La Question se Pose de… Antonin Artaud

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La Question se Pose de – Antonin Artaud – Pour en finir avec le jugement de dieu
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Antonin Artaud Antonin ARTAUD

POUR EN FINIR AVEC LE JUGEMENT DE DIEU  

« Pour en finir avec le jugement de dieu », est initialement une création radiophonique enregistrée dans les studios de la Radiodiffusion française (RDF) entre le 22 et 29 novembre 1947.
Elle fut censurée la veille de sa première diffusion, le 1er février 1948, par son directeur, Wladimir Porché. Les textes sont lus par Maria CasarèsRoger BlinPaule Thévenin et l’auteur. L’accompagnement est composé de cris, de battements de tambour et de xylophone enregistrés par l’auteur lui-même.
Chapitre 4 : La Question se Pose de…
La question se pose de

Interprété par Didier Bourguignon


La Question se Pose de - Antonin Artaud - Pour en finir avec le jugement de dieu - Didier Bourguignon
La Question se Pose de,Antonin Artaud,Pour en finir avec le jugement de dieu,Didier Bourguignon - Pour en finir avec le jugement de dieu - Frank César LOVISOLO - Ce qui est grave est que nous savons qu’après l’ordre de ce monde il y en a un autre. Quel est-il ? Nous ne le savons pas. Le nombre et l’ordre des suppositions possibles dans ce domaine est justement l’infini! Et qu’est-ce que l’infini ? Au juste nous ne le savons pas !
La Question se Pose de,Antonin Artaud,Pour en finir avec le jugement de dieu,Didier Bourguignon - Pour en finir avec le jugement de dieu - Frank César LOVISOLO - Ce qui est grave est que nous savons qu’après l’ordre de ce monde il y en a un autre. Quel est-il ? Nous ne le savons pas. Le nombre et l’ordre des suppositions possibles dans ce domaine est justement l’infini! Et qu’est-ce que l’infini ? Au juste nous ne le savons pas !Ce qui est grave
est que nous savons qu’après l’ordre
de ce monde
il y en a un autre.
Quel est-il ?
Nous ne le savons pas.
Le nombre et l’ordre des suppositions possibles dans ce domaine est justement l’infini!
Et qu’est-ce que l’infini ?Au juste nous ne le savons pas!

C’est un mot dont nous nous servons pour indiquer l’ouverture de notre conscience vers la possibilité démesurée, inlassable et démesurée.

Et qu’est-ce au juste que la conscience ?
Au juste nous ne le savons pas.
C’est le néant.
Un néant dont nous nous servons pour indiquer quand nous ne savons pas quelque chose de quel côté nous ne le savons et nous disons, alors, conscience, du côté de la conscience, mais il y a cent mille autres côtés.

Et alors ?
Il semble que la conscience soit en nous liée au désir sexuel et à la faim ; mais elle pourrait très bien ne pas leur être liée.
On dit, on peut dire, il y en a qui disent que la conscience est un appétit, l’appétit de vivre ;
et immédiatement à côté de l’appétit de vivre, c’est l’appétit de la nourriture qui vient immédiatement à l’esprit ;

Comme s’il n’y avait pas des gens qui mangent sans aucune espèce d’appétit ; et qui ont faim.
Car cela aussi existe d’avoir faim sans appétit ;

et alors ?
Alors

Antonin Artaud. Poupou rabou…

Antonin Artaud. Poupou rabou…

l’espace de la possibilité me fut un jour donné comme un grand pet que je ferai ;

Mais ni l’espace, ni la possibilité, je ne savais au juste ce que c’était, et je n’éprouvais pas le besoin d’y penser, c’étaient des mots inventés pour définir des choses qui existaient ou n’existaient pas en face de l’urgence pressante d’un besoin :

celui de supprimer l’idée, l’idée et son mythe, et de faire régner à la place la manifestation tonnante de cette explosive nécessité :

dilater le corps de ma nuit interne, du néant interne de mon moi qui est nuit, néant, irréflexion, mais qui est explosive affirmation qu’il y a quelque chose à quoi faire place : mon corps.

Antonin Artaud. La maladresse sexuelle de dieu 1946

Artaud. La maladresse sexuelle de dieu 1946

Et vraiment le réduire à ce gaz puant, mon corps ?

Dire que j’ai un corps parce que j’ai un gaz puant qui se forme au dedans de moi ?
Je ne sais pas mais je sais que
l’espace, le temps, la dimension, le devenir, le futur, l’avenir,
l’être, le non-être, le moi, le pas moi, ne sont rien pour moi ;
mais il y a une chose qui est quelque chose, une seule chose qui soit quelque chose, et que je sens à ce que ça veut SORTIR :
la présence de ma de ma douleur de corps, la présence menaçante, jamais lassante de mon corps ;

si fort qu’on me presse de questions et que je nie toutes les questions,

il y a un point où je me vois contraint de dire non,

 

Antonin Artaud. Le théâtre de la cruauté 1946

Antonin Artaud. Le théâtre de la cruauté 1946

NON

Alors à la négation ; et ce point c’est quand on me presse, quand on me pressure
et qu’on me trait jusqu’au départ en moi de la nourriture, de ma nourriture et de son lait, et qu’est-ce qui reste ?

Que je suis suffoqué ;

et je ne sais pas si c’est une action mais en me pressant ainsi de questions jusqu’à l’absence et au néant de

la question on m’a pressé jusqu’à la suffocation en moi de l’idée de corps et d’être un corps,

Antonin Artaud. Autoportrait 1948

Antonin Artaud. Autoportrait 1948

et c’est alors que j’ai senti l’obscène

et que j’ai pété de déraison et d’excès et de la révolte de ma suffocation.

C’est qu’on me pressait jusqu’à mon corps et jusqu’au corps

et c’est alors que j’ai tout fait éclater


parce qu’à mon corps
on ne touche jamais. 


Texte dit par :

Didier Bourguignon - Antonin Artaud - Pour en finir avec le jugement de dieu - TutuguriDidier Bourguignon… __________________________Retour ↑↑↑↑

…a appris son métier de comédien, en 1973, avec César Gattegno, au Théâtre du Rocher à La Garde (83).
Il a poursuivi sa carrière dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en tentant de découvrir toutes les facettes de cet art : théâtre classique, contemporain, burlesque, de rue, etc.
Également auteur-compositeur-interprète (« Trompette-Bourguignon chantent »), il a été récitant dans des oratorios et autres œuvres musicales.
Il est enfin acteur de cinéma et de télévision. Depuis quelques années, il se spécialise dans des solos, et des duos.
Contact : didierbourg83@free.frhttps://agencesartistiques/didier-bourguignon
 
né à Saint Germain en Laye
dans le soixante dix-huit
un jour de premier mai
mille neuf cent cinquante ,,, quatre*
 
l’enfance s’est passée
les études z’aussi
dans la petite cité
où vivait Jacques Tati

et puis à 17 ans
comme Rimbaud, sapristi !
Il est parti, content
de vivre enfin sa vie
sa vie de planches, de décors, de projos
de foules enthousiastes, de spectateur zéro,
d’amitiés fidèles et de haines tenaces
et d’amours éperdus et d’amoureuses voraces,

la musique aussi
sa compagne fidèle
l’escorta dans sa vie
d’interprète rebelle
sans oublier, oh non !,
ce serait ingrat
ce bizarre œil rond
de la grosse caméra
tout ça tout ça pour dire
sans faire de rond dans l’eau
que du meilleur au pire
c’était sa brève bio,
*c’est dommage, si j’étais né quatre ans plus tard, mon poème rimait. Tant pis, je continue,,,     
Didier Bourguignon
Texte complet :

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bibliothèque numérique romande : https://ebooks-bnr.com/
Si le lien disparait :
https://artaud-pour-en-finir-jugement-dieu.pdf

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