Mr Larsen’s Lives – Rétroaction acoustique et apéro : composition

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Effet Larsen

L’effet Larsen est un phénomène acoustique qui se produit lorsqu’un signal audio capté par un microphone est amplifié, envoyé à un haut-parleur, puis à nouveau capté par ce même microphone, créant ainsi une boucle de rétroaction. Ce cycle peut entraîner un sifflement strident ou un grondement désagréable, dont l’intensité augmente rapidement si le système n’est pas ajusté.

Ce phénomène tire son nom du physicien danois Søren Absalon Larsen, qui l’a étudié au début du XXe siècle. On le rencontre souvent lors de concerts, de conférences, ou dans tout système de sonorisation mal réglé.

Comment cela se produit

  1. Le microphone capte un son.
  2. Le son est amplifié par un amplificateur.
  3. Le haut-parleur diffuse ce son amplifié.
  4. Le microphone capte à nouveau ce son diffusé.
  5. Le processus recommence, formant une boucle.

Lorsque cette boucle se produit, certaines fréquences sont renforcées jusqu’à produire un son aigu caractéristique. Cela dépend de plusieurs facteurs, notamment :

  • La distance entre le micro et les haut-parleurs ;
  • L’orientation des équipements ;
  • Le niveau de gain (volume) ;
  • L’acoustique de la pièce (réverbération, échos, etc.).

Comment l’éviter

Pour éviter l’effet Larsen, il existe plusieurs solutions :

  • Éloigner le microphone des haut-parleurs.
  • Réduire le gain du micro.
  • Utiliser des égaliseurs pour couper les fréquences sensibles.
  • Diriger les haut-parleurs de façon à ce qu’ils ne projettent pas directement vers les micros.
  • Utiliser des anti-Larsen électroniques (feedback suppressors).

En résumé

L’effet Larsen est un phénomène de rétroaction audio pouvant perturber sérieusement une diffusion sonore. Bien que souvent involontaire, il peut aussi être utilisé de manière artistique, notamment dans la musique expérimentale ou le rock (comme chez Jimi Hendrix ou Sonic Youth), où les musiciens jouent volontairement avec la rétroaction pour créer des textures sonores originales.

 

Dans le domaine des arts visuels,

le terme « larsen », emprunté à l’acoustique, peut être interprété de manière métaphorique pour évoquer des notions comme :

  • Boucle de rétroaction : Une œuvre ou un dispositif artistique qui produit un retour sur lui-même, ou une interaction entre le spectateur et l’œuvre qui génère du contenu nouveau (comme un miroir infini).

  • Instabilité ou perturbation visuelle/conceptuelle : Une forme d’art qui volontairement crée un déséquilibre ou une interférence, poussant le spectateur à s’interroger, à ressentir un malaise ou une tension.

  • Saturation du message ou de l’image : À l’image du son saturé dans un larsen acoustique, certaines œuvres visuelles vont jusqu’à l’excès ou la répétition extrême pour produire un effet de « sifflement visuel » ou de « bruit mental ».

Exemples ou usages artistiques de cette idée

Voici quelques manières dont le « larsen » peut se traduire dans les arts visuels :
1. Installations interactives
Des œuvres qui réagissent à la présence du spectateur et renvoient ses propres gestes ou sons de manière amplifiée. Cela crée une rétroaction sensorielle ou émotionnelle.
2. Vidéo en boucle / Feedback visuel
Comme un écran captant sa propre image (caméra pointée sur un moniteur), créant un effet infini de mise en abyme, souvent utilisé dans des installations pour évoquer la répétition ou la perte de repères.

3. Approche critique ou politique

Certains artistes utilisent l’idée de larsen pour critiquer la surmédiatisation, la saturation des images ou la boucle des discours idéologiques dans les médias.
Artistes ou mouvements potentiellement associés
  • Nam June Paik – pionnier de la vidéo, il a utilisé des boucles de rétroaction visuelle dans ses œuvres.
  • Bruce Nauman – souvent engagé dans des dispositifs répétitifs ou perturbants, il explore la perception du corps et de l’espace.
  • Harun Farocki – ses installations vidéos jouent sur l’idée de surveillance, de répétition, de doubles.
  • Art sonore / noise art – des artistes visuels s’y intéressent pour ses analogies avec la saturation et l’auto-alimentation.

Suite : https://frank-lovisolo.fr/WordPress/mr-larsens-dreams-effet-larsen/

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