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ISWC:T-326.789.289.3 – ISRC : FR-9W1-24-42383 |
Un défi :
…musiquer les sonnets des Chimères composés par Gérard Labrunie dit Gérard de Nerval :
«El Desdichado», «Myrtho», «Horus», «Antéros», «Delphica» et «Artémis». –
Le « Christ aux Oliviers » demeure dans un autre chapitre. –
Espiègle, je n’ai pas suivi l’ordre de la publication parue dans Les Filles du feu en janvier 1854. |
On raconte que Gérard de Nerval affirmait que ces sonnets «perdraient leur charme en étant expliqués, si toutefois cela était possible» et les présentait, dans une lettre adressé à Victor Loubens, comme une mixture semi-mythologique et semi-chrétienne. |
Peu d’explications, certes, mais pour mes contemporains, qui s’adonnent sans retenue à «ChatGTP (pas GPT comme certains le disent)» et autres creusets d’incultures, il me semble important de suggérer quelques pistes : « El Desdichado », Le narrateur à la première personne se présente comme le prince d’Aquitaine et affirme avoir traversé l’Achéron – l’un des fleuves des Enfers Grecs – à deux reprises. « Myrtho », Le poème fait l’éloge de Myrtho, la personnification du myrte, une plante qui était consacrée à Vénus. « Horus », L’histoire de Kneph, Isis et Osiris de la mythologie égyptienne est utilisée pour transmettre un message sur l’évolution spirituelle. « Antéros », frère d’Éros et dieu de l’amour non partagé, s’adresse au philosophe Jamblique à propos de la nature du tourment et de la rage. « Delfica », Inspiré par son voyage en Italie et le poème de Johann Wolfgang von Goethe « Kennst du das Land ». « Artémis », Évoque la déesse Artémis à travers un jeu de cartes de Tarot, l’identifiant à la reine. « Vers dorés », Le poème s’inspire du pythagorisme et de l’idée d’une âme universelle, telle qu’interprétée par Jean-Baptiste-Claude Delisle de Sales dans le livre De la philosophie de la nature (1777). |
Les TextesPoèmes dits par Nathalie Vallée et Didier Bourguignon
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HORUS
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DELFICA |
EL DESDICHADOLu par Didier Bourguignon – Je suis le ténébreux, – le veuf, – l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie:
Ma seule étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie. –
Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.
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Mon front est rouge encor du baiser de la reine;
J’ai rêvé dans la grotte où nage la sirène…
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Et j’ai, deux fois vainqueur, traversé l’Achéron:
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
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VERS DORESLu par Didier Bourguignon – Homme! libre penseur! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l’univers est absent.
–
Respecte dans la bête un esprit agissant:
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose;
Un mystère d’amour dans le métal repose;
“Tout est sensible!” Et tout sur ton être est puissant.
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Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t’épie:
A la matière même un verbe est attaché…
Ne la fais pas servir à quelque usage impie!
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Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché;
Et, comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres!
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ARTEMISLu par Didier Bourguignon La Treizième revient… C’est encor la première;
Et c’est toujours la seule, – ou c’est le seul moment;
Car es-tu reine, ô toi! la première ou dernière?
Es-tu roi, toi le seul ou le dernier amant?…
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Aimez qui vous aima du berceau dans la bière;
Celle que j’aimai seul m’aime encor tendrement:
C’est la mort – ou la morte… O délice! ô tourment!
La rose qu’elle tient, c’est la Rose trémière.
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Sainte napolitaine aux mains pleines de feux,
Rose au cœur violet, fleur de sainte Gudule:
As-tu trouvé ta croix dans le désert des cieux?
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Roses blanches, tombez! vous insultez nos dieux,
Tombez, fantômes blancs, de votre ciel qui brûle:
– La sainte de l’abîme est plus sainte à mes yeux!
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MYRTHOLu par Nathalie Vallée Je pense à toi, Myrtho*, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillant, A ton front inondé des clartés d’Orient, Aux raisins noirs mêlés avec l’or de ta tresse. –
C’est dans ta coupe aussi que j’avais bu l’ivresse,
Et dans l’éclair furtif de ton œil souriant, Quand aux pieds d’Iacchus on me voyait priant, Car la Muse m’a fait l’un des fils de la Grèce. –
Je sais pourquoi, là-bas, le volcan s’est rouvert…
C’est qu’hier tu l’avais touché d’un pied agile, Et de cendres soudain l’horizon s’est couvert. –
Depuis qu’un duc normand brisa tes dieux d’argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile, Le pâle Hortensia s’unit au Myrte vert! –
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ANTEROSLu par Didier Bourguignon – Tu demandes pourquoi j’ai tant de rage au cœur
Et sur un col flexible une tête indomptée;
C’est que je suis issu de la race d’Antée,
Je retourne les dards contre le dieu vainqueur.
–
Oui, je suis de ceux-là qu’inspire le Vengeur,
Il m’a marqué le front de sa lèvre irritée;
–
Jéhovah! le dernier, vaincu par ton génie,
Qui, du fond des enfers, criait:
Ils m’ont plongé trois fois dans les eaux du Cocyte,
Et, protégeant tout seul ma mère Amalécyte,
Je ressème à ses pieds les dents du vieux dragon.
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Gérard de Nerval Chimères
*Notes Désordonnées :
Kennst du das Land –
Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn,
Im dunkeln Laub die Gold-Orangen glühn, Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht, Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht?
Kennst du es wohl?
Dahin! dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn.Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach. –
Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach, Und Marmorbilder stehn und sehn mich an: Was hat man dir, du armes Kind, getan? Kennst du es wohl? Dahin! dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn.Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg? –
Das Maultier sucht im Nebel seinen Weg; In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut; Es stürzt der Fels und über ihn die Flut! Kennst du ihn wohl? Dahin! dahin Geht unser Weg! O Vater, laß uns ziehn! –
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Traduction Française
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La chanson de Mignon –
Connais-tu le pays des citronniers en fleur,
Et des oranges d’or dans le feuillage sombre, Et des brises soufflant doucement du ciel bleu, Du myrte silencieux et des hauts lauriers droits ? Ne le connaîtrais-tu point ? – Oh, là-bas je voudrais, Là-bas, ô mon amour m’en aller avec toi. –
Connais-tu la maison ? Son toit posé sur des colonnes,
La chambre aux doux reflets, la salle lumineuse, Et les droites statues de marbre qui me regardent Et demandent : « Que t’a-t-on fait, ô pauvre enfant ? » Ne le connaîtrais-tu point ? – Oh, là-bas je voudrais, Là-bas, mon protecteur ? m’en aller avec toi. – Connais-tu la montagne, le sentier dans les nuées ? Le mulet dans la brume y cherche son chemin : Dans les cavernes vit l’engeance des dragons ; La pierre y chute et sur elle les eaux ; Ne le connaîtrais-tu point ? – Oh, là-bas ? c’est là-bas Que mène notre route ! Ô père partons-y ! –
Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
Anthologie bilingue de la poésie allemande
Editions Gallimard (La Pléiade), 1995
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EL DESDICHADO
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A propos de l’auteurNé à Paris le 22 mai 1808, décédé en 1855 à 46 ans, Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, ne connut jamais sa mère, morte en Allemagne deux ans après sa naissance. À Paris, où il fait ses études au collège Charlemagne, il se lie d’amitié avec Théophile Gautier. Source et suite : romantis.free.fr |
Poèmes dits par : |
Nathalie Vallée _______________________________Retour ↑↑↑↑–
Après des études théâtrales au sein de l’université (Paris et Aix-en-Provence), elle entame une carrière en tant que chargée des Relations Publiques dans un Théâtre. Toutefois, après quelques années d’activité, elle quitte le côté administratif pour rejoindre la lumière du plateau. |
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Didier Bourguignon… __________________________Retour ↑↑↑↑…a appris son métier de comédien, en 1973, avec César Gattegno, au Théâtre du Rocher à La Garde (83). Il a poursuivi sa carrière dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en tentant de découvrir toutes les facettes de cet art : théâtre classique, contemporain, burlesque, de rue, etc. Également auteur-compositeur-interprète (« Trompette-Bourguignon chantent »), il a été récitant dans des oratorios et autres œuvres musicales. Il est enfin acteur de cinéma et de télévision. Depuis quelques années, il se spécialise dans des solos, et des duos. Contact : didierbourg83@free.fr |
né à Saint Germain en Laye
dans le soixante dix-huit
un jour de premier mai
mille neuf cent cinquante,,,quatre*
–
l’enfance s’est passée
les études z’aussi
dans la petite cité
où vivait Jacques Tati
– et puis à 17 ans comme Rimbaud, sapristi ! Il est parti, content de vivre enfin sa vie |
sa vie de planches, de décors, de projos
de foules enthousiastes, de spectateur zéro, d’amitiés fidèles et de haines tenaces et d’amours éperdus et d’amoureuses voraces, – la musique aussi
sa compagne fidèle l’escorta dans sa vie d’interprète rebelle –
sans oublier, oh non !, ce serait ingrat ce bizarre œil rond de la grosse caméra |
tout ça tout ça pour dire
sans faire de rond dans l’eau
que du meilleur au pire
c’était sa brève bio,
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*c’est dommage, si j’étais né quatre ans plus tard, mon poème rimait, Tant pis, je continue,,, Didier Bourguignon |
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Sacré beau boulot Frank !
Merci, Gérard, content que tu aies apprécié !