Masha Ivashintsova

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Masha Ivashintsova 
THE HEADLONG RUSH
Musique :
accumulation

Avec Masha Ivashintsova

Leningrad, Self-Portrait, USSR,1976 © Masha Ivashintsova / Masha Galleries

Leningrad, Self-Portrait, USSR,1976 © Masha Ivashintsova

« J’ai aimé sans mémoire : n’est-ce pas l’épigraphe d’un livre qui n’existe pas ? Je n’ai jamais eu de mémoire pour moi-même mais toujours pour les autres »

Masha Ivashintsova est née le 23 mars 1942 à Sverdlovsk (Iekaterinbourg), URSS et décédés 13 juillet 2000 à 58 ans Saint-Pétersbourg , Russie.
Masha Ivashintsova est une photographe russe dont les photographies ont été découverts par sa fille, Asya, quelque temps après son décès.
Elle faisait parti  du mouvement artistique «undergroud» relatif à la poésie et à la photographie du Leningrad des années 1960-80, elle prit des photos entre 1960 et 1999 avant d’être enfermée dans un hôpital psychiatrique par le gouvernement de l’époque qui s’appliquait à normaliser la population. Elle considérée comme la Vivian Maier russe, car son histoire se rapproche grandement de celle de la photographe américaine.

Isya Ivashintsova and the dog Marta

Isya Ivashintsova and the dog Marta – 1980

Asya Ivashintsova,  sa fille,  redécouvrit les négatifs et pellicules dans le grenier de sa mère.

Lisons ce qu’elle nous en dit :

Bien sûr, je savais, depuis le début, que ma mère prenait des photographies. Ce qui était frappant, c’est qu’elle n’a jamais partagé ses œuvres avec qui que ce soit, pas même avec sa famille. 

Boris Smelov, Sankt-Peterburg, Russia, 1993 | Masha Ivashintsova

Boris Smelov, Sankt-Peterburg, Russia, 1993 – Masha Ivashintsova

Elle a accumulé ses films photographiques et les a rarement développés. Personne n’a donc pu apprécier le fruit de sa passion. Ces photographies sont restés, après sa mort en l’an 2000, dans le grenier de notre maison de Pouchkine à Saint-Pétersbourg jusqu’à ce que mon mari et moi-même nous les retrouvions (ce sont des photographies prises entre 1960 et 1999). Nous avons découvert ses négatifs lors d’une rénovation de la maison et en avons développé certains. 

Ce que nous découvert était stupéfiant.

Ma mère, Masha Ivashintsova, était fortement engagée dans le mouvement « underground » poétique et photographique du Léningrad des années 1960-1980. Elle était une amoureuse de trois génies de son époque : le photographe Boris Smelov, le poète

Viktor Krivulin, Yalta, Crimea, 1979 | Masha Ivashintsova

Viktor Krivulin, Yalta, Crimea, 1979 – Masha Ivashintsova

Viktor Krivulin et le linguiste Melvar Melkumyan qui est mon père. 

Son amour pour ces trois hommes, qui ne pouvait être autre, a construit (dirigé) sa vie, l’a pleinement consommée mais l’a aussi déchirée. Elle croyait sincèrement qu’elle n’était pas à leur niveau et, conséquemment, ne leur a jamais montré, au cours de sa vie, ni ses travaux photographiques, ni ses journaux intimes et ni ses poèmes.

Comme elle l’écrivait dans son journal : 

« J’ai aimé sans mémoire : n’est-ce pas l’épigraphe d’un livre qui n’existe pas ? Je n’ai jamais eu de mémoire pour moi-même mais toujours pour les autres ».

Melvar Melkumyan, Moscow, USSR, 1979 | Masha Ivashintsova

Melvar Melkumyan, Moscow, USSR, 1979 – Masha Ivashintsova

Profondément malheureuse après des années éprouvantes passées dans plusieurs établissements psychiatriques de l’URSS, le régime soviétique cherchait alors à normaliser la population et à contraindre tout le monde à se conformer aux règles communistes, Masha, ma mère mourut dans mes bras en l’an 2000 à l’âge de 58 ans après une lutte contre un cancer. 

Je vois ma mère comme un génie, mais elle ne s’est jamais vue comme telle et n’a jamais laissé quiconque la voir telle qu’elle était vraiment. 

Ce site Web : Masha Galleries est le travail de ma famille et de mes amis pour montrer au monde les œuvres de Macha et lui donner cette reconnaissance qui est attendue depuis si longtemps. 

Nous espérons que les œuvres de Macha et son histoire résonneront dans l’âme de beaucoup. 

Avec mes plus chaleureuses salutations, 

Asya Ivashintsova-Melkumyan, fille de Masha

 

Texte original : http://mashaivashintsova.com/ Traduction : Frank César Lovisolo
Liens  :

Vologda, USSR, 1979 -Masha Ivashintsova

Two Sisters – Vologda, USSR, 1979 – Masha Ivashintsova

Leningrad, USSR, 1985 | Masha Ivashintsova

Aeroflot – Leningrad, USSR, 1985 – Masha Ivashintsova

Village near lake Sevan, Armenia, 1976 | Masha Ivashintsova

Armenian Sevan – Near lake Sevan, Armenia, 1976 – Masha Ivashintsova

Marta, Leningrad, USSR, 1978 | Masha Ivashintsova

Marta Lake, Leningrad, USSR, 1978 – Masha Ivashintsova

Monkey - Leningrad, USSR, 1978 | Masha Ivashintsova

Monkey – Leningrad, USSR, 1978 – Masha Ivashintsova

Dog Show - Leningrad, USSR, 1981 - Masha Ivashintsova

Dog Show – Leningrad, USSR, 1981 – Masha Ivashintsova

 

Suite à la projection du film «Les danseurs du chemin des dames»
Au musée Jean Aicard – Paulin Bertrand  du 25 février au 2 mars 2019
 
Le métier de photographe militaire pendant la Grande Guerre
Un texte d’ Héléne Guillot
https://journals.openedition.org/rha/
Photographe-14-18 - Hélène Guillot

Musée Jean AicardRésumé :

Le port et l’usage de l’appareil photographique est réglementé dès 1914 dans la zone des armées et il est, officiellement, impossible de s’improviser photographe sans autorisation. Pourtant lorsqu’en 1915, il est question de créer une section photographique de l’armée (SPA), la composition de l’équipe des photographes, non qu’elle soit secondaire, semble alors symboliser à ce moment une tâche et un savoir-faire entièrement réservés aux professionnels des maisons photographiques civiles. Rapidement, l’équipe évolue et la SPA s’y implique et s’y impose de plus en plus en exigeant notamment que les photographes soient tous militaires.

Cet article propose de revenir sur leur recrutement, leur formation au sein de la SPA, leurs contraintes matérielles et techniques et enfin le déroulement type de leur mission. Tous ces éléments mettent en valeur le métier de reporter militaire et l’effort collectif d’une équipe de techniciens professionnels dans une logique de propagande patriotique. Certes, ce patriotisme créé la SPA, mais les intérêts patrimoniaux du sous-secrétariat des Beaux-arts la projettent dans le long terme.

Hélène Guillot, « Le métier de photographe militaire pendant la Grande Guerre », Revue historique des armées [En ligne], 265 | 2011,
mis en ligne le 16 novembre 2011, consulté le 09 mars 2019.

URL : http://journals.openedition.org/rha/7356

helene-guillot

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appareil-photo

Auteur

Hélène Guillotphotographes 14-18 Hélène Guillot

Chargée des fonds modernes au département de l’armée de Terre du Service historique de la Défense, elle a été chef du département documentation du pôle archives de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense de 2003 à 2008. Elle est actuellement doctorante à l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Myriam Tsikounas, son sujet traite de la photographie officielle pendant la Grande Guerre. Elle a publié un article sur ce sujet dans le no 258 (1/2010) de la Revue historique des armées.

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2 Commentaires

  1. Jenny Quadri Guillard

    Combien de talents ont été perdus ou oubliés !!!

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