1400 marches, l’escalier de Scala à Amalfi : L’ai-je bien descendu ?

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Last Updated on 2 décembre 2023 by Frank César LOVISOLO

Amalfi
à l’écoute :
9’18 » de Ressouvenances sur un Quai de Gare
ComGris
 

Ici aussi, il les faut puissants, les jarrets, tendons, muscles gastrocnémiens latéraux, muscles gastrocnémiens médiaux et autres soléaires !

 
 
Amalfi
 « L’ai-je bien descendu ? »

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C’est après avoir descendu avec succès le grand escalier Dorian du Casino de Paris le 14 mars 1933 que Cécile Sorel lance à sa rivale Mistinguett, placée à l’avant-scène, le fameux « L’ai-je bien descendu ? »

On peu entendre sa voix avec le lecteur audio placé plus haut à gauche.

C’est aussi la réflexion que je me suis faite quand en bas, le jarret endolori, «c’est vrai: on dit que j’ai de belles gambettes», je pus enfin admirer les ruelles d’Amalfi*!

Trop vite, finalement, j’aurais dû prendre plus de temps et contempler plus longuement les paysages que m’offrait cette pittoresque dégringolade. Hélas, ce jour-là, la déesse des boutiques et Neptūnus étaient contre moi! Avec Neptūnus j’aurais pu discuter, mais avec la déesse des boutiques, c’est une autre paire de manches. J’en parlais comme il se doit avec Hermès et… je m’égare et sors du sentier…
 
Bref, il nous fallait, entre autres, prendre un navire pour atteindre Positano, une ville typique de la Côte Amalfitaine.
J’aurais aimé, durant cette expédition, mieux comprendre la lumière.
Positano

Positano


Polissonne, elle varie incessamment au gré des ombres des bâtiments et de l’ensoleillement, elle se plait à faire des niches sous les vestiges de stalactites, d’antiques gouffres ou avens effondrés, et pour finir disparaît brusquement sous le feuillage d’une végétation étonnamment luxuriante. C’est inattendu et déroutant.
À l’heure dorée, il est encore tôt, nous sommes à Scala et la température est clémente, ça ne va pas durer. La lumière change vite, les circonvolutions du chemin s’insinuent dans la montagne, ce qui rend les prises de vues encore plus délicates tant l’équilibre peut être précaire sur les marches joliment polies par les milliers de visiteurs.
Il y a beaucoup de promeneurs et par bonheur, le site est classé au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1997, ce qui garantit sa préservation malgré le tourisme de masse.
Sur le parcours, près du village de Pontone, nous croisons quelques cantonniers qui nettoient ce sentier et, contrairement à bien des sites en Italie, aucun déchet ne jonche le sol. Pourtant l’accès n’est pas facile et les outils, les provisions amalfi-limoncellosont acheminées par des mules, là où l’automobile n’a pas de passage ni lieu d’être. 
La campagne est rustique. La vigne y est cultivée sur des pergolas faites de bois gris sans âge. Elles sont adossées aux restanques qui escaladent les pentes pour profiter de la moindre parcelle de terre cultivable. On y trouve des figuiers aux fruits délicieux, des fruitiers de toutes sortes et surtout des citronniers aux agrumes énormes dont est tirée la liqueur locale: le Limoncello.
Il est obtenu par une macération d’écorces de citron dans l’alcool additionnée de sucre.
Amalfi1400 Marches N° 001 2 1Le paysage est grand, spectaculaire, lumineux bien qu’un voile de vapeur et de fumée grise floute un peu le paysage.
Il y a, hélas, non loin, des incendies de forêt dont les fumées participent à la fluctuation de la lumière et de sa couleur. Le ballet des bombardiers d’eau Canadairs vient de commencer et ne cessera plus. Nous rencontrerons beaucoup de feux le long du voyage et je n’ai, pour l’instant, aucune information quant à leurs origines. Les foyers sont nombreux et il semble que ce ne soit pas facile pour les pompiers d’endiguer le désastre.
1400 Marches N° 001Quatre cent treize mètres de dénivelé jusqu’à la dernière photo du diaporama et il restera soixante-douze mètres à descendre pour atteindre le port d’Amalfi et l’embarcadère pour Positano
À l’altitude d’environ soixante-douze mètres, une ancienne roue à aubes vestiges des moulins hydrauliques de la vallée témoigne d’une ancienne industrie de fabrication du papier. Cela se faisait dans la Vallée des Moulins et c’était une des activités les plus anciennes et les plus florissantes d’Amalfi. Il subsiste encore l’usine à papier Amatruda. Ici s’achève le rude parcours photographique.
Arrivent la ville et son tumulte à cette époque où le tourisme bat son plein.
 
Les dieux qui aimaient entendre chanter les sirènes ont depuis longtemps disparu.
Ils empruntaient, dit-on, des chemins isolés en crête pour rejoindre le petit archipel Li Galli, refuge des femmes de poissons dont les chants sont depuis bien longtemps remplacés par les sirènes des bateaux qui pullulent et polluent.
Poseidon Penteskouphia Louvre CA452
Faraglioni di Capri
Peut-être qu’un jour je reviendrai, mais ce sera en hiver quand la mer tempête et que ses murailles de vagues dressent une forteresse aux alentours des rochers « Faraglioni di Capri » préservant ainsi l’intimité des Sirènes ailées et anciens Dieux à l’écoute de leurs envoûtantes mélopées. On peut rêver ainsi.

Armand Point The Siren 1897

La Sirène – Armand Point, 1897

 
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«La grande erreur de Michel-Ange a été d’exagérer l’idée antique en donnant trop d’importance à la force (…).
Je vous dis cela parce que vous me parlez des puissants jarrets de ces demoiselles qui dansent la tarentelle à la porte Angelica.»
Prosper Mérimée, Lettres à la Duchesse de Castiglione-Colonna. 1869.

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drapeau italien

 
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8 Commentaires

  1. Super ! ça donne envie…

  2. Bon, ben…je me comprends !….
    Merci d’y être allé et d’avoir ramené tous ces clichés…..
    J’en ai mal aux jambes ….
    On a du me mentir…mes origines ne sont pas des Abruzzes…

  3. merci de ton oeil, de ta sensibilité souriants pointus, de tes chants femmes-poissons ! Enchantée.

  4. Fascinante Italie. On ne s’en lasse pas.

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