de la légende d’image.)

Avant de narrer la suite et conclure, je me dois d’être honnête : j’ai un problème politique au pied gauche c’est-à-dire un belliqueux régime fasciite plantaire qui, ne craignons pas le superlatif, fait un sacrebleu mal de chien. D’autre part, bien que marcheur honorable, je n’ai pas la prétention d’être entraîné à de telles circonstances.
Il y a soufrière et souffrière, nuance.
J’ai rattrapé tant bien que mal le groupe. J’ai continué de marcher la tête dans le guidon quelque temps puis, subséquemment, le paysage fantastique m’a rattrapé et là, erreur fatale, j’ai oublié de surveiller mes satanés pieds. Cave ne cadas, ça n’a pas traîné, patatras !
Je me suis retrouvé, dans un somptueux genêt qui a bien voulu amortir ma dégringolade, débordant de mansuétude végétale.
C’est indubitablement à cause d’une pierre basaltique, polissonne et peu stable que le fameux pied gauche sur lequel je n’ai osé porter tout mon poids pour parer la chute m’a trahi et boum !
Mon amour propre a été égratigné et, toutefois, quelques bleus ont souligné ma virilité. Quelqu’un est venu, avec une audace sans nom, m’aider à me relever : l’insulte suprême, ma fierté foulée au pied (gauche) ! C’est terrifiant et toujours dans ces circonstances que je fantasme sur le M16A4, pour le désherbage et l’élagage…
Un instant d’égarement sans doute !
Stromboli - lovisolo

Photographie : I T 2016

Le pas boitillant, j’ai repris l’ascension avec un pied bot et l’autre pas mal, réfléchissant à la suite du voyage et aux conséquences d’un peton trop douloureux. Il y a d’autres lieux à voir Lipari et Vulcano pour ne citer qu’eux.

Sans un kinésithérapeute et son électricité plantaire, je pourrai avoir bien des soucis et je crains bien qu’à mon retour, vu l’état du bazar, le soigneur se voit dans l’obligation de me brancher directement sur le 380Volt ce qui me colle un p’tit peu les miquettes.
Ad impossibilia nemo tenetur, pour moi la visite du cratère tant attendu s’est arrêtée à la côte 300 avec un beau pincement tant au cœur ainsi qu’au pied, mais avec la conviction de pouvoir continuer le voyage et en admirer d’autres splendeurs.
Je suis un contemplatif qui aime prendre le temps de procrastiner et photographier tranquillement dans la nature.
Une promenade comme Rousseau, une errance à la Maupassant où l’on prend le temps d’admirer le monde laissant diverses sensations agréablement, nous envahir.
Crapahuter à fond de train sans rien contempler tout comme rester immobile m’horripile au plus haut point. Je comprends ceux qui ont fait un voyage avec un âne pour compagnon tel l’écossais de Robert Louis Stevenson à travers les Cévennes et plus récemment mon ami Gérard Ponthieu dans le Lubéron. Il y a, là, un contrat harmonique entre la nature, l’animal et l’être humain, mais ne vous méprenez pas, je n’affirme pas que c’est facile : je prétends que cela reste naturel.

Tout cela pour vous dire que si vous comptez faire ce périple renseignez-vous par deux fois et si vous l’envisagez, pour rire, en plein été…  Praemonitus praemunitus !

 

Stromboli

Bateau citerne

Nonobstant que mon ascension fut stérile, il n’en demeure pas moins que le charme de l’île-volcan est là.

Mon errance matinale sur la plage noire longeant le village fut romantique et instructive.
Un détail : l’approvisionnement de l’eau douce est maritime.
Un navire-citerne vient ravitailler l’île. Si l’eau douce existe sur l’île, elle est en très faible quantité et ne suffit pas à alimenter ni les exigences du confort moderne et encore moins l’industrie du tourisme. Il y a aussi une eau d’origine hydrothermale, mais non potable.
L’électricité est également produite sur place.

Je m’étonne du peu d’utilisation de l’énergie solaire sur l’île, une source énergétique pourtant bien implantée, entre autres, en Grèce et sur ses îles.

Stromboli 105

La centrale électrique

Ce ne serait peut-être pas du luxe, car le premier matin nous assistâmes à un spectacle peu commun : l’alimentation en carburant de la centrale par hélicoptère. Je ne sais pas si c’est habituel, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus économe et de moins polluant ! Certainement qu’avec un seul vol on doit pouvoir acheter quelques panneaux solaires !

Il y a toujours des pêcheurs, même si on est loin de la scène de la capture des thons dans le film qui a rendu l’île célèbre !
Quant au village, bien que modernisé, il n’en demeure pas moins d’une pittoresque poétique très méditerranéenne.

Ruelles étroites où ne passent que les trépidantes Vespa, les maisons blanchies de chaux avec leurs toits-terrasses et cette vue magnifique sur la mer avec le Strombolicchio qui émerge à quelques encablures de la côte, ancienne cheminée volcanique coiffée d’un phare automatisé.

Je regrette un peu de ne pas avoir eu le temps d’un tour de l’île en bateau avec une escale à Ginostra l’autre village de l’île. 
La présence du cratère n’est en rien inquiétante, je la trouve assez rassurante et puis j’aime cette ambiance.
Pourtant il y a un réel danger, risque de bombes volcaniques, de coulées de lave, de tremblement de terre et de tsunamis. Il y a des panneaux indicateurs ainsi qu’un balisage d’évacuation d’urgence le long des côtes.
Mais si l’on regarde les statistiques du siècle dernier, les hommes ont tué bien plus de leurs semblables que tous les volcans de la Terre réunis même si un siècle à l’échelle géologique n’est pas très représentatif.

Nous pouvons dormir tranquilles sur le flanc du volcan.

Maison d'Ingrid Bergman à Stromboli

Maison d’Ingrid Bergman à Stromboli

Stromboli film

Roberto Rossellini et Ingrid Bergman en 1951.

Stromboli le Film

Nous n’oublierons pas que ce fût Roberto Rossellini en 1949, avec son film « Stromboli terra di Dio », un classique du néoréalisme italien, qui attira l’attention du public sur l’île et en influença le tourisme. 

C’est ce film qui influence le choix des photos présentées plus haut…

L’alternance du noir & blanc et de la couleur… Le désir de retrouver le décor naturel du film : l’île du volcan gris et le simple village de pécheurs. À voir ou à revoir avant de partir…

Synopsis
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Karen, réfugiée lituanienne, est retenue dans un camp en Italie. Karen a été la maîtresse d’un officier allemand, raison pour laquelle elle se retrouve en 1945 dans un camp de prisonniers italiens.
Antonio lui fait la cour de l’autre côté des barbelés, mais elle rêve de fuir l’Europe pour s’installer en Argentine. Aussi, quand sa demande est refusée, elle accepte d’épouser le jeune homme et de partir avec lui sur son île, où il exerce le métier de pêcheur. Elle se marie pour sortir du camp, sans amour, avec un homme qui ne parle pas sa langue et avec qui elle ne peut communiquer, très difficilement, qu’en anglais. Sa visite à la prostituée et la scène du presbytère où elle cherche presque à séduire le prêtre pour lui soutirer de l’argent avant de renier sa religion la présentent comme une pécheresse impénitente.

Analyse du film

Par : Cinépage Un réseau d’amis réunis par la passion du cinéma

6 Bd de la Blancarde – 13004 MARSEILLE
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Stromboli

Tiens, un panneau !

Stromboli

les  Fleurs du Stromboli

 

Stromboli – Isola di Stromboli (it) 
Géographie
Pays
Archipel
Localisation
Mer Tyrrhénienne (mer Méditerranée)
Coordonnées
Superficie
12,6 km2
Point culminant
Stromboli (926 m)
Géologie
Type
Volcan Rouge (Gris?) Eruptions de type Strombolien
Activité
En éruption
Dernière éruption
Actif depuis le 2 février 1934
Code GVP
Observatoire
Observatoire du Vésuve (Sur place une station automatisée)
Administration
Région autonome
Province
Commune
Démographie
Population
750 hab. (2016
Densité
59,52 hab./km2
Autres informations
Découverte
Source:
Wikipedia
… 

Sentiers de visite ( voir sur Map )

Surligné en vert, cet itinéraire permet un arrêt buvette à l’observatoire et une vue sur la Sciara del Fuoco.
C’est celui que j’avais repéré avant notre voyage. Voir ce forum.
Distance 7,2 km en ; tout dépend de ce que vous faites !!!! 
Ce n’est pas le chemin que nous a fait prendre le guide… Hélas…
Renseignez-vous bien avant de partir : il y a plusieurs sociétés de guides.
N’hésitez pas à faire jouer la concurrence non pour le prix, mais pour le temps de montée et l’itinéraire.

Stromboli Carte

  Notre Hôtel :

Hôtel Ossidiana

Stromboli-Hotel OssidianaStromboli-vue-hotelC’est dans le cadre magique de l’île de Stromboli, au cœur d’une nature sauvage et colorée où s’exhalent les senteurs des genêts que se dresse, l’Hotel Ossidiana, face à la mer à 10 mètres de la plage de Scari, du vieux bourgs des pêcheurs qui est maintenant le point central de la vie touristique de l’île. Derrière l’hôtel, la masse imposante et majestueuse du célèbre volcan domine le paysage.

Sa position privilégiée, à proximité du port (à environ 200 mt), la commodité de loger au centre et d’avoir à portée de la main de nombreuses activités et opportunités (restaurants typiques, bars, magasins de toutes sortes), la plage, le musée volcanique, le point de départ des excursions en bateau ou sur le cratère font de l’Hotel Ossidiana le choix idéal pour un séjour agréable à Stromboli ou pour visiter les Îles Éoliennes. Le site >>>>


Notre Chambre avait une vue superbe sur le Stromboli !

Avec

Ingrid Tedeschi qui est montée jusqu’en haut et qui, depuis, fanfaronne à mes dépens.
Peut-être qu’un jour, en commentaire, racontera-t-elle son épopée !
Trinacria -Sicile - Stromboli
Note Passeggiata, ballata, errance, escursione e gita
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7 Comments

  1. Je note vos recommandations. Je me rend sur l’île en Septembre. Merci

  2. emmanuelle grangé

    à cloche pied (ça va mieux ?) ou guillerette comme Ingrid (la Tedeschi, hein), merci pour ce beau voyage !

  3. L’ascension du Stromboli sur un pied !!!! Maudit soit le calcalnéum ou autre déformation. Mais je compte sur Ingrid pour nous raconter la suite. En ce qui concerne le guide italien c’est souvent le cas : retard, visite express ..J’ai visité les thermes de Caracalla au pas de course. Réminiscence des Bersaglieri sans doute. Toutefois j’ai beaucoup apprécié ton reportage. Je suis, moi aussi, fascinée par les Volcans c’est magnifique.

  4. Quelle aventure ! j’en ai admiré autant les images- toujours magnifiques- que le récit – prenant et drôle !

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