à l’écoute : Raggi cosmici a Napoli |
Colorisation d’une machine agricole, à la grande surprise de son propriétaire cultivateur dont le noble art est d’élever du raisin, d’en faire du bon vin et certainement pas de peinturlurer des tracteurs ! |
incognoscible |
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Il reste à dire en quoi l’artiste diffère de l’artisan.Toutes les fois que l’idée précède et règle l’exécution, c’est industrie. Et encore est-il vrai que l’œuvre souvent, même dans l’industrie, redresse l’idée en ce sens que l’artisan trouve mieux qu’il n’avait pensé dès qu’il essaie ; en cela, il est artiste, mais par éclairs. Toujours est-il que la représentation d’une idée dans une chose, je dis même d’une idée bien définie comme le dessin d’une maison, est une œuvre mécanique seulement, en ce sens qu’une machine bien réglée d’abord ferait l’œuvre à mille exemplaires. Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu’il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu’il emploiera à l’œuvre qu’il commence ; l’idée lui vient à mesure qu’il fait; il serait même rigoureux de dire que l’idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu’il est spectateur aussi de son œuvre en train de naître. Et c’est là le propre de l’artiste. Il faut que le génie ait la grâce de la nature et s’étonne lui-même. Un beau vers n’est pas d’abord en projet, et ensuite fait ; mais il se montre beau au poète; et la belle statue se montre belle au sculpteur à mesure qu’il la fait; et le portrait naît sous le pinceau. […] Ainsi la règle du Beau n’apparaît que dans l’œuvre et y reste prise, en sorte qu’elle ne peut servir jamais, d’aucune manière, à faire une autre œuvre. Alain né Émile-Auguste Chartier , Système des Beaux-Arts, (1920), Livre I, Chap. VII |
Extra-ordinaire, magne-fique. Labour fou !
Merci Gérard !!!
Très beau et intéressant aussi le texte d’Alain.
Génial de pouvoir faire parler la « matière » !…..
Ja! J’ai les moyens de la faire parler 🙂 !
Génial de « faire parler la Matière » ! ! !
super, super idée de coloriser des trucs rouillés, on a l’impression que tout peut remarcher, qu’on peut tourner les boulons, les écrous, que les tiges filetées glissent bien et que les tuyaux ne fuient pas. c’est une vision chouette du vieillissement.
et trop bien la musique aussi.
philippe
Un recyclage éphémère ou l’on attise les couleurs existantes…
…soudain tout l’Orient éclata en musique. C’était plein d’incandescences et de laves qui de seconde en seconde allaient chacune attisant sa couleur, brillant en brillant, sombre en sombre, … Montherlant, Le Songe,1922.
Ce n’est pas beau comme un camion. C’est beau comme un tracteur. Surprenant cette peinturlure.
Le plus drôle fut la mimique du propriétaire de l’engin quand il vit les photos !
Merci!!!