L’arrivée à Venise (suite) – Séquence minimaliste

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Last Updated on 15 novembre 2023 by Frank César LOVISOLO

Venise – Venise – Venise – Venise –
Arrivée Venise Affiche

 Arrivée Venise AfficheDe l’apollinien au dionysiaque.

Une série photographique, madrigalique, jouée de notes noires en silences blancs.
Accoster dans cette ville lacustre demeure une abstraction temporelle où la raison s’isole des territoires concrets, cependant encore inconnus, pour en composer une représentation intellective minimaliste.
Dès lors se dessinent les jalons d’un espace irrationnel où les silhouettes, les ombres et l’aquatique lumière d’un mois de janvier nous enseignent une autre réalité.

 

«Le paline di Venezia» :

Elles jalonnent, ici, les mesures d’un temps lissé par ce canal empreint d’Histoire et s’amusent à strier la perspective d’onirismes et la cadence effervescente de l’exploration.
Ainsi débutera, avec ces transmutations d’épreuves photographiques paysagères, un voyage sériel, intemporel et lagunaire de Claudio Monteverdi à Luigi Nono le Jeune sinuant depuis Vittore Carpaccio à Luigi Nono l’ancien. Plus avant, le paysage évoquera les rigoureuses perspectives de Giovanni Bellini et, dans un frimas imaginaire, sur une île, la sensualité, cristallière et polychrome, des sculptures de Luciano Gaspari.
L’avant : L’arrivée à Venise — série minimaliste
La séquence minimaliste
 Musique minimaliste : Frank Lovisolo Bleu bird and Cage

 Minimalisme – DONALD JUDD
, DÉCLARATION PARUE DANS « ABC ART » DE BARBARA ROSE1


Art in America, octobre-novembre 1965

donald-judd-portrait - L'arrivée à Venise - séquence minimaliste - lovisolo« L’un des aspects importants de toute forme d’art est son niveau de généralisation et de spécificité ; un autre aspect important est la façon qu’a l’artiste d’atteindre à ces qualités. Les conditions de leur apparition et de leur portée doivent être crédibles. J’aimerais que mon travail soit un peu plus spécifique que l’art ne l’a été jusqu’à présent, et aussi qu’il soit plus spécifique et plus général d’une façon différente. C’est sans doute aussi l’intention d’autres artistes. Bien que j’admire le travail de quelques-uns des artistes qui m’ont précédé, je ne peux totalement croire à la généralisation qu’ils proposent. L’art antérieur est moins crédible. Au fond, en dernière analyse, je ne crois qu’en mon propre travail.

Il est nécessaire de prendre donald-judd - L'arrivée à Venise - séquence minimaliste - lovisolodes positions d’ordre général, mais il est impossible, et il n’est même pas souhaitable de croire en la plupart des déclarations d’ordre général. Personne ne possède les connaissances nécessaires pour concevoir un système global auquel on puisse croire. Il est idiot d’avoir des opinions sur beaucoup de choses à propos desquelles on est censé avoir des opinions. Quant à celle sur lesquelles il est nécessaire d’avoir une opinion, cela relève surtout de la devinette. Quelques-unes de mes généralisations, comme celles que je viens d’exprimer, concernent cette situation. D’autres généralisations, et une grande partie de ma spécificité, sont une façon d’affirmer des intérêts qui me sont propres ou qui relèvent du domaine public. »

Source [Centre Pompidou] –  (Untitled (1991), Israel Museum, Jerusalem )
1Barbara Rose (né en 1938) est une américain  historienne et critique d’art.
 
Venise

Dans Venise la rouge,

Pas un bateau qui bouge,
Pas un pêcheur dans l’eau,
Pas un falot.

Seul, assis à la grève,
Le grand lion soulève,
Sur l’horizon serein,
Son pied d’airain.

Autour de lui, par groupes,
Navires et chaloupes,
Pareils à des hérons
Couchés en ronds,

Dorment sur l’eau qui fume,
Et croisent dans la brume,
En légers tourbillons,
Leurs pavillons.

La lune qui s’efface
Couvre son front qui passe
D’un nuage étoilé
Demi-voilé.

Ainsi, la dame abbesse
De Sainte-Croix rabaisse
Sa cape aux larges plis
Sur son surplis.

Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Et les blancs escaliers
Des chevaliers,

Et les ponts, et les rues,
Et les mornes statues,
Et le golfe mouvant
Qui tremble au vent,

Tout se tait, fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.

Ah ! maintenant plus d’une
Attend, au clair de lune,
Quelque jeune muguet,
L’oreille au guet.

Pour le bal qu’on prépare,
Plus d’une qui se pare,
Met devant son miroir
Le masque noir.

Sur sa couche embaumée,
La Vanina pâmée
Presse encor son amant,
En s’endormant ;

Et Narcissa, la folle,
Au fond de sa gondole,
S’oublie en un festin
Jusqu’au matin.

Et qui, dans l’Italie,
N’a son grain de folie ?
Qui ne garde aux amours
Ses plus beaux jours ?

Laissons la vieille horloge,
Au palais du vieux doge,
Lui compter de ses nuits
Les longs ennuis.

Comptons plutôt, ma belle,
Sur ta bouche rebelle
Tant de baisers donnés…
Ou pardonnés.

Comptons plutôt tes charmes,
Comptons les douces larmes,
Qu’à nos yeux a coûté
La volupté !

 

Alfred de Musset

 

 

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