Goya

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ComGris

Texte écrit et dit par Emmanuelle Grangé – Musique et réalisation vidéo Frank Lovisolo


La question est de savoir en quoi consiste le temps bercé par les images, qui, par déplacements, transformations, s’unissent à la composition musicale.

Comme si, par une manipulation plastique, les ombres des structures modifieraient la lumière, l’espace et le sujet choisi par le peintre. Considérer l’œuvre dans un processus particulier, sa relation à deux environnements improbables: l’arrangement absolu d’un aéroport et l’architecture d’un texte. [FLG]


Le texte :
Goya - lovisolo -grangéL’aéroport de Madrid vous inspire, vous décochez quelques traits, surtout vous entendez encore le Trois mai.
Vos flèches ont pour cible les lignes de fuite d’acier et de verre. Les corps tombent sans anniversaire dans le noir de Goya. Vous tuez le temps à photographier.
Le jambon de Serrano vous a rendu furieux tant il suintait et vous retardait dans vos pérégrinations. L’oeil bleu rond comme un goujon vous regarde, ou vous happe-t-il de l’escalator vers encore le Prado, vers la maison du sourd ?
Toujours est-il que vous êtes là à visualiser déjà ce que dans votre laboratoire souterrain vous allez manigancer : des bruits d’hélice à retourner le temps, des kaléidoscopes à suggérer les corps du peintre, des rumeurs de sabbat, un cou gracile effacé par la monstruosité de Saturne…
Le rouge perce, vous ne tenez pas en place, le dormeur du val se lève, feu sur Napoléon, la croix du Christ s’évanouit, reste l’écartelé et l’oeil du peintre en écho à Velasquez.
Le numérique n’a plus de viseur, vous sélectionnez. Vous êtes pressé, vous allez droit dans la chair sans circonvolution, les odalisques s’animent. Vous êtes un amateur, celui qui aime, celui qui entend l’ordonnance des notes, à la façon d’un physicien.
Goya vous attend dans sa retraite française, il vous parlera plus tard de l’aquatinte, ensemble vous manierez au boufadou la conversation. Vous écouterez.
PS : Tu n’oublieras pas les titres des tableaux dans ton final, il ne manquerait plus qu’on dise que j’écris un texte avec des mots dans tous les sens.
Emmanuelle Grangé Novembre 2008


 
Les tableaux de Goya dans l’ordre d’apparition
  • Christ en Croix – 1780- huile sur toile, 255 x 154cm
  • Maja Nue vers 1797 – 1800 – huile sur toile, 97 x 190cm
  • Sainte Anne –  Vers 1772 – Huile sur mur transposée sur toile, 37 x 30 cm Vers 1772
  • La procession des flagellants – Vers 1812 – 1814- huile sur toile, 46 x 73cm
  • Fray Pedro tire sur EL Maragato Vers 1806 – Vers 1806 – huile sur bois, 29,2 x 38,5cm
  • Le Deux Mai 1808 – 1814 – huile sur toile, 268 x 347cm
  • le Trois Mai 1808 – 1814 – huile sur toile, 268 x 347cm
  • Saturne dévorant ses enfants – Vers 1820 – 1823 – huile sur toile, 143,5 x 81,4cm
  • Les vieilles – Vers 1810 – 1812 – huile sur toile, 181 x 125cm
  • Majas au balcon – Vers 1810 – 1812 – huile sur toile, 162 x 107cm
  • Duel à coups de gourdins – Vers 1820 – 1823 – huile sur toile, 125,1 x 261cm
  • Isabel de Porcel – Vers 1804 – 1805 – huile sur toile, 82 x 54cm
  • Le sabbat des sorcières – Vers 1797 – 1798 – huile sur toile, 43,3 x 30,5cm
  • Le pèlerinage de San Isidro – Vers 1820 – 1823 – Peinture murale à l’huile marouflée sur toile, 138,5 x 43,6cm
  • Le Songe de Saint Joseph – Vers 1772 – 
  • Esquisse. Huile sur toile, 33,5 x 24 cm Autoportrait – 1815

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2 Comments

  1. c’était hier, je me souviens de tout

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