Morgane: un Val sans Retour Andrinople

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 – Morgane la fée – Andrinople – Andrinople – Andrinople – rouge –
LE VAL SANS RETOUR
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ComRouge

Dans un Val sans Retour Andrinople

Après la musique s’en viennent les images du précédent article où l’on pouvait lire ceci :
C’est en forêt de Paimpont-Brocéliande que se situe, selon la légende le fameux Val et, à la fin d’un sentier, se trouve le Miroir aux Fées, un lac utile à mon propos.
Lorsqu’on y parvient, après un parcours dans ce labyrinthe symbolique où le destin semble ne plus se maitriser, la réalité fait place aux mythes propices à l’imaginaire du photographe qui n’y est jamais allé!
Le Dyptique

Morgane - Andrinople

Diptyque – Hélène Guillou en Morgane dans un Val sans Retour Andrinople

Andrinople – Andrinople – Andrinople

Je ne sais toujours pas pourquoi je me suis réveillé là.

Certainement, un sortilège prodigué par la fée à qui j’ai eu l’imprudence de dévoiler mes sentiments. Mais ce qui est fait est fée! C’est qu’il y a du caractère sous la cape. Et puis le fait d’être un descendant des Romains n’a pas facilité la chose. La rancune est tenace en Bretagne, un peu comme plus bas, en Corse !

Toutefois et heureusement ce n’est pas insupportable. L’endroit demeure agréable, propice au naturalisme bien que les couleurs semblent être issues d’un assemblage expressionniste, surréaliste, baroque, romantique avec cette pointe d’abstraction symbolique, qui, avec une hypallage, ponctue joyeusement cette phrase, assurément jugée un peu trop longue ! On ne compte plus les mauvais coucheurs !

Mais peu importe, ici le temps s’est arrêté, écourtant ainsi la lecture, et la notion d’un lieu cartographié n’a plus de raison d’être. Le Val n’existe plus que dans les rêves.

Cependant, un peu de réalisme : il faut l’avouer, je me suis paumé dans un labyrinthe forestier envahi de plantes dont je ne connais pas les noms1.

Le Val sans Retour - Andrinople

Certes, l’endroit n’est pas désert.

On y croise beaucoup de perdus qui errent d’un sentier à l’autre.
Il y a quelques chevaliers encore en armure qui parcourent bruyamment les sentes en pleurnichant et appelant leur dieu unique à la rescousse.
Les réponses se font attendre, il est pas très causant leur divin spécialiste en moraline et passions tristes… 
Même si parfois ils faisaient preuve d’une humeur assurément taquine et d’un égo surdimensionné, on demeure loin des joyeux et joyeuses de l’Olympe : enlevez les frasques amoureuses d’un Zeus jupitérien et la mythologie gréco-romaine perd trois quarts de ses pages ! Et Vénus (Aphrodite) se présente toujours le sein haut et fier…
Dans cette religion, ils ont collé une vierge frigide et larmoyante: une magnifique et valorisante représentation de la féminité…
Son unique sein visible ne lui sert qu’à nourrir un fils, fils que son dieu de père, psychopathe, laissera supplicier.
J’aimerais bien qu’il me donne sa définition de miséricorde cet ahuri!
De plus, un seul dieu, qui plus est, méchant, sexiste, intolérant et conséquemment médiocre, c’est ingérable !!!
Qu’ont-ils fait à Rome pour qu’on arrive là ? Une pénurie de lion sans doute !
Ils reviendront, ces dieux que tu pleures toujours!
Le temps va ramener l’ordre des anciens jours;
La terre a tressailli d’un souffle prophétique…
Gérard de Nerval – Chimères, Delfica
Et puis, cette manie, en Armorique, de coller un calvaire à tous les carrefours, ça vous colle un bourdon de tous les diables.
Sur le tableau on rajoute les grincements lugubres des braconnières et des genouillères: ça fait un boucan ces carapaces ! Surtout les plus anciennes, un peu d’huile aux jointures. Non ?
«Palsangué! Silence! On ne s’entend plus tenter de s’orienter !».
Pas très loquaces, les chevaliers. Ils ne parlent que de leurs hauts faits, comme s’il y avait matière à s’élever à pourfendre la piétaille à grands coups de masse d’armes, fussent-elles joliment ouvragées. Sans évoquer des palabres assommantes et sans fin sur les pannes de canasson, le remplacement des fers sur un 4pats toutes les deux cents lieues, les anciennes voies romaines qui sont devenues instables faute d’entretien, le prix du fourrage dans les stations Elfe2, qui incite joyeusement au pillage et le prix des selles, étrivières, troussequins, croupières, sangles, brides, mors, caveçons et autres martingales vendues via correspondance par les farouches guerrières des rives de la mer Noire, sans parler des délais imposés par icelles qu’il vaut mieux éviter d’exaspérer. 
Ceux-là ne sont pas dans le Val parce que ce sont de « faux amants » ou des chevaliers infidèles en amour. Il y a une autre explication :
Une odeur méphitique règne sous la cotte de mailles, on ne se lave pas tous les mois. Alors il leur faudrait trouver une gentillette de la noblesse anosmique pour, déjà, conter fleurette et frappée d’agueusie pour espérer un batifolage dionysiaque en …al!
Demandez dans les villages ce que la population pense de l’amour courtois quand ces derniers sont passés pour leur réclamer gentiment des victuailles, sucer et mordre les seins des jouvencelles. 
Il faut en déduire qu’ils sont enfermés parce que pas très gentils avec les dames.
Toutefois, il faut bien repeupler les champs de bataille!
Cela a certainement déplu, à Morgane!
C’est ce courroux andrinople qui colora un temps le lieu d’ordinaire verdoyant, quoique pluvieux!
Cependant, la question reste entière : foutredieu, que fais-je donc ici?
Réponds-moi, fée !
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1 – Merci, Marcel Pagnol ! ( A propos de « Lili des Bellons », l’ami d’enfance de Marcel Pagnol tombé au front « … en 1917, dans une noire forêt du Nord, une balle en plein front avait tranché sa jeune vie, et il était tombé sous la pluie, sur des touffes de plantes froides dont il ne savait pas les noms… »  ) ↑↑↑
2 – Les plus âgés comprendront! Toutefois, c’est un peu lourd je l’avoue!
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2 Commentaires

  1. que fais je ici ?
    bien à toi
    JNL

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